Léa Siegwald : Master, stage, emploi, séquence gagnante pour une informaticienne du vivant
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A 24 ans, Léa Siegwald a déjà 3 ans d’expérience en tant qu’ingénieure en bioinformatique. Un parcours réussi à l’Université de Strasbourg suivi d’un stage de M2 ouvrant sur un CDI : la jeune femme se passionne depuis 2010 pour les diverses thématiques que son travail la conduit à investiguer dans le domaine de la métagénomique.
Une formation universitaire à la croisée de la biologie et de l’informatique
Originaire d’Alsace, Léa Siegwald a fait l’ensemble de ses études supérieures à l’Université de Strasbourg. En 2010, elle obtient son diplôme de Master en Architecture et Fonctions du Vivant : Bioinformatique et Biologie Structurale. « Dès la licence, j’ai pu me diriger vers la bioinformatique, une discipline qui me convenait à merveille car elle me permettait d’allier ma curiosité pour la biologie, la génétique en particulier, et ma passion de l’informatique », explique-t-elle. La jeune femme souligne qu’elle a beaucoup apprécié faire partie d’une petite promo. « Comme nous étions peu nombreux, l’ambiance était amicale et les relations avec les professeurs, sympathiques », se souvient-elle. La formation couvrait les fondamentaux concernant la biologie moléculaire, les langages de programmation, les algorithmes et les logiciels informatiques appliqués à la biologie. « J’ai assimilé de solides connaissances nécessaires à l’exercice de mon métier, dit Léa Siegwald. J’ai aussi acquis des compétences certaines en termes de gestion de temps et de priorités ». Au cours de son cursus, des stages volontaires, dont l’un à l’IGBMC, lui permettent de se familiariser avec la recherche académique. Mais il manque à la jeune femme une certaine stimulation. Elle souhaite découvrir le monde de l’entreprise et décroche un stage de fin de master au sein de la société Genoscreen basée à Lille. Elle s’y voit rapidement proposer un poste fixe. « Je trouve très gratifiant que des collaborateurs aient besoin de nos compétences, et je trouve aussi moteurs les enjeux économiques. », explique Léa Siegwald.
Un métier alliant recherche et formation dans le monde de l’entreprise
Décrypter le vivant par ordinateur, percer le secret des génomes à l’aide d’algorithmes exécutés sur des serveurs informatiques. Le cœur de métier de la jeune femme est d’analyser des données de séquençage à haut débit dans le cadre d’études métagénomiques. Cette discipline récente consiste à s’intéresser à un milieu donné, un échantillon tiré d’une rivière par exemple, et à étudier les génomes de l’ensemble des organismes peuplant cet environnement. La grande diversité des projets auxquels elle participe plaît particulièrement à la jeune femme. « Chaque nouveau projet est un domaine d’étude passionnant sur lequel je dois me pencher, dit-elle. J’ai été amenée à travailler sur la flore intestinale du moustique pour un projet de recherche concernant le paludisme, raconte-t-elle. Nous avons aussi récemment collaboré avec des chercheurs de l’Institut Pasteur sur des travaux concernant la microflore fongique et bactérienne des poumons de patients atteints de mucoviscidose (1) », dit-elle. Léa Siegwald est aussi très motivée par le volet « formation » de son poste. Elle consacre la moitié de son temps à organiser et animer des formations en bioinformatique pour des biologistes, médecins, chercheurs, doctorants et post-doctorants. « Nous avons par exemple un partenariat avec l’IRD pour qui nous organisons régulièrement des formations en France et en Afrique, explique-t-elle. Après le Cameroun en 2011, je pars cette année au Burkina-Faso pour dispenser une formation sur les outils adaptés au séquençage à haut débit », dit-elle enthousiaste. Aujourd’hui, la jeune femme s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire professionnelle : elle prévoit de quitter son poste pour entamer une thèse de doctorat à l’aide d’une bourse Cifre qui lui permettra de garder un pied en entreprise. « J’ai envie à présent de me consacrer à mon propre sujet de recherche pendant 3 ans, explique la bioinformaticienne. Et dans le futur, je souhaite pouvoir accéder à des postes d’encadrement d’équipe et de montages de projets », continue-t-elle. A l’aube de ce tournant professionnel, Léa Siegwald se souvient, amusée, de son professeur d’informatique de l’Université de Strasbourg qui conseillait alors à la jeune femme pressée d’entrer dans la vie active de ne pas s’arrêter au master et de poursuivre en thèse. Le conseil aura doucement fait son chemin.
L’importance des réseaux professionnels
Léa Siegwald exerce son métier actuel au sein d’une entreprise privée. « Nous ne sommes pas coupés du monde de la recherche académique car la plupart de nos clients en font partie, explique-t-elle, mais pour être en lien avec la communauté des bioinformaticiens, les réseaux professionnels sont très importants », souligne-t-elle. La jeune femme indique qu’elle est ainsi adhérente de la Société Française de Bioinformatique. Pour elle, le réseau des Alumni de l’Université de Strasbourg pourrait aussi relier entres elles des personnes dont la rencontre aboutirait peut-être à la construction de projets communs. Lorsqu’elle était étudiante, Léa Siegwald aurait aimé avoir un retour des anciens de sa filière. « Cela m’a manqué de ne pas pouvoir les contacter facilement pour recueillir leurs témoignages ou des conseils pour la recherche de stages et d’emplois », confie-t-elle. La jeune femme explique qu’elle s’est aussi inscrite au réseau Alumni pour contribuer à combler ce manque ressenti à l’époque. Elle aimerait apporter son témoignage pour les nouveaux étudiants. Elle souhaiterait notamment leur montrer que l’on peut aussi faire de la recherche et du développement dans le monde du privé, et même y mener une thèse de doctorat. « Certains pensent que si l’on va dans le privé, il n’est plus question que d’argent, que l’on perd une certaine noblesse scientifique. C’est faux, dit la bioinformaticienne. Je fais de la science tous les jours et je ne me sens pas corrompue !», conclut-elle en riant.
Une formation universitaire à la croisée de la biologie et de l’informatique
Originaire d’Alsace, Léa Siegwald a fait l’ensemble de ses études supérieures à l’Université de Strasbourg. En 2010, elle obtient son diplôme de Master en Architecture et Fonctions du Vivant : Bioinformatique et Biologie Structurale. « Dès la licence, j’ai pu me diriger vers la bioinformatique, une discipline qui me convenait à merveille car elle me permettait d’allier ma curiosité pour la biologie, la génétique en particulier, et ma passion de l’informatique », explique-t-elle. La jeune femme souligne qu’elle a beaucoup apprécié faire partie d’une petite promo. « Comme nous étions peu nombreux, l’ambiance était amicale et les relations avec les professeurs, sympathiques », se souvient-elle. La formation couvrait les fondamentaux concernant la biologie moléculaire, les langages de programmation, les algorithmes et les logiciels informatiques appliqués à la biologie. « J’ai assimilé de solides connaissances nécessaires à l’exercice de mon métier, dit Léa Siegwald. J’ai aussi acquis des compétences certaines en termes de gestion de temps et de priorités ». Au cours de son cursus, des stages volontaires, dont l’un à l’IGBMC, lui permettent de se familiariser avec la recherche académique. Mais il manque à la jeune femme une certaine stimulation. Elle souhaite découvrir le monde de l’entreprise et décroche un stage de fin de master au sein de la société Genoscreen basée à Lille. Elle s’y voit rapidement proposer un poste fixe. « Je trouve très gratifiant que des collaborateurs aient besoin de nos compétences, et je trouve aussi moteurs les enjeux économiques. », explique Léa Siegwald.
Un métier alliant recherche et formation dans le monde de l’entreprise
Décrypter le vivant par ordinateur, percer le secret des génomes à l’aide d’algorithmes exécutés sur des serveurs informatiques. Le cœur de métier de la jeune femme est d’analyser des données de séquençage à haut débit dans le cadre d’études métagénomiques. Cette discipline récente consiste à s’intéresser à un milieu donné, un échantillon tiré d’une rivière par exemple, et à étudier les génomes de l’ensemble des organismes peuplant cet environnement. La grande diversité des projets auxquels elle participe plaît particulièrement à la jeune femme. « Chaque nouveau projet est un domaine d’étude passionnant sur lequel je dois me pencher, dit-elle. J’ai été amenée à travailler sur la flore intestinale du moustique pour un projet de recherche concernant le paludisme, raconte-t-elle. Nous avons aussi récemment collaboré avec des chercheurs de l’Institut Pasteur sur des travaux concernant la microflore fongique et bactérienne des poumons de patients atteints de mucoviscidose (1) », dit-elle. Léa Siegwald est aussi très motivée par le volet « formation » de son poste. Elle consacre la moitié de son temps à organiser et animer des formations en bioinformatique pour des biologistes, médecins, chercheurs, doctorants et post-doctorants. « Nous avons par exemple un partenariat avec l’IRD pour qui nous organisons régulièrement des formations en France et en Afrique, explique-t-elle. Après le Cameroun en 2011, je pars cette année au Burkina-Faso pour dispenser une formation sur les outils adaptés au séquençage à haut débit », dit-elle enthousiaste. Aujourd’hui, la jeune femme s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire professionnelle : elle prévoit de quitter son poste pour entamer une thèse de doctorat à l’aide d’une bourse Cifre qui lui permettra de garder un pied en entreprise. « J’ai envie à présent de me consacrer à mon propre sujet de recherche pendant 3 ans, explique la bioinformaticienne. Et dans le futur, je souhaite pouvoir accéder à des postes d’encadrement d’équipe et de montages de projets », continue-t-elle. A l’aube de ce tournant professionnel, Léa Siegwald se souvient, amusée, de son professeur d’informatique de l’Université de Strasbourg qui conseillait alors à la jeune femme pressée d’entrer dans la vie active de ne pas s’arrêter au master et de poursuivre en thèse. Le conseil aura doucement fait son chemin.
L’importance des réseaux professionnels
Léa Siegwald exerce son métier actuel au sein d’une entreprise privée. « Nous ne sommes pas coupés du monde de la recherche académique car la plupart de nos clients en font partie, explique-t-elle, mais pour être en lien avec la communauté des bioinformaticiens, les réseaux professionnels sont très importants », souligne-t-elle. La jeune femme indique qu’elle est ainsi adhérente de la Société Française de Bioinformatique. Pour elle, le réseau des Alumni de l’Université de Strasbourg pourrait aussi relier entres elles des personnes dont la rencontre aboutirait peut-être à la construction de projets communs. Lorsqu’elle était étudiante, Léa Siegwald aurait aimé avoir un retour des anciens de sa filière. « Cela m’a manqué de ne pas pouvoir les contacter facilement pour recueillir leurs témoignages ou des conseils pour la recherche de stages et d’emplois », confie-t-elle. La jeune femme explique qu’elle s’est aussi inscrite au réseau Alumni pour contribuer à combler ce manque ressenti à l’époque. Elle aimerait apporter son témoignage pour les nouveaux étudiants. Elle souhaiterait notamment leur montrer que l’on peut aussi faire de la recherche et du développement dans le monde du privé, et même y mener une thèse de doctorat. « Certains pensent que si l’on va dans le privé, il n’est plus question que d’argent, que l’on perd une certaine noblesse scientifique. C’est faux, dit la bioinformaticienne. Je fais de la science tous les jours et je ne me sens pas corrompue !», conclut-elle en riant.
Aurélie Angot
(1) The airway microbiota in cystic fibrosis: a complex fungal and bacterial community- implications for therapeutic management, Delhaes L, Monchy S, Fréalle E, Hubans C, Salleron J, Leroy S, Prevotat A, Wallet F, Wallaert B, Dei-Cas E, Sime-Ngando T, Chabé M, Viscogliosi E., PLoS One. 2012;7(4):e36313. Epub 2012 Apr 27
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Léa Siegwald : Master, stage, emploi, séquence gagnante pour une informaticienne du vivant
2014-04-11 15:28:45
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2015-11-09 15:28:45
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Service Relations Alumni UNISTRA
A 24 ans, Léa Siegwald a déjà 3 ans d’expérience en tant qu’ingénieure en bioinformatique. Un parcours réussi à l’Université de Strasbourg suivi d’un stage de M2 ouvrant sur un CDI : la jeune femme se passionne depuis 2010 pour les diverses thématiques que son travail la conduit à investiguer dans le domaine de la métagénomique.
Une formation universitaire à la croisée de la biologie et de l’informatique
Originaire d’Alsace, Léa Siegwald a fait l’ensemble de ses études supérieures à l’Université de Strasbourg. En 2010, elle obtient son diplôme de Master en Architecture et Fonctions du Vivant : Bioinformatique et Biologie Structurale. « Dès la licence, j’ai pu me diriger vers la bioinformatique, une discipline qui me convenait à merveille car elle me permettait d’allier ma curiosité pour la biologie, la génétique en particulier, et ma passion de l’informatique », explique-t-elle. La jeune femme souligne qu’elle a beaucoup apprécié faire partie d’une petite promo. « Comme nous étions peu nombreux, l’ambiance était amicale et les relations avec les professeurs, sympathiques », se souvient-elle. La formation couvrait les fondamentaux concernant la biologie moléculaire, les langages de programmation, les algorithmes et les logiciels informatiques appliqués à la biologie. « J’ai assimilé de solides connaissances nécessaires à l’exercice de mon métier, dit Léa Siegwald. J’ai aussi acquis des compétences certaines en termes de gestion de temps et de priorités ». Au cours de son cursus, des stages volontaires, dont l’un à l’IGBMC, lui permettent de se familiariser avec la recherche académique. Mais il manque à la jeune femme une certaine stimulation. Elle souhaite découvrir le monde de l’entreprise et décroche un stage de fin de master au sein de la société Genoscreen basée à Lille. Elle s’y voit rapidement proposer un poste fixe. « Je trouve très gratifiant que des collaborateurs aient besoin de nos compétences, et je trouve aussi moteurs les enjeux économiques. », explique Léa Siegwald.
Un métier alliant recherche et formation dans le monde de l’entreprise
Décrypter le vivant par ordinateur, percer le secret des génomes à l’aide d’algorithmes exécutés sur des serveurs informatiques. Le cœur de métier de la jeune femme est d’analyser des données de séquençage à haut débit dans le cadre d’études métagénomiques. Cette discipline récente consiste à s’intéresser à un milieu donné, un échantillon tiré d’une rivière par exemple, et à étudier les génomes de l’ensemble des organismes peuplant cet environnement. La grande diversité des projets auxquels elle participe plaît particulièrement à la jeune femme. « Chaque nouveau projet est un domaine d’étude passionnant sur lequel je dois me pencher, dit-elle. J’ai été amenée à travailler sur la flore intestinale du moustique pour un projet de recherche concernant le paludisme, raconte-t-elle. Nous avons aussi récemment collaboré avec des chercheurs de l’Institut Pasteur sur des travaux concernant la microflore fongique et bactérienne des poumons de patients atteints de mucoviscidose (1) », dit-elle. Léa Siegwald est aussi très motivée par le volet « formation » de son poste. Elle consacre la moitié de son temps à organiser et animer des formations en bioinformatique pour des biologistes, médecins, chercheurs, doctorants et post-doctorants. « Nous avons par exemple un partenariat avec l’IRD pour qui nous organisons régulièrement des formations en France et en Afrique, explique-t-elle. Après le Cameroun en 2011, je pars cette année au Burkina-Faso pour dispenser une formation sur les outils adaptés au séquençage à haut débit », dit-elle enthousiaste. Aujourd’hui, la jeune femme s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire professionnelle : elle prévoit de quitter son poste pour entamer une thèse de doctorat à l’aide d’une bourse Cifre qui lui permettra de garder un pied en entreprise. « J’ai envie à présent de me consacrer à mon propre sujet de recherche pendant 3 ans, explique la bioinformaticienne. Et dans le futur, je souhaite pouvoir accéder à des postes d’encadrement d’équipe et de montages de projets », continue-t-elle. A l’aube de ce tournant professionnel, Léa Siegwald se souvient, amusée, de son professeur d’informatique de l’Université de Strasbourg qui conseillait alors à la jeune femme pressée d’entrer dans la vie active de ne pas s’arrêter au master et de poursuivre en thèse. Le conseil aura doucement fait son chemin.
L’importance des réseaux professionnels
Léa Siegwald exerce son métier actuel au sein d’une entreprise privée. « Nous ne sommes pas coupés du monde de la recherche académique car la plupart de nos clients en font partie, explique-t-elle, mais pour être en lien avec la communauté des bioinformaticiens, les réseaux professionnels sont très importants », souligne-t-elle. La jeune femme indique qu’elle est ainsi adhérente de la Société Française de Bioinformatique. Pour elle, le réseau des Alumni de l’Université de Strasbourg pourrait aussi relier entres elles des personnes dont la rencontre aboutirait peut-être à la construction de projets communs. Lorsqu’elle était étudiante, Léa Siegwald aurait aimé avoir un retour des anciens de sa filière. « Cela m’a manqué de ne pas pouvoir les contacter facilement pour recueillir leurs témoignages ou des conseils pour la recherche de stages et d’emplois », confie-t-elle. La jeune femme explique qu’elle s’est aussi inscrite au réseau Alumni pour contribuer à combler ce manque ressenti à l’époque. Elle aimerait apporter son témoignage pour les nouveaux étudiants. Elle souhaiterait notamment leur montrer que l’on peut aussi faire de la recherche et du développement dans le monde du privé, et même y mener une thèse de doctorat. « Certains pensent que si l’on va dans le privé, il n’est plus question que d’argent, que l’on perd une certaine noblesse scientifique. C’est faux, dit la bioinformaticienne. Je fais de la science tous les jours et je ne me sens pas corrompue !», conclut-elle en riant.
Aurélie Angot
(1) The airway microbiota in cystic fibrosis: a complex fungal and bacterial community- implications for therapeutic management, Delhaes L, Monchy S, Fréalle E, Hubans C, Salleron J, Leroy S, Prevotat A, Wallet F, Wallaert B, Dei-Cas E, Sime-Ngando T, Chabé M, Viscogliosi E., PLoS One. 2012;7(4):e36313. Epub 2012 Apr 27
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