Maïmiti Haoa, créatrice de mode, Nouméa : Création et inspiration polynésienne
Diplômée de la Faculté des Arts de Strasbourg en arts plastiques et design, Maïmiti Haoa a créé sa marque de prêt-à-porter et de créations textiles, Saltanavai. Installée à Nouméa, elle s'inspire de la culture polynésienne et assouvit sa passion de la création.
Saltanavai, un mélange d'anglais et de calédonien qui signifie « rivière salée », le quartier où elle est née. Depuis 2017, Maïmiti Haoa crée des vêtements et des accessoires qu'elle imagine, confectionne et commercialise à Nouméa. Pour ses créations, elle reprend les codes et l'esthétique polynésiens : coupes, couleurs, motifs floraux, matières... Elle crée aussi des pièces sur-mesure, des costumes ou des pièces uniques pour des événements, qui parfois se rapprochent de l’œuvre sculpturale, telle cette robe en écorce de niaouli, un arbre endémique de Nouvelle Calédonie, qui fut présentée à la première Nouméa Fashion Week d'octobre 2018.
« Une infinité de créations possibles »
Elle répond ainsi à une forte demande de la population locale, attachée à son identité. Car si la styliste est une créatrice, elle est aussi consciente de la réalité du marché et à l'écoute des envies de la clientèle. Elle prévoit d’étoffer sa gamme avec des vêtements pour hommes et d'autres accessoires, et d'étendre son réseau de vente dans les autres îles du Pacifique, puis à l'étranger, où résident des Calédoniens émigrés.
Son métier, qu'elle voit en lien direct avec ses études, est moyen pour elle de se réaliser. « J'aime la liberté d'expression que m'offre l’œuvre et le vêtement. Tous mes choix (études, profession) ont été orientés vers la création. J'aime la matière, tout matériau peut être transformé pour devenir textile. Il y a une infinité de créations possibles ». Comme toute créatrice d'entreprise individuelle, elle doit être polyvalente : conception et couture bien-sûr mais aussi gestion et comptabilité, communication, réseaux sociaux, développement commercial... « En d'autres termes, être capable de créer un produit mais aussi de savoir le vendre » résume-t-elle.
« Toujours croire en soi »
Cette prédilection pour la matière et le textile s'est précisée pendant son master 2 d'arts plastiques à Strasbourg. Elle est arrivée en France à 18 ans, à Rennes, avant de venir à Strasbourg pour suivre ce master et la troisième année de licence d'art appliqués et design en 2014. « Mon master m'a appris à penser, à me questionner sur l'esthétique ou l'originalité d'une création, à faire des choix et à les justifier. Il m'a permis de tendre vers l'autonomie et la recherche de l'accomplissement personnel ». En licence de design, elle a pu monter des expositions, présenter des créations à des défilés, et rencontrer des artistes qui ont nourri sa réflexion et sa pratique personnelle.
En 2015, elle suit une formation intensive pendant 5 mois avec une professionnelle de la haute-couture, puis elle travaille en Allemagne et Nouvelle-Calédonie dans l'industrie textile, et comme professeur d’arts plastiques à Nouméa, avant de se lancer en 2017. Un chemin bien tracé. Assez naturellement, son conseil aux étudiants est de « ne jamais abandonner, toujours croire en soi et tout tenter pour y arriver » !
Propos recueillis par Stéphanie Robert
Légendes photos
La créatrice porte du tapa, une écorce battue calédonienne peinte, dont elle se sert comme matière première la confection de robes, costumes ou accessoires. (crédit photo : Eric Aubry)
Galerie créations de Maïmiti Haoa (Saltanavaï) : tenue pour l'élection de Miss Nouvelle Calédonie avec parure en chaine et coquillages, tenue végétale en écorce de Niaouli (arbre endémique de Nouvelle Calédonie), tenue pour femme et cravate pour homme.
Galerie d'images4
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés