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Rencontre virtuelle avec Emilie Lepicard et Tiphaine Vidal, nos expertes en aménagement et environnement

Entraide

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03.04.2021

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Les parcours 


Tiphaine Vidal

Elle a débuté par une licence LEA à Nanterre puis un double diplôme franco-allemand spécialisé sur l'écologie et l'environnement et a effectué son premier stage dans une fondation allemande.
Elle a enchaîné à l’IEP de Strasbourg en Master Politiques européennes et coopération franco-allemande avec l'Université de Francfort sur Oder, cursus pendant lequel elle a fait 2 stages. Le premier, dans une ONG à Bruxelles, sur les politiques environnementales, agricoles et la pêche. Le second, à Montpellier sur la Politique Agricole Commune.
Elle a commencé sa carrière en région parisienne, dans un cabinet conseil spécialisé en développement durable et en stratégie environnementale, où elle accompagnait de TPE notamment, avant de rejoindre le secteur de ESS (économie sociale et solidaire) pendant 2 ans,, dans une association sur la thématique du handicap, de l'accès au numérique et des aidants, en tant que chargée du mécénat, des relations publiques, de l’événementiel et de la communication.

Par la suite, elle s’est orientée vers une mission en tant qu’indépendante, qui dure depuis bientôt 5 ans. Elle intervient sur deux axes, à savoir l’ESS, en accompagnant des associations, et les enjeux du développement durable en entreprise via la RSE (auprès de TPE et PME principalement). Ainsi, elle travaille sur l’animation, la facilitation, l’intelligence collective, pilote des projets solidaires (insertion, aidants) auprès des mutuelles, favorise le développement de partenariats avec des associations, aborde la communication responsable et la valorisation des engagements de l'entreprise. Elle propose aussi bien un accompagnement stratégique et opérationnel pour les entreprises qui partent de 0 (diagnostic, plan d'actions, actions, évaluations, sur plusieurs mois ou plusieurs années)  qu’un accompagnement spécifique comme la mise en place de leur bilan carbone, une labellisation, etc.

Tiphaine travaille seule mais s'entoure parfois d'autres spécialistes indépendants. Elle répond plutôt à des demandes entrantes via le réseau professionnel. Elle note l’intérêt de la présence en ligne pour plus de visibilité.


Emilie Lepicard

Après le bac, elle intègre une prépa littéraire à Paris, pour s’orienter ensuite vers une licence en géographie, à Strasbourg, un choix de ville, guidé par son appétence pour l'allemand. Elle choisit le parcours aménagement du territoire en L3, en Master 1, elle part en Erasmus à Berlin où elle effectue un stage à la ville de Berlin puis revient à Strasbourg pour son M2 en Aménagement et urbanisme et un stage à Bâle dans une structure qui développe des projets transversaux sur le territoire tri national de l'Eurodistrict, sur les questions de management de la mobilité (information, communication, sensibilisation) et de changements des comportements. C’est ce stage qui lui a fait découvrir le domaine de la mobilité et lui a donné envie d’y travailler.
Elle a décidé de faire un second M2 en LEA spécifique à la gestion des projets européens où elle améliore son anglais et sa gestion de projet. Elle y valide un stage en Angleterre sur un projet de mobilité (Interreg, France-Angleterre : étude d’une vélo route).
Elle a par la suite, été embauché chez l'un des partenaires pour suivre un autre projet de vélo route entre Paris et le Mont Saint Michel. Puis, elle saisit une autre opportunité pour travailler dans une collectivité publique dans les Yvelines sur le thème de l'ingénierie routière. Un peu plus éloignée de son domaine mais très formateur, avant de prendre son poste actuel, en tant que Cheffe de projet Plan de déplacement inter-entreprises et mobilités à Cergy Pontoise, où elle s’active depuis 5 ans. Le territoire est plus petit que dans d’autres postes mais du coup, elle en a une meilleure connaissance. Elle s'occupe des plans de mobilité d'entreprises : les déplacements générés par les activités d'une entreprise sur un territoire, sensibilisation sur les infrastructures existantes et les alternatives. Elle agit concrètement sur le changement de comportements.


Impact du coronavirus sur l’activité de nos intervenantes
Emilie : Il y a une permanence de l'activité dans la collectivité publique mais elle a ressenti un impact sur l’activité des entreprises, qui relèguent parfois la mobilité derrière d'autres priorités. Il y a eu un effet important dû au télétravail sur la mobilité en général.
Tiphaine : Pour elle, Il y a des sujets RSE qui ont été mis en avant du fait de la pandémie comme le télétravail, les actions de solidarité de la part des entreprises, les conséquences de la pandémie sur l'environnement, etc. Mais cela ne s’est pas forcément traduit dans les actions. Elle sent un souhait de retour à l'avant. A voir à plus long terme si cela sera bénéfique sur les sujets RSE. Dans la quotidien, la visibilité sur les projets devient de plus en plus lointaine. Il y a une démarche pour aller vers plus de participation mais qui prend du temps.


 Evolution du secteur

Tiphaine : Elle indique que l’on est passé d'une RSE réglementaire à une démarche plus volontaire et participative, notamment pour les TPE et PME, il y a également eu la question de la gamification sur ces sujets. La RSE est devenue transversale à tous les secteurs de l'entreprise et les métiers de l'entreprise, par exemple certaines structures n’ont plus de chargé de RSE ou de service dédié car ils ont intégré cette démarche directement au sein de chaque service.
Emilie : Elle nous dit qu’une loi récente actualise la prise en compte de ces thématiques par les employeurs, mais la mise en œuvre reste variable en fonction des territoires.
Toutefois, l’on remarque une prise de conscience progressive.


Incidence marketing de la démarche RSE et du développement durable 

Tiphaine : Pour elle, c’est un choix de l'entreprise de communiquer ou non sur les indicateurs, mais il est important de savoir-faire avant de faire savoir. Mais du moment que les entreprises mettent en place des démarches, elles peuvent communiquer dessus. Certaines ne veulent pas s'en servir comme argument marketing, néanmoins la plupart s’en saisisse. 

Quelques entreprises vont plus loin en choisissant les fournisseurs selon l’adhésion ou non au label LUCIE

Tiphaine et Emilie : Mais souvent la RSE est un argument très terre-à-terre d'attractivité RH, de même que la mobilité (mise à disposition de vélo, possibilité de télétravail), elle contribue à la marque employeur en termes de recrutement.
 

Intérêt des réseaux professionnels
Tiphaine : Etant en région parisienne avant et maintenant à La Rochelle, son réseau professionnel se trouve impacté. Autant en région parisienne il y avait beaucoup d’évènement autant à La Rochelle, il y a moins d'événements (surtout en ce moment), cependant elle ressent une très forte solidarité économique entre les partenaires. Comme ils se connaissent tous et travaillent ensemble depuis plusieurs années, il est difficile de se faire sa place, d’où l’importance de passer par des réseaux locaux de professionnels et des associations, pour se faire connaître et s’intégrer.


L’orientation et le contenu des formations de nos intervenantes 

Tiphaine : D’après Tiphaine, les sujets abordés au sein du Master à l'IEP sont plutôt transversaux (droit, histoire etc.) avec aussi des options comme le lobbying ou la politique climatique et le développement durable.

- Faut-il choisir un master spécialisé en RSE ou d'abord se former à un métier puis se spécialiser en RSE ? Tiphaine : Elle note que cela dépendra des envies de chacun, la concernant elle aurait bien fait un Master spécialisé RSE si elle avait pu.
Le double profil management/RH + RSE est très apprécié.
Emilie: Elle rajoute qu’il est toujours intéressant de se spécialiser tout de suite mais aussi de continuer à se former tout au long de sa carrière. Cela dépend aussi si l’on sait ce que l’on veut faire plus tard. Si c'est très clair ou pas encore.
 Les masters RSE sont très opérationnels et donc intéressants.

- Mieux vaut-il choisir un formation en aménagement du territoire et urbanisme ou en transition écologique ?
Emilie : Elle nous dit que les cursus ont sûrement évolué vers une convergence mais dans le master urbanisme c'est peut-être plus axé sur les outils de l'urbaniste. Il faudrait plutôt poser la question aux responsables de master.

- Un conseil à donner aux étudiants pour se préparer à l’emploi ?

Elles conseillent de faire du bénévolat pour développer ses expériences et de lire beaucoup dans son domaine. 


Et la formation après le diplôme ? 

Emilie : La concernant, elle s’est plutôt formée sur les métiers directement pour s'y adapter et a également suivi d'autres formations un peu plus transversales, par exemple "mieux se connaître pour mieux communiquer". Comme, elle travaille dans la fonction publique, elle a accès aux formations via le CNFPT. Par ailleurs, elle a dû passer le concours de la fonction publique territoriale et il lui fallait se préparer au concours (formation aux collectivités).
Tiphaine : Pour sa part elle suit des MOOC et a effectué des formations courtes sur quelques jours, par exemple sur l’intelligence collective ou la facilitation graphique (pour vulgariser et imager la RSE).



Pour aller plus loin, pensez au service parrainage en ligne https://alumni.unistra.fr/parrainage/


Propos recueillis par Laetitia Sciacca 09/02/2021


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