Rencontre virtuelle avec nos communicantes : Nadège Moreau et Delphine Gandini
Compte-rendu de la rencontre du 24 novembre 2021 avec Nadège Moreau et Delphine Gandini
Nadège Moreau : Elle est alumna de la Faculté des Sciences Historiques. Elle regrette qu’anciennement les alternances n'aient pas été si populaires qu’aujourd’hui. Elle a souhaité se spécialiser dans l'Histoire et dans l'Histoire de l'Art. Elle s'est demandée : que faire avec tout ce savoir après ses études ? Elle a "créé sa propre alternance". Elle a fait un tour de Strasbourg et de ses galeries où elle a déposé des candidatures spontanées. Elle a été admise dans une galerie d'art contemporain spécialisée dans la présentation de plasticiens polonais. Elle y a fait de la médiation et à la suite la propriétaire ne l'a pas oubliée. Quand elle était en train de constituer une association de coopération culturelle, elle l'a appelée pour demander son aide. Cet exemple souligne l’importance de sortir de l'Université et de créer des liens avec le monde socio-économique. C’est soutenir l’idée que le réseau, se connecter, est une démarche importante. L'expérience dans cette association a duré 6 ans. Après 10 ans passés au développement de l'attractivité du territoire alsacien, elle est devenue directrice adjointe de la communication & des Relations Presse dans une agence tournée vers les investisseurs étrangers. Après la réorganisation de l'Alsace vers le Grand'Est, elle a rejoint le secteur privé pour le cabinet de conseil Gestion & Stratégies Auditoria. Le fondateur de ce cabinet est membre du réseau de Mme Moreau grâce à des activités communes de bénévolat. Si le service public = être au service de l'autre, est une valeur forgée au-delà des compétences professionnelles, elle demeure le bagage essentiel de son expérience dans le privé. C’est une qualité appréciée puisque quand on accompagne des clients, on se met à leur service, à l'écoute de leurs problématiques. A cela s’ajoute ce que l'on apprend à l'Université, un outil pour son développement personnel et professionnel.
Delphine Gandini : elle partage des valeurs communes avec Mme Moreau, comme le sens du service public. Elle a fait une carrière de chercheuse, et ensuite elle a suivi une évolution vers la carrière de communicante scientifique. Elle a eu son bac en 1998, elle a souhaité être professeure des écoles, d'où elle a commencé une licence en psychologie pour comprendre le développement psychologique des enfants. Elle a découvert un enseignement très riche, avec des statistiques, des cours de biologie et de neurosciences. Elle a découvert la méthode scientifique, c’était un tournant, le fait d'évoluer nos connaissances sur le fait comment l'humain évolue l’a attiré. En 2ème année d’études, elle laisse tomber l'idée d'être professeure, elle se dirige vers la recherche, vers un doctorat. Tout d'abord, il lui a fallu choisir sa spécialisation. Elle est attirée par l'évolution cognitive du jeune enfant, puis par le vieillissement cognitif, elle fait son mémoire là-dessus. Par la suite, elle obtient sa maîtrise, un DEA (ancêtre de Master 2 recherche), à la fin elle obtient une bourse ministérielle pour faire un doctorat. Elle fait 3 ans de doctorat entre 2003 et 2006 sur les neurosciences, l'évolution cognitive chez les personnes âgées. Après son doctorat, elle ressent une fatigue, elle s’interroge : elle devient enseignante-chercheuse. Pendant 2 ans, elle est une ATER, une année à Dijon, et une à Paris-Descartes. On lui propose un contrat post-doc de 14 mois, elle l'accepte. Elle a un contact avec le Canada, grâce à une conférence. Après, elle part en vacances au Québec, elle candidate pour un post-doc au Canada, elle passe 2 ans au Centre Universitaire des Recherches sur la Gériatrie à Montréal. Il s’agit d’une expérience clé dans son parcours. Elle travaille avec les enfants sur le fonctionnement du cerveau. Transmettre la science la passionne : elle comprend que la communication scientifique pourrait être son domaine de prédilection, elle s'inscrit en cours, elle se renseigne concernant les masters en communication scientifique en France, elle choisit l'Université de Strasbourg. Elle devient diplômée en 2015. En 2016 elle est recrutée à l'Université d'Aix-Marseille en tant que communicante scientifique. Aujourd'hui, elle est responsable du service "Réseaux et Communautés" à l’Institut de Recherche et de Développement.
Quand on est à l'Université, on essaye d'avoir une orientation prédéfinie, là on voit bien que le fait d'avoir rencontré des personnes ça a réorienté vos carrières, comment ça s'est passé ?
NM : Les rencontres riches, inspirantes, sont incroyables dans un parcours et elles comptent. Même si bien formée à l’Université de Strasbourg, elle a eu la chance que les gens aient reconnu ses savoir-faire. Depuis plus d'un an, elle est présidente d'une association -Règles Élémentaires- une association de lutte contre la précarité menstruelle. La fondatrice a vu en Mme Moreau des compétences qui pourrait servir à ce projet. Les gens qui nous entourent ce sont des joyaux à façonner.
Il faut avoir une démarche proactive concernant les personnes que l'on rencontre.
DG : Les événements de vie sont importants aussi, son grand-père a été atteint par la maladie d'Alzheimer, elle a voulu savoir ce qui explique cette perte de savoir. Cette perte de capacité cognitive a jalonné son cursus. La recherche l'a passionné, son père lui a demandé : « est-ce que vraiment tu te sens prête à affronter ce genre de difficultés ? » Le soutien de son père a été déterminant.
On a le droit de se réorienter, ce n'est pas un point de faiblesse.
DG : C'est une richesse. On sait aujourd'hui que le burn-out est causé par le fait que l'on ressent que ce qu'on fait n'a pas de sens. L'épanouissement est très important.
Quelles sont selon vous, au sein du domaine de la communication, les compétences attendues et les codes à intégrer ?
DG : Pour la communication scientifique : Comprendre du contenu scientifique, être formé à la méthode scientifique, savoir s’adapter, être flexible.
NM : L'adaptabilité, l'agilité, un bagage culturel assez large, être à l'écoute de l'air du temps, la veille et l'analyse pour pouvoir les décliner en stratégie communication, marketing et opérationnelle, traduire votre stratégie de communication en plusieurs canaux digitaux, connaître le monde digital, savoir gérer les relations presse.
DG : Il faut être couteau-suisse, savoir faire pas mal de choses.
Stratégie de communication, c'est quoi ? Quelles sont vos communautés ?
DG : En tant que chargée de l'animation des réseaux sociaux, elle est en charge d'un volet l'animation des communautés, c’est une démarche événementielle, une stratégie d'animation de l'équipe. L'idée c'est de rétablir le sentiment d'appartenance par rapport à leur institut, pour qu'ils soient au courant de l'actualité de l'institut, y compris scientifiquement. Pour qu'ils puissent être fiers de ce que fait l'institut. On a décliné différentes actions, le rétablissement de dialogue entre les agents de l'IRD. Réseaux sociaux sont utiles concernant l'accroissement de la visibilité de l'Institut dans l'espace médiatique.
Communautés : la planète IRD, les partenaires institutionnels, scientifiques. Ensuite, il y a les communautés externes, Instagram, Facebook, réseaux tels que Twitter et LinkedIn.
Pourriez-vous nous présenter votre journée type, c'est quoi la réalité sur le terrain ?
NM : Elle n'a pas de semaine type, c'est quand-même beaucoup de veille, la création de contenus, l’organisation d’événements... Elle anime aussi les réseaux sociaux. Diverses missions, en interne ou pour les clients, et beaucoup d'inspiration de ce que font les autres pour nourrir sa créativité.
DM : Elle n’a pas de journée type non plus, la seule constance c'est la même réunion de comité éditoriale, les sujets à traiter et comment les traiter. Elle effectue beaucoup de la veille, de la veille de contenu, de la veille technique, beaucoup d'évolution au niveau de fonctionnalité, au niveau de contenus, il faut être réactif.
Propos reccueillis par Anne Kielbassa
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