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Cedric Duchene-Lacroix : comprendre la société

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09.03.2015

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Un « chercheur indiscipliné », c’est ainsi que se qualifie Cédric Duchêne-Lacroix avec humour, car ses recherches à dominante sociologique relèvent aussi, selon les besoins de l’analyse, de la démographie, de l’anthropologie ou de la géographie sociale. Diplômé de la Faculté des sciences sociales de Strasbourg, il ne cesse de s’interroger sur les rouages de notre société.


Sa dernière étude montre qu’un quart des Suisses vivent dans plusieurs logements pendant l’année. Un chiffre auquel il ne s’attendait pas. Parmi ces personnes qui « vivent multilocalement », il y a ceux qui ont une résidence secondaire et ceux qui font la navette toutes les semaines, comme les travailleurs transfrontaliers ou mutés, ou encore les enfants de couples séparés.
Cédric-Duchêne Lacroix s’intéresse à la sociologie de l’espace (les mobilités, les migrations mais aussi les manières d’habiter), à la culture transfrontalière et aux indicateurs socio-démographiques. Une de ses prochaines études concerne les conditions de vie des étudiants de la région de Bâle. Il enseigne également, essentiellement en langue allemande, à l’Université de Bâle, à celle de Freiburg, et à Mulhouse.


Détective
« Je n’ai pas choisi ce métier pour gagner de l’argent mais pour contribuer modestement à la compréhension de la société en vue de l’améliorer. J’aime beaucoup le côté « détective » du métier. On se questionne, on cherche et on trouve. C’est un métier stimulant qui impose de toujours réfléchir, de toujours se poser des questions. Je me sens bien là où je suis car, en étant enseignant-chercheur, j’ai converti une de mes passions en profession» dit-il.


Soif de comprendre
Né dans un milieu modeste, il a d’abord suivi une formation courte professionnelle pour rassurer sa famille, avant d’intégrer la licence de démographie de Strasbourg pour comprendre la société. « Adolescent, je me posais beaucoup de questions de société. J’avais l’intuition qu’il devait exister des structures, des forces cachées. J’avais la soif d’apprendre et de comprendre. » dit-il.
Il poursuit son parcours à la Faculté des sciences sociales, en maîtrise, en DEA Conflits et identité culturelles et en doctorat. « J’ai eu la chance d’avoir le sociologue Freddy Raphaël comme enseignant et directeur de thèse. Je me souviens aussi des cours passionnants de Mme Bullwinkel en civilisation germanique. » A l’aise en milieu germanophone, il a choisi de partir en échange Erasmus, pendant sa maîtrise, à l’Université de Bochum, puis à celle de Berlin, pendant son DEA. C’est aussi à Berlin qu’il a soutenu sa thèse, en co-tutelle entre l’Université Humboldt et celle de Strasbourg. « L’Université de Strasbourg a des atouts et je suis fier d’en être diplômé » dit-il, mais étant à distance, il voit sa participation au réseau alumni restreinte.

Stéphanie Robert
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