Chloé Delacour : pratique et transmission de la médecine générale
En tant que chef de clinique à la Faculté de médecine, Chloé Delacour partage son temps entre son activité libérale et l’université pour, respectivement, la part soin et les parts enseignement et recherche de son clinicat. Elle a été nommée en novembre 2013, à 30 ans, après avoir terminé son internat. « J’adore la médecine générale : le contact avec les patients, pouvoir les suivre dans la durée, les revoir et savoir comment ils vont… Mon plus jeune patient est un bébé, mon plus âgé a 102 ans, c’est extraordinaire ! Je fais aussi bien de la pédiatrie que de la gériatrie ou quelques gestes de gynécologie.» Et parce qu’elle affectionne particulièrement le contact avec les jeunes filles, elle est aussi bénévole au planning familial où elle assure deux permanences par mois.
Les jeux de rôle comme outil pédagogique
Quand elle est à l’université, Chloé enseigne la relation médecin-patient aux étudiants de 3e année et aux internes, grâce à des jeux de rôles. Les élèves sont mis en situation dans une salle de consultation reconstituée, équipée de caméras et de micros pour l’analyse en groupe. « Le contact avec les étudiants est très enrichissant, il me passionne. Il y a une interaction, une émulation. Ils nous forcent à nous maintenir à jour. J’ai envie de leur montrer que j’adore mon métier ». Ces cours se passent à l’unité de simulation pédagogique de la Faculté. C’est aussi ici qu’elle a mené sa thèse et qu’elle poursuit ses recherches en pédagogie de la médecine, un jour par semaine. Elle étudie notamment les jeux de rôles comme outil de formation des praticiens.
S’accrocher
Chloé Delacour a choisi les études de médecine pour entrer dans la police scientifique. « Et puis finalement, quand j’ai vu ces bouts de corps dans la salle d’anatomie, j’ai changé d’avis. » Mais elle a continué car elle savait que si elle « s’accrochait », elle aurait un travail à l’issue. Ses premières années de médecine l’ont marquée. « Nous étions 700 dans deux amphis. Je venais une heure avant le début des cours pour être sûre d’avoir une place devant. C’était la bousculade. C’était très dur, mais au sein de notre petit groupe d’amis, nous nous soutenions beaucoup. Je n’ai jamais autant pratiqué le taekwondo que pendant cette année, pour me défouler. »
Elle réalise combien elle apprécie d’être auprès des patients lors de son premier stage infirmier, au Centre Paul Strauss, même si en cancérologie, « ce n’était pas toujours évident ». Son stage de 5e année dans un cabinet de médecine générale la séduit. « Le médecin adorait son métier, les patients étaient très gentils. Finalement, ce sont des rencontres comme celles-ci qui déterminent votre orientation : vous voyez que son métier est génial, vous avez envie de faire comme lui. » Ce sont aussi ses professeurs qui lui ont donné le goût de la transmission : « Ils m’ont bien accompagnée, alors j’ai eu envie de faire comme eux. Avoir une place à l’université est une très grande chance pour moi. »
Donner une vision des études médicales
C’est dans cette continuité qu’elle s’est inscrite au réseau alumni : pour apporter informations et conseils aux étudiants, les aiguiller, leur donner une vision des études et de la pratique médicale. Elle pense aussi y recourir comme réseau professionnel, par exemple pour rechercher des universitaires en sciences de l’éducation. « C’est une bonne porte d’entrée. En France, nous n’avons pas cette culture d’être fiers de notre université. C’est dommage. Je pense que le réseau peut participer à cette forme de promotion. »
Stéphanie Robert
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