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Juline Poirson, responsable scientifique, Induxion Therapeutics : Soigner les cancers, avec la proximité induite

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24/09/2025

Au Canada, Juline Poirson développe une approche innovante pour cibler les cellules cancéreuses, au sein de la start-up fondée dans la continuité de ses travaux de post-doc. Porter une recherche académique jusqu’à la solution thérapeutique passionne la jeune biologiste, formée en microbiologie et virologie à l’Université de Strasbourg. 

La start-up Induxion Therapeutics a été fondée en 2023 par trois anciens collaborateurs de Juline Poirson, dont son directeur de post-doc, pour développer des molécules thérapeutiques, notamment anti-cancéreuses. « Mon sujet de post-doc à l’Université de Toronto portait sur la proximité induite : on force des molécules à interagir, pour cibler des protéines et les dégrader. On exploite le système ubiquitine-protéasome, naturellement présent dans les cellules pour éliminer les protéines à l’origine de dysfonctionnement. Le champ thérapeutique est large, notamment contre le cancer et les maladies neurodégénératives. C’est une médecine ciblée, moins lourde, avec moins d’effets secondaires, et efficace sur les cancers résistants aux chimiothérapies » explique-t-elle.

« Au cœur de la science »

En tant que scientifique principale, elle planifie et exécute les expériences, encadre deux personnes et coordonne des prestataires et partenaires académiques. « Je suis au cœur de la science, dit-elle. Je développe de nouvelles méthodes et techniques, il faut être créatif. C’est intense car la start-up est jeune : nous avons accès à d’importants moyens financiers, et donc matériels, mais il faut produire des résultats rapidement. C’est stimulant, et stressant ». Elle travaille aujourd’hui sur une technique permettant de vérifier, via une simple prise de sang, que la molécule thérapeutique cible bien la protéine chez le patient. Les premiers essais cliniques devraient démarrer l’année prochaine.

Pour la jeune scientifique, « c’est une très belle opportunité, un premier aboutissement : je vois évoluer un projet académique vers une solution thérapeutique applicable chez des patients, en assistant aux différentes étapes, comme le financement de la start-up ».


« Les virus sont des organismes fascinants »

Après deux années de classe préparatoire à Reims, Juline s’est formée à l’Université de Strasbourg, de 2009 à 2016 : licence de biologie cellulaire, master de microbiologie, puis une thèse en virologie. « Les virus sont des organismes fascinants, avec une capacité évolutive passionnante » dit-elle. Elle réalise son stage de master et sa thèse au laboratoire Biotechnologie et signalisation cellulaire. Elle étudie comment le papillomavirus humain contourne les mécanismes de défense de la cellule hôte en s'appropriant le système ubiquitine-protéasome. Ce système qui est depuis le cœur de ses recherches. Elle poursuit en post-doc au Canada de 2017 à 2022. 

Pour Juline Poirson, il est important de « suivre ses passions. Ça vaut la peine de travailler dur. Et puis, j’aurais aimé qu’on me le dise : on a aussi le droit de se tromper et de changer de voie. Il n’y a pas qu’un seul chemin pour réaliser ce qu’on aime ».


Propos recueillis par Stéphanie Robert

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