Rencontre virtuelle avec Isabelle Soraru et Simon Thierry, nos ambassadeurs du Réseau Alumni en 2021
Notre semaine du parrainage du 8 au 12 février est ouverte par les deux nouveaux ambassadeurs du Réseau Alumni pour l’année 2021, tous deux titulaires d'un doctorat au sein de l'Université de Strasbourg. L’occasion de découvrir leurs parcours respectifs, leurs conseils pour valoriser les compétences spécifiques liées à cette expérience exigeante de la thèse et leur engagement pour mieux transmettre les savoirs issus des laboratoires de recherche de l'université de Strasbourg.
En ouvrant cette séquence, Isabelle, docteur en littérature comparée, témoigne d’emblée : « J’aurai aimé bénéficier de ce type moment, notamment à la fin de mon doctorat en littérature comparée en 2006. Mon parcours m’a conduit d’abord au poste de chargée de cours à l'université et dans le secondaire. Mon diplôme est loin de ce que je fais actuellement. J’ai passé des concours, et participé au Canada à des collectes de fonds pour des associations. » A son retour en France, après un bilan de compétences lui permettant de faire le tour complet de son parcours, Isabelle s’oriente vers la gestion de projets. Elle saisit l'occasion de travailler sur la RSE autour du parrainage de jeunes issus des QPV* et autour du handicap. Depuis 6 ans, elle est chargée de projets Jeunesse Grand Est chez Action contre la Faim. Ses missions sont tournées autour de la sensibilisation auprès des jeunes dans les établissements scolaires et du recrutement de bénévoles.
Le temps de la thèse : une période fondatrice pour les 2 ambassadeurs !
La thèse d’Isabelle a duré 6 ans, tout en travaillant à temps plein. Elle a été l’occasion des rencontres et des amitiés qui ont changé sa vision personnelle et professionnelle. « L'utilité de la thèse n'est pas quantifiable, même si l'après thèse a été plus compliquée. » précise-t-elle.
Simon, titulaire d’une thèse en informatique et aujourd’hui directeur associé chez Adoc Mètis, a consacré cette période à une forme d’ouverture à 360 degrés. Il raconte : « L'expérience universitaire m’a permis de découvrir la possibilité d'utiliser mes compétences dans d'autres domaines. En 2009, je me suis présenté à l'élection à la présidence de l'université de Strasbourg. Il ne s’agissait alors guère de briguer ce poste, mais de rendre visible les problématiques liées au doctorat. A la fin de mon doctorat, avec une collègue docteur, nous avons monté une structure pour accompagner les universitaires, les doctorants et les directeurs de thèses. Je continue à m'investir dans l'associatif et suis responsable d'une structure qui fait du secrétariat partagé au sein des entreprises. » Simon, qui n'exclut pas un retour à l'université un jour, ajoute : « Un docteur, c'est fait pour être cadre, manager et apporter ses compétences dans son domaine. »
Quel a été l’apport de la thèse sur votre carrière en termes de compétences ?
Pour Isabelle, le fait de sortir du milieu universitaire l’a conduit à se réajuster, à adapter ses compétences : « L'expérience canadienne a favorisé la valorisation de mon doctorat, de mes capacités d'analyse et de synthèse, la démarche critique. Le doctorat apporte aussi des compétences informelles dont on reconnait la valeur dans le temps et dans les différents milieux que l'on fréquente » précise-t-elle. L'enseignement a été un moment important et formateur. Aujourd'hui, c'est l'ensemble des compétences acquises dans ses différents domaines qui lui permettent de tenir son poste actuel. Il y a surtout des valeurs liées à l'engagement qui font que ce poste correspond à ses attentes
Le doctorat a été un élément de crédibilisation du parcours de Simon. Ce passage lui permet aujourd’hui pratiquement de proposer des formations notamment pour les directeurs de thèses, sur de nombreux sujets (la gestion du temps, l'égalité h/f, etc.). Il mobilise ainsi quotidiennement des compétences universitaires qui permettent de comprendre les besoins de ses interlocuteurs. Il partage : « Généralement, les gens ne disent pas ce qu'ils veulent. La gestion de conflits dans les laboratoires est un exemple. La conceptualisation est un acquis du doctorat mais aussi la capacité à s'adapter à des publics différents. »
Les atouts des docteurs liés à leur expérience de thésards : l’esprit critique, la persévérance, la plasticité de l’esprit et la capacité à apprendre !
S'agissant des défis de sa création d’activité, Simon insiste sur la nécessité de comprendre le marché et les besoins des publics visés. Il présente plusieurs capacités facilitées par son travail de thèse : savoir questionner la vision du marché, avec un regard critique ; être persévérant, compétence nécessaire pour aller jusqu'au bout ; savoir convaincre ; acquérir de l'expertise. Aller chercher les compétences pour son poste est essentiel. Simon précise : « En thèse, nous avons tous ressentis le syndrome de l'imposture. On passe le temps entouré de gens meilleures que soi. Le doctorat acquis, on peut se poser plusieurs questions. Il est important de construire son expérience sur les résultats scientifiques. ». Il rappelle que faire une thèse suppose un vrai engagement personnel et demande beaucoup de courage.
Simon rappelle que faire une thèse suppose un vrai engagement personnel et demande beaucoup de courage ! Isabelle suggère enfin aux étudiants de pas se mettre de barrières et leur conseille d'aller vers ce qui permet de s'épanouir, de se sentir bien. Le doctorat n'est pas valorisé en France alors qu’il apporte une plasticité de l'esprit et une capacité d'adaptation et d'apprentissage assez phénoménale.
Les docteurs ont de fortes capacités de communication, de rédaction et de recherche d'information pertinentes. La curiosité et la capacité à gérer des projets sont rares.
Avis aux recruteurs !
*Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)
Propos recueillis par Alioune Bah & Agnès Villanueva 08/02/2021
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