Visite de l’IPHC allons à la rencontre de la science nucléaire et environnementale
Le 5 mai 2025, nous étions 20 Alumni et étudiants à pousser les portes l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC), situé sur le campus de l’Université de Strasbourg. La visite a commencé par une présentation de l’institut, assurée par Sandrine Courtin, directrice du laboratoire et astrophysicienne nucléaire, qui nous a plongé dès les premières minutes dans l’univers de la recherche fondamentale et appliquée.
Une recherche en 3 axes
L’IPHC est structuré en trois départements, chacun avec ses propres questionnements scientifiques et enjeux :
DSA département des sciences analytiques
Ce département est dédié à l’étude des interactions de l’Homme dans l’environnement afin de diagnostiquer, d’imager les maladies, mais travaille également sur la dépollution des milieux et la transition énergétique pour contribuer à une meilleure santé humaine. Quelques projets marquants :
- Etude de l’hibernation chez l’ours : comprendre comment ces animaux conservent leur masse musculaire durant l’hiver pourrait aider à prévenir la fonte musculaire chez les personnes sédentaires.
- Analyse protéomique : consiste à étudier l’ensemble des protéines présentes dans un échantillon, comme le sérum sanguin, afin de mieux comprendre leur rôle dans le fonctionnement de l’organisme. Cette compréhension permet par exemple de diagnostiquer des maladies comme la maladie de Lyme ou de mieux comprendre les mécanismes d’Alzheimer
- Métaux et environnement : le département travaille aussi sur la recherche et le recyclage du lithium, notamment dans les batteries lithium-ion, enjeu majeur de la transition énergétique.
DEPE département d’écologie, physiologie et éthologie
Le DEPE analyse comment les espèces animales s’adaptent aux pressions environnementales naturelles ou causées par l’Homme. L’IPHC mène des suivis écologiques sur des sites répartis dans le monde entier. Il analyse la résilience des socio-écosystèmes face aux perturbations environnementales. Des exemples précis seraient la préservation du grand hamster d’Europe, en danger critique d’extinction, l’étude des insectes pollinisateurs ou celle des mésanges en milieu urbain.
DRS département de recherches subatomiques
Ce département étudie l’infiniment petit et l’infiniment grand. Il explore les constituants fondamentaux de la matière, comme les noyaux atomiques, les particules et les astroparticules. Ses recherches mêlent théorie et expérimentation, de la physique nucléaire aux applications concrètes comme la radiochimie, la radioprotection ou encore l’imagerie médicale.
CYRCé : un cyclotron au service de la recherche
La visite s’est poursuivie avec la découverte de la plateforme CYRCé, au cœur de laquelle se trouve un cyclotron, protégé par des murs de 2m d’épaisseur. Le cyclotron sert à irradier des échantillons pour la recherche en physique et en biologie, et à produire des radioisotopes pour l'imagerie, utilisés dans les techniques comme le PET scan. Une substance radioactive à base de sucre est injectée dans le corps. Cette substance se fixe sur certaines zones comme les cellules cancéreuses. Ce qui permet à travers la désintégration de l’atome de localiser des tumeurs cancéreuses et d’en reconstruire une image 3D de l’activité biologique.
Un détail marquant : 300 mégabecquerels de Fluo-18 correspondent à seulement 0,1 nanogramme de matière ! A cette échelle, 1 gramme suffirait à l’imagerie médicale de toute la population mondiale. Cela donne une idée de la puissance de la technologie utilisée. Lors de notre visite conduite par Michel Pellicioli, responsable opérationnel de la plateforme CYRCé, nous avons remarqué des balises disposées autour de l’installation protégée. Elles mesurent en temps réel le niveau de radioactivité.
Après cette immersion passionnante, nous avons terminé par un moment convivial autour d’un pot, l’occasion d’échanger entre participants et chercheurs. Cette rencontre a permis de poser des questions, et de partager nos impressions. Merci à Nicolas Busser, Sandrine Courtin, Michel Pellicioli et aux membres du laboratoire pour avoir rendu cette visite possible.

Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés