Jean-Claude Omeyer est musicien depuis son plus jeune âge : d’abord l’orgue, puis le piano, le synthé et l’électroacoustique. Il s’est spécialisé dans l’informatique musicale et compose des pièces contemporaines. Il enseigne depuis le milieu des années 1970. « J’ai l’impression d’être un guide qui emmène ses élèves sur d’autres planètes, dans un monde inconnu. Tout le monde écoute de la musique, mais rarement profondément. Je pense avoir la capacité d’entrer et d’expliquer tous les genres, des chants grégoriens aux polyphonies des pygmées Aka, en passant par le jazz ou la variété. La musique est le propre de l’homme. Je suis sûr que Néandertal chantait ! »
Le quatuor Benaïm et les collégiens
Il transmet cette culture musicale à ses élèves, les fait pratiquer le chant et des instruments. Il leur donne même l’occasion de « fabriquer » de la musique, grâce à des logiciels. Sa plus grande fierté est la collaboration de ses élèves avec le grand quatuor à cordes Benaïm, dont un des membres est son ami. En 2003, les musiciens sont venus au collège jouer la partition que les élèves avaient écrite, ces derniers sont allés à leur concert et, ensemble, ils ont créé et enregistré une pièce de 9 mn. « L’exploit de ma carrière : écrire une musique ultra-savante avec des gamins qui ne savaient pas lire une note » sourit-il.
A côté de cela, Jean-Claude Omeyer a été rédacteur puis rédacteur en chef dans deux revues musicales, à la fin des années 1980. Il a aussi enseigné la composition au Conservatoire de Budapest, en université d’été. En retraite l’année prochaine, il effectue sa dernière année d’enseignement, ou plutôt il « change de métier ». Il va se consacrer à la composition, à l’écriture et à la promotion du travail de sa compagne, céramiste.
« Certains professeurs ont été pour moi des maîtres »
Il a été formé à l’Institut de musique de l’Université de Strasbourg, alors que celui-ci se créait. Il y a obtenu sa maîtrise en enseignement d’éducation musicale en 1975 et son DEA. Parallèlement, il est entré à ce que l’on appelait alors l’IPES (l’Institut de préparation à l’enseignement) et a réussi le CAPES. « Mes études à l’université m’ont permis de nouer des liens avec certains profs qui ont été pour moi des maîtres. Othon Schneider, acousticien de renommée mondiale, est quelqu’un que j’admire beaucoup. C’est un personnage, un professeur Tournesol. Je dois à Marie-Claude Vallin ma réussite au concours. Cantatrice, elle a été ma professeure de solfège. C’est quelqu’un de très fort, très sensible. »
Il s’est inscrit au réseau alumni pour garder contact. Il avoue ne pas être très actif, mais il aimerait conserver ses liens avec le monde universitaire « sans que ce soit trop convenu ». « Ce sont des gens que j’aime. Si je pouvais serrer la main à M. Schneider lors d’une manifestation du réseau alumni, je serais aux anges. »
Stéphanie Robert
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés