Rencontre virtuelle avec Gautier Demouveaux et Thomas Cavaillé-Fol, nos Alumni journalistes
Les parcours
Faire de sa passion son expertise (Gautier)Après un baccalauréat mention économique et social en 2002, il rêve d’être coureur cycliste professionnel mais se rend rapidement compte qu’il vaudrait mieux se rapprocher de ce milieu par un autre angle. Il décide de participer à l’organisation du Tour de France et de devenir journaliste.
Il fait une prépa à Lille puis intègre Sciences Po Lyon. Pendant sa dernière année, il prépare les concours des écoles de journalisme et intègre le CUEJ à Strasbourg.
Il y voit un cocon dans lequel il a d’abord des cours théoriques dans un tronc commun la première année (ex. droit de la presse), puis plus techniques, permettant une mise en situation professionnelle (en radio, TV et presse écrite). L’école reprend les codes du monde professionnel avec les horaires atypiques (soirs et week-ends parfois), mais sans accréditation professionnelle pour couvrir des événements locaux comme les élections municipales ou les sessions parlementaires.
En fin de 2ème année, il se délocalise pendant 5 semaines en Chine où il couvre l’après d'un tremblement de terre dans la région du Sichuan, en radio pour France Inter et en presse écrite pour le numéro spécial de News d'Ill (magazine du CUEJ en vente locale).
Gautier démarre sa carrière par un contrat, puis en tant que pigiste pour France Bleu en Bretagne, dans les rubriques actu et sport. Il pense au concours interne de Radio France pour intégrer un pool de pigiste.
Parallèlement, il se rapproche de sa passion en intégrant l’équipe du Tour de France comme photographe reporter.
Gautier souligne l’importance des échanges avec les anciens du CUEJ pour construire son réseau, échanger des contacts, des bons plans, faire passer des sujets.
Il travaille au Radio solidaire et en devient rédacteur en chef, tout en poursuivant son activité de pigiste.
Il a développé 4 "casquettes" :
1. Pigiste pour des sujets histoire (Ouest France), sport, magazine et tourisme
2. Il couvre des événements sportifs, comme le tour cycliste du Gabon en Afrique et collabore en texte et photo avec Vélo Mag et le groupe L’Équipe et Le Point.
3. Il collabore avec des médias spécialisés tels que Dirigeants Chrétiens, Responsables ou Prier.
4. Il travaille pour Sciences critiques
Être un passeur entre la recherche et le grand public ! (Thomas)Après un baccalauréat scientifique, il fait un DUT génie biologique, puis une licence en biologie des organismes à Montpellier.
Ne souhaitait pas devenir chercheur, il a développé un goût pour le savoir plus large. Il part un temps pour faire de la musique à Liverpool.
En 2013, il découvre le numéro spécial 100 ans de Sciences&Vie, c’est un coup de foudre. Il cherchera à ajouter le volet journalisme à ses compétences scientifiques et intègre le master communication scientifique à l’INSPE. Il y suit des cours de communication et balaie les différents formats du journalisme. Il commence à travailler lors de stage (mars-octobre) au Figaro, aux Cahiers Sciences&Vie et pour Sciences&Vie)
Il débute comme pigiste, puis passe rédacteur, puis se spécialise en paléoanthropologie. Il contacte toujours la communauté scientifique, jusqu'à ce que les chercheurs lui proposent des sujets ! Il souhaite montrer en quoi la science est émouvante. Il est resté depuis 6 ans dans l'équipe qu'il considère comme extraordinaire.
Il fait aussi de la radio, où il intervient dans les émissions La méthode scientifique sur France Culture et Autour de la question sur RFI, mais aussi de la TV pour présenter les papiers du magazine. C’est un métier qui "touche à tout".
Astuces recrutement / conseils
Être curieux de l'actualité quel que soit le sujet, proposer des sujets sur les thèmes que vous maîtrisez.
Construire son réseau, contacter directement les gens qui vous intéressent, comme les rédacteurs en chef, pour avoir plus de chance d’avoir une réponse qu’en cas de mail impersonnel.
Faire de son bagage scientifique une plus-value, mais apprendre à écrire aussi.
L’avantage d’être dans une école, c'est être au cœur du sujet ! C'est très concret : faire des reportages, filmer, monter.
Pour des domaines très spécialisés, il est possible de proposer des sujets de journaliste en sortant de cette spécialité plutôt que de l’école mais il faut avoir les bons contacts, rencontrer les bonnes personnes.
Pour travailler dans la presse quand on est photographe, il faut montrer son book, contacter la presse régionale mais aussi l’AFP, Mediapart ou Hans Lucas (agence de photographes indépendants en contact avec plusieurs rédactions). Prendre contact au sein de services photos.
Le journalisme est un travail de chaque instant, ça ne s'arrête jamais, ça peut être épuisant mais c’est une chance de pouvoir apprendre tout le temps. Il faut avoir les bonnes idées de sujets avant les autres. Être pigiste, si c'est par choix, cela permet de travailler selon ses envies thématiques, de s'organiser comme on veut ! En presse magazine, cela laisse du temps pour travailler, mais attention, il faut tenir les délais et être rigoureux ! En tant que pigiste, on travaille chez soi, mais il est important de voir de temps en temps les rédactions. Cela permet aussi de "vendre" des sujets et de connaître leur actus et leurs projets.
Concernant les fake-news, on s'oriente vers une rubrique spéciale. La bonne information demande des moyens... et du recul ! Le tout info en continu est risqué ! On aura toujours besoin de bons journalistes.
Pour aller plus loin, pensez au service parrainage en ligne https://alumni.unistra.fr/parrainage/
Propos recueillis par Nathalie Hennebelle 11/02/2021
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