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Lorry Begin Besana, chargée d'accompagnement chez Artenréel, agent d'artiste et critique d'art freelance : Pour l'amour de l'art et des artistes

Portraits

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09/01/2024

Agent d'artistes, chargée d'accompagnement d'artistes pour la coopérative Artenréel, critique d’art... Lorry Besana est une slasheuse, avec ce dénominateur commun, le fil rouge de sa vie professionnelle et personnelle : l'art et les artistes d'aujourd'hui dans leur humanité et leur créativité. Promotrice d'une vision affective et sensible de l'art, elle a pour ambition de les porter haut et loin.

 

L'art et les artistes la passionnent depuis l'enfance. A 4 ans, elle voulait être botaniste, puis joaillière. Adolescente, Lorry Besana dessinait les bijoux de son maître de stage, un joaillier passionné. Elle suit des études d'histoire de l'art et d'histoire à l'Université de Pau, obtient ses deux licences et arrive à Strasbourg en 2020 pour suivre le master Arts plastiques - Critique-essais, écriture de l'art contemporain. « C'était un master très complet qui n'existe pas ailleurs. Non seulement nous étions initiés à la recherche avec l'écriture d'un mémoire, mais aussi au commissariat d'exposition avec la création collective d'une exposition au CEAAC, à l'édition, avec l'élaboration d'un magazine artistique papier et en ligne, et à l'écriture d'art. Ce master m'a permis de poser un cadre professionnel et de définir mes projets » explique-t-elle. 

 

Faire alliance

Ses projets, dit-elle au pluriel, car Lorry Besana a plusieurs casquettes, unies par la même ambition de promotion et de soutien aux artistes, et une approche, une lecture « subjective et affective de l'art ». En tant que salariée, elle est depuis 2022 chargée d'accompagnement des artistes et créateurs au sein de la coopérative strasbourgeoise Artenréel. Elle les informe, les aide à construire et définir leur projet. Elle les accompagne dans le démarrage de leur activité, son développement, en matière de gestion, communication, réseau... « C'est un poste complètement aligné avec la pensée que je me suis forgée en master grâce à mon mémoire, Faire alliance en art contemporain. C'est mon ADN professionnel » souligne-t-elle.  

 

Soutenir et porter au mieux la jeune création contemporaine

Parallèlement, en freelance, elle est critique d'art pour des galeries et artistes, notamment pour la  galerie sénégalaise OH Gallery. Une collaboration initiée en 2021 avec son stage de master comme assistante galeriste. Là encore, son master a agi comme révélateur : « J’ai débloqué mon écriture. J'ai découvert que l'écriture d’art a un pouvoir magique : c’est non seulement un moyen de découvrir les œuvres, mais aussi de les prolonger, de les approfondir. La critique d'art est un genre littéraire. C'est plonger dans l'œuvre avec un autre medium » analyse-t-elle.

Et depuis cet été 2023, elle se lance comme agent d'artiste, avec ce désir ardent de « soutenir la jeune création contemporaine et de la porter au mieux dans le monde de l'art ». Un métier qui consiste à défendre les artistes et leur carrière, vendre leurs œuvres, décrocher des contrats, des résidences, assurer leur promotion et visibilité. « Je veux défendre des œuvres qui sont le reflet de la personnalité et de l'intime ». 

 

« Toujours privilégier la passion »

Etudiante, elle s’est beaucoup investie dans le monde associatif, pour Radio Campus Pau, dont elle était présidente et animatrice, puis Radio Bonjour Strasbourg. « L'associatif, c'est comme l'entreprise, un laboratoire où l'on peut expérimenter beaucoup : émissions et podcasts, recherche de subventions, gestion, management… ».

Elle ajoute à l’attention des étudiants en histoire de l’art : « On peut penser que les débouchés sont difficiles, mais dès lors qu'on s'investit à fond, on peut tout construire. Personnellement, j'ai obtenu mon poste en CDI avant mon diplôme, grâce à mes convictions, ma passion, même si je n'avais pas d'expérience.  Si on s'enrichit avec la sociologie, l'art contemporain, la recherche, ça peut être chronophage, mais c'est passionnant et gratifiant. Il faut toujours privilégier la passion ».


Propos recueillis par Stéphanie Robert

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