Ana Dos Santos Paulino, chercheuse post-doctorale en mécatronique et automatique : Comme un avion météorologique sans pilote
Après son double diplôme franco-brésilien à Telecom Physique et sa thèse en automatique et intelligence artificielle au laboratoire ICube, Ana Dos Santos Paulino démarre son post-doc à l’INSA Strasbourg, dans la même équipe de recherche. Elle cherche à mettre au point un avion autonome pour les mesures atmosphériques.
Née à Brasilia, Ana Dos Santos Paulino est fascinée par les machines autonomes depuis qu’elle a 11 ans. Une passion transmise et partagée avec son père, féru de mécanique. Il se renseigne auprès de l’université et lui apprend que son rêve professionnel s’appelle la mécatronique. Elle étudie ainsi la mécanique, les mathématiques, la physique et la robotique à l’Université de Brasilia, de 2009 à 2015.
Double diplôme d’ingénieur franco-brésilien
Grâce au programme d’échange et de coopération Brafitec entre le Brésil et la France pour la formation des ingénieurs, elle arrive en France en 2012 pour étudier à Telecom Physique Strasbourg pendant trois semestres. « Etudier à l’étranger est une expérience à ne pas rater, quand l’université nous offre cette opportunité, il faut la saisir » dit-elle. Elle en profite pour réaliser un stage à l’Université Kingston à Londres et son projet de fin d’études chez Bosch à Stuttgart.
Ces stages longs à temps complet ont été pour elle une réelle opportunité qu’elle n’aurait pas eue au Brésil. La pratique en laboratoire était également plus accentuée à Télécom Physique qu’à Brasilia. Elle était fascinée par les cours de Jacques Gangloff, professeur des universités en robotique, qui a entre autres participé au développement d’un robot pour la chirurgie cardiaque.
Après son double diplôme d’ingénieur français et brésilien, elle réalise sa thèse dans l’équipe automatique vision et robotique. Une thèse très théorique dans le but de proposer de nouveaux outils mathématiques pour la commande de systèmes complexes. Depuis janvier 2019, elle poursuit en post-doc dans la même équipe, mais sur une application : la mise au point d’un avion autonome d’étude, chargé de collecter des données météorologiques et de qualité de l’air. Mesurant de 4 à 5 m et pesant moins de 25 kg, il doit être capable de voler pendant 6h.
Un but noble
L’enjeu de sa recherche est de modéliser le vol, définir les lois de commande et trouver des solutions pour que l’avion consomme le moins d’énergie possible pour voler le plus longtemps possible. « Il faut pour cela connaître et comprendre la manière dont l’avion se déplace, comment il répond aux flux d’air et à une rafale de vent par exemple, étudier sa dynamique, déterminer les vitesses angulaires… » Un important travail mathématique en amont pour écrire les lois de commande, qu’elle confrontera ensuite à la réalité avec des expérimentations en vol.
« Les avions me fascinent. C’est une grande conquête de l’humanité. C’est magnifique de s’affranchir des contraintes du sol. Et puis, ici, il s’agit d’un but noble : étudier la pollution atmosphérique et le changement climatique. La mesure et l’analyse des données sont le premier pas pour éveiller les consciences ».
Elle voit dans le réseau alumni une occasion d’échanger avec des professionnels, lors des événements organisés comme les speed dating ou afterwork, mais aussi d’être au courant des opportunités pour sa carrière qu’elle envisage très ouverte : industrie ou recherche partout dans le monde.
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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