Il est des parcours universitaires en dents de scie qui s'avèrent bien plus formateurs que n'importe quelle trajectoire rectiligne. Celui de Luc Gérard est de ceux-là. Tout démarre pourtant normalement : un deug de droit à Strasbourg, puis une licence en Erasmus à Berlin. Suit au retour un master 1 en droit privé, qui s'avère difficile à valider tant le décalage avec l'Allemagne est important. Premiers virages : Luc entame un master 1 en sciences politiques, apprend en même temps le russe, tente le concours de notariat, mais échoue. Vient ensuite un master 2 en coopération franco-allemande... Luc reconnaît s'être beaucoup cherché durant ces études : « Malgré tout ça, je ne trouvais toujours pas ma voie.» constate-t-il. La raison évoquée ? Un fantasme professionnel anéanti face à la réalité du métier : journaliste. « Je m’imaginais en nouveau PPDA ! » se souvient Luc. L'Alsace, les DNA, France 3... A côté de ses études, Luc alterne stages d'observation et remplacements, à la rubrique des actualités locales. Et ses doutes grandissent. « Je me suis rendu compte qu'une majorité de journalistes travaillent dans la presse quotidienne régionale. La routine du métier m'a déçu. Sans compter que je me suis aperçu ne pas réellement posséder de plume. » Il faut pourtant rebondir. Mais malgré les diplômes, les perspectives d'emploi de Luc demeurent limitées.
Le développement économique comme porte de sortie
L'année dernière, la solution se profile enfin : « J'ai entamé une formation par alternance de consultant et chargé d'études socio-économiques pendant un an, à Paris. Et là, j'ai vraiment trouvé ma voie ! », s'enthousiasme le jeune homme. Au sein de l'Agence Régionale de Développement Paris Île-de-France (ARD), il participe au rayonnement international du territoire et favorise l'implantation d'entreprises internationales en Île-de-France. « Je participe à la création d'une plaquette de présentation commune menée avec les différents acteurs franciliens de l’attractivité sur le Grand Paris. Le but est d'inciter les investisseurs à venir s'installer en Île-de-France. » Luc étudie également le positionnement de Paris par rapport aux autres grandes capitales internationales, sur des thématiques liées à l’attractivité (enseignement supérieur, immobilier d’entreprise, innovation). Sa formation bientôt en poche, le jeune homme espère que les portes de l'emploi s'ouvriront alors plus facilement.
Dans l'immédiat, Luc a pour projet de partir faire un Volontariat International en Entreprise (VIE). Les destinations ciblées : l'Allemagne ou la Russie, dont la culture et la langue le fascinent depuis de nombreuses années. Au point de s'être déjà rendu sept fois en Russie et d'avoir créé un regroupement de russophones à Strasbourg. A plus long terme, Luc s'imaginerait chargé d'études marketing en France ou à l’étranger, pour le public ou le privé. Fier de l'Université de Strasbourg, il avoue également être prêt à s'investir pour son rayonnement. « Quand on a passé autant de temps dans une université et qu'on en a tiré des bénéfices, il est normal de souhaiter que son prestige augmente encore davantage. » conclut Luc.
Véronique Meder
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