Anne-Laure Kehr : social, foi et formation

Éducatrice spécialisée de formation, Anne-Laure Kehr a progressivement enrichi son parcours et ses compétences avec la théologie, qu'elle a étudiée à l'Université de Strasbourg. Elle s'occupe aujourd'hui des formations pour adultes au Diocèse du Jura à Poligny. Un moyen de transmettre sa foi et ses connaissances.

Anne-Laure Kehr a débuté sa carrière comme éducatrice spécialisée, après deux ans de psychologie à l’Université de Strasbourg et l’obtention de son diplôme d’état en 1991. Durant dix ans, elle accompagne les bénéficiaires du RMI (aujourd’hui RSA) dans un chantier d’insertion alsacien, puis à la mairie de Sélestat. « Je n’ai jamais vraiment arrêté les études » souligne-t-elle, car parallèlement, sur son temps libre, elle suit des cours de grec à l’Université de Strasbourg et valide plusieurs modules. Elle y obtient son DEUG (licence 2) en théologie catholique. 

Mêler pratique et réflexion théologique

En 2001, elle rejoint le Diocèse d’Alsace avec pour mission de créer et d’animer une pastorale destinée aux éducateurs spécialisés dans les établissements dédiés. Beaucoup ont été créés par l’Église. Elle organise la catéchèse et des pèlerinages pour les enfants handicapés ou en difficulté. 

Sa mission inclut aussi sa formation théologique, elle obtient sa licence puis son master 1 en 2007. « Mes études ont été toujours été en lien avec ma pratique. J’apportais des questions issues du terrain dans les enseignements, ce qui touchait parfois à la philosophie. La BNU est la bibliothèque universitaire qui offre le fonds religieux le plus riche de France, je m’y suis réinscrite d’ailleurs. »

Confinement monacal

En 2010, elle poursuit sa carrière en Bretagne chez les Apprentis d’Auteuil, fondation catholique pour l’éducation et l’insertion des jeunes en difficultés. Elle y est animatrice puis coordinatrice pastorale. Elle propose aux jeunes une offre religieuse : camps, sorties, évènements, pèlerinages. Parallèlement, elle suit son master 2 en études théologiques à l’Université catholique de l’Ouest à Angers, qu’elle obtient en 2014.

En 2020, alors que la France se confine, elle choisit, elle, de se confiner autrement en entrant au Monastère des Bénédictines de Saint-Thierry. Après quatre années de vie dans la prière, elle décide de revenir dans la société, pour « ne pas se couper du monde ».

Faire dialoguer l’expérience et la réflexion

Depuis 2024, elle est responsable de l'évangélisation et de la formation des adultes au Diocèse du Jura. Elle propose aux paroissiens des parcours bibliques (lecture de la Bible et échanges), des journées d’étude et de réflexion - par exemple sur Hildegarde de Bingen -, des soirées thématiques… Ce qui la motive : la rencontre, la créativité, la réflexion et la transmission. 

Pour elle, l’important est de « toujours rester dans l’ouverture, la recherche. Ne jamais renoncer à se poser des questions, à l’effort intellectuel, même après les études. Des éclairages viennent par l’expérience et la recherche, il s’agit de faire dialoguer l’expérience et la réflexion. »      

Propos recueillis par Stéphanie Robert