Alice Frémand, data manager au British Antarctic Survey (UK Polar Data Centre) : Servir la recherche sur les pôles avec la science ouverte
Diplômée de l'EOST (Ecole et observatoire des sciences de la terre) en 2015, Alice Frémand est devenue data manager au centre de données britannique de recherche sur les pôles (UK Polar Data Centre). Un métier en plein essor avec l'enjeu d’open science, et un débouché pour les diplômés en sciences.
“Servir la science” est l'ambition de la jeune ingénieure en géophysique. Depuis 2016, elle est scientific data manager ou, en français, gestionnaire de données scientifiques, mais l'anglais est couramment utilisé pour désigner ce nouveau métier, né avec le paradigme de science ouverte. Le rôle du data manager est de collecter, traiter, indexer, planifier, organiser et rendre accessibles les données de la recherche, pour qu'elles puissent être consultées et réutilisées par les autres, notamment la communauté scientifique.
Pour des données accessibles et réutilisables
Depuis janvier 2019, Alice Frémand officie au centre de données du British Antarctic Survey, l'opérateur national britannique de recherche sur les pôles. Elle est responsable des données en géophysique, dans une équipe de data manager, chacun spécialiste d'une discipline : biologie, océanographie, climat...
Elle vient en appui aux chercheurs pour les aider à trouver des données, établir un plan de gestion de données dans le cadre d'une recherche et à les publier à l'issue des travaux. Elle veille à les rendre trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables, selon le principe majeur du data management, FAIR (findable, accessible, interoperable, reusable). Acquisition, description, tri, traitement, distribution, conservation, Alice Frémand met en place des outils et accompagne les chercheurs.
Et comme la science ouverte lui tient à cœur, elle promeut le principe et les bonnes pratiques auprès des jeunes chercheurs, en tant que co-présidente du réseau des jeunes du World Data System (WDS Early Career Researcher Network, International Science Council).
Parée pour l'Antarctique
En janvier 2020, l'attend une mission mémorable : un mois sur un bateau en Antarctique pour participer à la collecte de nouvelles données géophysiques. “Avec les stages terrain en France et au Maroc avec l'EOST, je suis parée pour l’Antarctique” sourit-elle.
Elle a étudié les géosciences à l'EOST, de 2012 à 2015, après deux ans de classe préparatoire. L'école lui a donné une capacité de réflexion et un solide bagage théorique et pratique, qui lui permet de s'adapter à toutes les situations. C'est aussi à l'Université de Strasbourg qu'elle a appris son métier, comme data manager pour le LabEx G-eau-thermie Profonde en 2016. Il s'agissait de construire le Centre de données en géothermie profonde. Elle a collecté, traité, trié, décrit et rendu accessibles des données scientifiques du site géothermique pilote de Soultz-sous-Forêts, acquises depuis 30 ans. “J'ai fait de l'archéologie de la donnée” dit-elle en riant.
Elle avait eu connaissance de ce poste par Géophyse, l'association des diplômés de l'EOST, dont elle est maintenant secrétaire. “Aujourd'hui, j'exerce un métier auquel je ne pensais pas du tout, mais qui me convient très bien. J’ai commencé par un CDD d'un an sans grandes perspectives, mais j'ai saisi l'opportunité pour me former et intégrer une communauté, ce qui aide pour sa carrière”.
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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