Frédérique Wirtz : théâtre, culture et compagnie
Dès le lycée, Frédérique s’est fortement impliquée dans le milieu culturel associatif strasbourgeois, d’abord en tant que comédienne, puis en montant une association d’arts du spectacle, dont elle est devenue la présidente, en 2000. De là naît l’envie d’en faire son métier. « J’avais envie de monter de nombreux projets artistiques, mais je n’avais pas les clés, il me manquait des éléments juridiques, les compétences en administration. Je me suis renseignée et c’est ainsi que j’ai découvert le master professionnel ʺgestion et organisation de projets culturelsʺ à l’Université » explique-t-elle.
Aider la production et la diffusion des spectacles
A l’issue de son master en 2011, elle prend quelques mois pour rencontrer les acteurs de la culture à Strasbourg, mieux appréhender le milieu, « tâter le terrain ». L’une de ces rencontres la met en lien avec la compagnie de danse Estro à Mulhouse. Elle recherche un assistant depuis quelques mois. « C’était parfait, pour eux et pour moi. La rencontre était évidente. J’admire leur travail, leur technique. »
En CDD d’un an renouvelable, elle assiste les deux chorégraphes directeurs artistiques de la compagnie dans tous les domaines adossés à la création : la production des spectacles (recherche de financements, montage des dossiers de subvention…), la communication et la diffusion (vente des spectacles). « J’ai la chance de travailler pour une seule compagnie, ça me permet de m’y consacrer. Ils portent un projet artistique et notre métier est de tout faire pour aider à le monter : être au courant des ficelles et des astuces, en parler, faire venir les programmateurs, les professionnels… Avoir un intermédiaire aide beaucoup les artistes, ça les préserve. »
L’imprévu et la diversité de son poste, mais surtout la richesse des rencontres sont ses moteurs. « J’adore me lever le matin en me disant que la journée va être totalement différente de la veille, avec de très belles surprises ou au contraire, des problèmes. Et puis, j’aime être le lien entre les artistes et les professionnels. »
Les lettres comme nourriture
« Pour moi, l’Université c’était évident, je voulais ma liberté, j’ai toujours été autonome. » Avant d’entrer en master, Frédérique a choisi les lettres modernes. « Pour me nourrir, apprendre. Les mots, les lettres, c’est essentiel. Mais il était évident que c’était le spectacle et la culture qui me motivaient ». Ce qu’elle retient de ces années ? « La rencontre avec des textes qui m’ont marquée, comme Le Soulier de Satin de Claudel ou MacBeth. Des textes que j’ai vus plus tard, sur scène, à Avignon. » Et puis une très belle rencontre avec une professeure de lettres, passionnée de culture, venue assister à un de ses spectacles au Conservatoire. « Elle nous avait écrit, à mes amies et moi, un mot d’encouragement, plein d’espoir. C’était très touchant, elle croyait en nous. J’ai toujours cette lettre, accrochée à mon bureau. » confie-t-elle.
Le réseau alumni est pour Frédérique une belle initiative qu’elle a voulu soutenir en s’y inscrivant. « J’assiste à de nombreuses réunions professionnelles et débats. Je réalise combien la mutualisation des compétences et des moyens, les échanges permettent de gagner du temps, de se développer, de se consolider. Si je n’avais pas fait toutes ces rencontres pendant trois mois, je n’aurais jamais eu ce poste. C’est au contact des autres que l’on évolue. »
Stéphanie Robert
[1] Son intitulé a changé, il s’agit aujourd’hui du master professionnel « Conception de projets culturels et artistiques - spectacle vivant »
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