Nathalie Carbiner : « S’éclater » avec le droit
« La Faculté de droit de Strasbourg restera toujours ma fac. C’est la meilleure des facs ! Je suis fière d’en être issue. C’étaient de belles années et une très bonne formation ». Son sourire et sa voix trahissent un fort attachement mêlé à un soupçon de nostalgie lorsqu’elle évoque son parcours à l’Université, du DEUG au DEA de droit privé obtenu en 1993. Le « sentiment d’appartenance à cette famille » et le désir de retrouver d’anciennes connaissances l’ont motivée à s’inscrire au réseau alumni.
Former l’esprit critique
« On nous a appris à avoir l’esprit critique. Par exemple, lorsque nous devions commenter une décision de justice. Je pense que nous avons l’esprit déformé par cet apprentissage du raisonnement juridique, nous voyons tout à travers ce prisme et avec cet esprit critique » confie-t-elle. Certains professeurs lui ont laissé un « souvenir impérissable » : Mme Huet-Weiller, « une sommité en droit de la famille, son aura imposait le respect », M. Wiederkehr, Maître Dominique Schmidt (cabinet ASA), M. Ganghoffer, M. Puech ou encore M. Waline qui est parvenu à lui faire aimer le droit administratif. C’est d’ailleurs dans le cabinet de Maître Schmidt qu’elle est recrutée à la fin de ses études.
« Vous ne choisissez pas votre contentieux, c’est le contentieux qui vous choisit »
Nathalie Carbiner exerce à Strasbourg jusqu’en 1997, avant de s’installer en Haute-Savoie où elle s’associe avec Maître Métral, avocat libéral à Annecy. Elle forme ainsi le cabinet SCP Métral-Carbiner. Ses activités dominantes concernent le droit civil, le droit de la famille et le droit commercial. Elle défend par exemple l’une des parties dans les affaires de divorce, les parents d’un enfant victime d’un accident, ou les artisans lorsqu’ils sont conduits en justice par un particulier suite à un chantier. « Ce n’est pas forcément le contentieux que j’ai choisi ! Comme nous le disait une avocate, chargée de TD à la fac, c’est le contentieux qui vous choisit. Je constate que bien souvent les personnes choisissent leur avocat en fonction du sexe. Si cela concerne la famille, ils choisiront plutôt une femme ».
Le droit versus l’affect
Son temps de travail se partage entre le tribunal, les consultations dans son cabinet et l’étude des dossiers, principalement le week-end. Une nécessité car c’est le seul moment de la semaine où elle peut s’accorder plusieurs heures d’affilée sans être interrompue. « J’adore ces moments. C’est là où je suis le plus efficace, où je peux approfondir les dossiers, fouiller dans les textes juridiques, chercher la petite bête pour faire gagner mon client. Je m’éclate ! » Elle ajoute : « les personnes que l’on défend mettent beaucoup d’affect, alors que l’avocat doit être détaché du dossier. Il faut que j’arrive à faire gagner mon client avec le droit, et rien qu’avec le droit. »
Stéphanie Robert
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