« Pour l’instant, la précarité du statut d’intermittent du spectacle ne me pèse pas. Au contraire, ça m’évite la routine et cela me permet de faire un maximum d’expériences professionnelles différentes. Plus tard, on verra bien. » Ainsi parle Cédric Schmidt, 24 ans. Depuis sa sortie de l’IUT d’Haguenau, sa licence pro « techniques et activités de l’image et du son-option vidéo numérique » en poche, Cédric multiplie les contrats avec différents employeurs plus ou moins réguliers : Alsace 20, d’abord, la chaîne régionale auprès de laquelle il a fait son stage de fin d’études, et qui l’a gardé comme intermittent ; Arte ; le Parlement européen ; quelques boites de productions, et enfin, dernier en date, la prestigieuse National Geographic Channel, pour laquelle il tourne une semaine par mois. Pas mal, pour quelqu’un qui n’a pas 25 ans !
Une question de réputation
« Je n’ai jamais envoyé un CV. Dans ce milieu, ça marche beaucoup par le bouche à oreille. Tu te fais vite une réputation. Après mon stage à Alsace 20, j’avais déjà noué des contacts. Après, il suffit d’être ouvert et de faire preuve de disponibilité ». Ainsi, pour National Geographic, Cédric se trouvait dans la salle de travail d’Alsace 20 quand son rédacteur en chef a reçu un appel d’un collègue qui cherchait un cadreur pour compléter une équipe de tournage. Quand il a raccroché, il a dit à Cédric : « cela te dit de faire le tour du monde ? ». Cédric n’a pas hésité une seconde. L’appel provenait d’un réalisateur qui produit Une folle journée, une émission de 52 minutes autour de la découverte d’une ville. Cédric a participé à 5 des 8 émissions de la première saison, qui l’ont conduit à Montréal, en Martinique, à New York, à Munich, en Suède. Et il s’apprête à boucler la seconde qui l’a déjà emmené en Roumanie, à Berlin, en Ecosse, en Espagne... « Sincèrement, c’est super intéressant professionnellement, mais tellement intense qu’on ne s’attarde pas à faire du tourisme dans le pays où l’on se trouve ».
Glissement progressif vers la vidéo
Après un bac S, Cédric s’inscrit en DUT « services et réseaux de communication », qui prépare aux métiers du multimédia. « Je savais juste que j’étais intéressé par le web, mais je n’avais pas une idée plus précise que cela. » Pendant la formation, Cédric s’initie à la vidéo, et prend conscience que travailler avec une caméra, raconter la vie avec des images, ça lui plait ! Il poursuit donc en licence pro, toujours à l’IUT d’Haguenau, en se recentrant sur la vidéo. « Le métier comporte, entre autres, deux spécialités, explique-t-il : cadreur et monteur. Le premier filme, le second monte et finalise la vidéo. Il faut savoir faire les deux, mais on a souvent plus d’intérêt pour l’un ou pour l’autre. Me concernant, je me suis vite rendu compte que je préférais la posture du cadreur. Parce que j’aime être sur le terrain, rencontrer les gens, me pencher sur ce qu’ils font et le raconter avec des images. Le montage, c’est plutôt de longs moments en face à face avec l’ordinateur.»
De ses études à l’IUT d’Haguenau, Cédric retient surtout qu’elles lui ont fait découvrir son goût pour la vidéo. « Je pense que le métier de cadreur s’apprend beaucoup sur le terrain, même si l’IUT m’a donné les bases indispensables ». Il a rejoint le réseau pour faire partager son expérience et faire connaître son métier.
Caroline Laplane
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