Niña Poillot et Julien Cayla : la fonction publique incarnée par 2 passionnés
Compte rendu du tchat métiers du 18 novembre 2024
L’expérience des intervenants : un aperçu des différents parcours
Parcours de Niña Poillot
Niña a obtenu une licence en Langues, Littératures et Civilisations Étrangères (LLCE) espagnol, avant de se réorienter vers un master en Management des Organismes Sociaux. Elle a réalisé un service civique au sein de l'armée avant d’obtenir son premier concours de catégorie B, ce qui lui a permis de travailler à la préfecture du Bas-Rhin pendant quelques années. Elle a par la suite réussi un concours de catégorie A et travaille actuellement comme chargée de mission à la DDETSPP de la Marne où elle travaille sur des politiques d’intégration des personnes étrangères, à la lutte contre la pauvreté et à la levée des freins périphériques à l’emploi.
En parallèle, elle est intervenant à l’IPAG car elle attache une grande importance à la transmission de ses compétences et à la création de liens avec de futurs collègues.
Niña nous dit avoir toujours rejoindre le secteur public. Initialement elle se destinait à une carrière d’enseignante. En 2009, à la fin de sa licence, elle pensait intégrer l’institut universitaire de formation des maîtres, néanmoins un changement de législation à la même période l’a obligé à revoir ses plans. En effet, il y a eu un changement concernant les conditions d’accès au professorat, à partir de cette date un master fut obligatoire pour passer le concours de recrutement d’enseignants et le Master MEEF n’existait pas encore.
Parcours de Julien Cayla
Julien a obtenu un Bac ES au Burkina Faso avant de poursuivre une licence en sciences sociales avec une option économie en 2009. Il s’est rendu à l’Espace Avenir pour l’aider dans la construction de son projet professionnel et à fait un stage dans l’administration. En 2012, il intègre l'IPAG via la classe talent du service public et suit le double cursus. Ce fut une année suivi une année riche en matières nouvelles et en conférences. Il a ensuite entamé un M1 en administration publique, où il a participé à des événements visant à affiner son projet professionnel et il a réussi le concours des IRA à la fin de l’année, avant de devenir attaché d’administration. Son année à l’IRA lui a permis de valider un M2.
Il a obtenu son premier poste à la préfecture du Bas-Rhin en tant que chef de cabinet adjoint pendant 2 ans (6 personnes à manager) avant de passer chef de cabinet (10 personnes dans le service). C’est un poste très varié allant de la gestion de la sécurité publique, en passant par la gestion de crise et d’incidents majeurs (comme l’attentat du marché de Noël), l’organisation d’élections et des déplacements ministériels tout comme la gestion des élections et le suivi des élus. Après sept ans dans ce poste exigeant tant personnellement que professionnellement, il a pris en charge le service des affaires immobilières auquel s’est également rajouté l’accueil à la préfecture, où il manage désormais une équipe de plus de 50 personnes. Il est également passé à un grade supérieur, en passant un examen professionnel.
Julien met en avant l'importance de la diversité des missions et la dimension événementielle de son travail au sein du ministère de l'Intérieur. Bien qu’il ait envisagé un poste dans l’Éducation nationale, il a été attiré par la variété des missions et la stimulation constante que lui apporte ses missions. Il souligne que ce poste offre une grande richesse d'opportunités et de responsabilités. Pour Julien, travailler dans la fonction publique lui apporte aussi du sens à son travail, en se sentant utile, oeuvrant pour le bien commun.
Le parcours académique et les différents concours
Les postes dans la fonction publique sont divisés en 3 catégories en fonction du niveau minimum requis, qui diffère selon le corps de la fonction publique (d’Etat, territorial, hospitalière)
- Catégorie A
- Catégorie B
- Catégorie C
Pour passer les concours, il faut être de l’une des nationalités de l’Union Européenne européennes et pour certaines missions spécifiques, la nationalité française est requise.
Les concours peuvent se préparer par différentes voies : externes, internes ou par un troisième concours.
- Les concours externes, un diplôme est requis
- Les concours internes demande d’avoir une expérience d’au moins quatre ans dans la fonction publique en tant qu’agent public ou contractuel, les postes en vacation peuvent aussi compter tout dépend de la nature du contrat et du nombre d’heures, cela est à vérifier au cas par cas.
- Le troisième concours nécessite de justifier d’au moins 5 ans d’expérience dans le secteur privé ou en tant qu’élu local ou responsable d’une association (bénévolat inclus).
Pour certains concours il existe aussi une voie d’accès spécifique à certains profils, comme par exemple l’INSP, qui propose un concours externe "Docteurs"
Le parcours académique est un élément fondamental pour accéder aux concours de la fonction publique. Il est généralement conseillé d’intégrer des formations spécifiquement adaptées, comme celles proposées par l'IPAG dès la 3e année de licence. Ces formations, qui incluent des spécialisations en gestion publique, sont conçues pour préparer les étudiants à réussir les concours administratifs sur des aspects très techniques, tels que la note de synthèse, la présentation orale, ainsi que les matières relatives aux ressources humaines, à la comptabilité ou à la gestion publique.
Pour le concours des IRA (Instituts Régionaux d’Administration), le droit reste la voie royale mais ce n’est pas la seule. Tous les profils sont les bienvenus, par exemple dans la promotion IRA de Niña il y avait 2 docteurs en histoire et urbanisme. Pour rappel, avant d’intégrer l’IPAG Julien a fait une licence en sciences sociales et Niña une licence en langues, littératures et civilisations étrangères.
Les concours de catégorie A, en particulier, qui exigent des connaissances approfondies, affichent un taux de réussite supérieur parmi les diplômés de ces formations spécialisées. En effet, l’IPAG se distingue par un grand nombre d'intervenants extérieurs, professionnels et experts dans leur domaine, apportant ainsi une réelle valeur ajoutée aux étudiants. Etre formée par ses futurs pairs est forcément un atout indéniable. Cela reste une belle opportunité mais ne constitue pas la seule alternative, vous pouvez aussi les préparer par d’autres biais. Si c’est le cas, Julien vous conseille de faire un stage dans la fonction publique pour une meilleure immersion et de discuter et interroger le plus de fonctionnaires possibles, pour vous permettre d’orienter votre choix vers le concours qui vous correspond le plus.
Si vous avez accès à différentes voies de concours, il est important de regarder les taux de réussite de chacune des voies en fonction du concours visé et aussi au regard de votre bagage académique et votre expérience. C’est une vraie stratégie à avoir.
Si vous souhaitez travailler dans fonction publique sans passer de concours vous pouvez aussi travailler en tant que contractuel (pas d’exigence de nationalité). En fonction de votre employeur, il est même possible de signer un CDI au bout de 6 ans de CDD (attention, tous ne le font pas). En cas de CDI, vous serez uniquement lié à cet employeur spécifique et ne serez pas prioritaire sur d’autres postes dans la fonction publique.
En tant que fonctionnaire, vous n’êtes pas titulaire d’un poste mais d’un grade et la mobilité est facilitée y compris entre les corps de fonction publique.
Bien se préparer et comprendre les enjeux de la fonction publique
Julien et Niña ont unanimement conseillé de bien réfléchir avant de se lancer dans une carrière publique. Il est important de se poser les bonnes questions sur ses motivations personnelles, et de se renseigner sur les réalités du secteur. Ils ont aussi insisté sur la nécessité de s'entourer de pairs et de mentors. La réussite dans la fonction publique passe par une préparation solide, une connaissance approfondie des exigences des concours, ainsi qu’une vision claire de ses aspirations professionnelles et personnelles.
Enfin, ils ont souligné l'importance de la conduite du changement dans la fonction publique, notamment en matière de gestion de la performance et de développement des compétences managériales, un domaine dans lequel les jeunes générations de fonctionnaires peuvent apporter une réelle valeur ajoutée.
Propos de Julien Cayla et Niña Poillot reccueillis par Laetitia Sciacca
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