Retour sur la visite du Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg
La matinée du 18 décembre 2023 a été riche en échanges pour la trentaine de personnes qui ont pu participer à un nouveau format d’événements Alumni : les rencontres en laboratoires.
Nous remercions le Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg (CRBS) qui le premier nous a ouvert ses portes (neurobiologie et biomatériaux). En 2024, nous poursuivons l’objectif de favoriser la meilleure connaissance de l’Université de Strasbourg et ses laboratoires de recherche mais aussi de développer l’interaction entre les chercheurs et les Alumni.
Blotti entre la faculté de médecine et l’hôpital universitaire, le coloré CRBS a été mis en service fin 2020 et est totalement opérationnel depuis juin 2023. C’est le fruit d’une collaboration de 40 millions d’euros entre l’Université de Strasbourg, l’Inserm, l’Etat et les collectivités locales. Il rassemble quelques 300 scientifiques dans 10 laboratoires (unités de recherche) du secteur de la santé : neurosciences, génétique, biomatériaux, immuno-inflammation, physiologie, bioinformatique… Deux start-up en ont émergé et y sont accueillies : Spartha Medical et Lamina Therapeutics. Le centre dispose d’une unité de service permettant de mutualiser les services techniques et prestations administratives, ainsi que de plateformes scientifiques (imagerie, exploration fonctionnelle). Enfin, le bâtiment accueille également un service clinique des hôpitaux de Strasbourg - l’Institut de génétique médicale d'Alsace (IGMA).
« L’ ADN » très attrayant du CRBS est de fédérer les laboratoires pour faire germer l’innovation le plus simplement et efficacement possible : par l’effort collectif et le partage d’équipements, du temps de recherche est libéré.
Luc Dupuis a présenté l’UMR 1118 (devenue 1329) https://step.unistra.fr/ - Neurosciences et psychiatrie translationnelle de Strasbourg avec ses 3 équipes (psychiatrie schizophrénie, addiction, sla/dft). Le laboratoire réalise une recherche translationnelle, sur des modèles animaux et directement chez les patients. L’équipe dont fait partie le Dr Dupuis travaille sur la sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot) et le laboratoire met au point des modèles animaux, qui sont exploités pour mettre au point des stratégies thérapeutiques. Le laboratoire développe aussi des approches au niveau du génome qui permettent d’identifier de nouveaux gènes liés à la maladie. Enfin, en collaboration avec différents services cliniques en France et en Europe, le laboratoire réalise des études cliniques pour définir des biomarqueurs ou tester des thérapies, comme la thérapie nutritionnelle.
Son conseil pour les étudiants c’est d’inclure dans leurs études une formation au codage et à la bio-informatique, qui sont indispensables dans les laboratoires modernes.
Il appuie également sur l’importance de la publication, du partage de données avec des confrères internationaux (allemands, européens, américains voire asiatiques si possible) et le délicat lien avec les industriels, facilité grâce aux chargés d’affaires de la SATT Conectus https://www.conectus.fr/
Philippe Lavalle lui a présenté l’UMR 1121 œuvrant dans les biomatériaux, la bioingénierie avec une mono équipe de 70 personnes (plus de femmes que d'hommes !). En 5 ans, il dénombre 400 publications, 11000 citations, le dépôt de plusieurs brevets et l’attribution de financements européens pour accélérer les recherches sur les matériaux pour la santé.
Les travaux s’intéressent à des problématiques cliniques (infections nosocomiales, régénérations de trachées, diaphragmes, …) et également à des axes plus fondamentaux tels que le développement de matériaux biomimétiques naturels. A titre d’exemples, en s’inspirant des molécules responsables de l’accroche des coquillages sur les rochers, des colles et ciments biologiques sont développés pour remplacer des sutures et les colles synthétiques lors de la fermeture de tissus humains. Un autre projet consiste à fabriquer des encres cellularisées pour réaliser de la bioimpression 3D afin de reconstruire de nouveaux tissus. D’autres stratégies de recherche menées au laboratoire visent à régénérer la pulpe dentaire grâce à des biomatériaux, ceci afin de conserver les dents vivantes. Les possibilités d’applications de tous ces matériaux pour solutionner les problématiques cliniques semblent très prometteuses à condition souvent d’avoir des industriels prêts à investir avant même l’essai clinique, d’où l’importance de la relation recherche académique/industrie.
https://www.biomaterials-bioengineering.com/
A noter que 2024 marque le début d’un nouveau mandat quinquennal de recherche pour les équipes du CRBS avec une dynamique développée et sans doute de nouvelles occasions pour tisser des collaborations.
Contact : crbs-contact@unistra.fr
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