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Julie Stroz : éloge de la ténacité

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04.14.2014

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« Tout vient à point à qui sait attendre », ce pourrait être la devise de Julie Stroz, germaniste, diplômée de l’Institut de Traducteurs, d’Interprètes et de Relations Internationales (ITIRI) de l’Université de Strasbourg. Tout en se pliant à l’obligation bien ordinaire de gagner sa vie, Julie a bouclé la boucle sur sa passion : la traduction littéraire.

La première passion de Julie Stroz, c’est la langue allemande. Après un bac littéraire et une année d’Hypokhâgne, elle s’inscrit à la faculté d’allemand de Lyon II, où elle décrochera sa licence en 2001. L’année suivante, elle bénéficie d’une mobilité en Allemagne grâce au programme Erasmus : une année qui lui plait tellement qu’elle éprouve de la difficulté à revenir en France. « C’est pourquoi j’ai décidé de poursuivre mes études à Strasbourg, pour être tout près de l’Allemagne.»

S’étant découverte entre temps des atomes crochus avec la traduction, Julie Stroz prépare le concours de l’ITIRI. « C’est aussi à cette période que j’ai découvert ma deuxième passion, la traduction littéraire. A l’ITIRI, j’ai préféré cette section à la section traduction technique, pourtant plus porteuse d’emploi. » De l’ITIRI, elle garde un excellent souvenir. « La promo était très soudée, solidaire. J’y ai encore de nombreux amis. De plus, il y avait beaucoup de professionnels dans l’équipe enseignante, et ils nous ont bien préparés à la réalité du métier.»


Pas de surprise en arrivant sur le marché du travail
La formation la passionne, mais l’entrée sur le marché du travail se révèle aussi difficile que prévu : après un stage comme assistante d’édition chez un éditeur des Vosges (Circé), elle propose ses services de traducteur littéraire, sans succès. « Pour gagner ma vie, je me suis alors lancée en indépendante dans la traduction technique, tout en donnant des cours pour arrondir mes fins de mois.»

En 2006, Julie s’installe à Paris, où elle passe et réussit un concours du Ministère des Affaires étrangères (1). « J’ai travaillé 3 ans au service des archives diplomatiques. Mon travail consistait, d’une part à aider chercheurs et étudiants à accéder aux archives, d’autre part, à faire moi-même des recherches, par exemple sur les biens spoliés pendant la guerre. Ainsi, cela m’a bien servi d’être germaniste ».


Le juste équilibre
Julie apprécie son travail, pour autant,  son envie de travailler dans l’édition demeure. Elle bénéficie alors d’un congé de formation qu’elle utilise pour préparer un master en édition à l’Université Paris X. A la fin de son congé, elle réintègre le Ministère à la délégation des fonctionnaires internationaux, comme secrétaire d’édition d’une enquête annuelle diffusée en interne et consacrée à la présence française dans les organisations internationales. Et, cerise sur le gâteau, Circé, l’éditeur vosgien chez qui elle a fait ses premières armes, l’appelle pour lui proposer de traduire plusieurs ouvrages (essais, nouvelles, philosophie).

« La vie est bizarre parfois. Le chemin a été tortueux, mais je suis arrivée dans un bon équilibre. Mon travail au ministère me plait, je pense même passer des concours de catégorie supérieure pour progresser et demander un poste à l’étranger. Dans le même temps, je pratique la traduction littéraire dans les meilleures conditions possibles ». Aujourd’hui, Julie a rejoint le réseau des alumni  de l’Université de Strasbourg parce qu’ayant trouvé sa place dans le monde du travail « sans ligne droite », elle se dit que son expérience peut servir à d’autres… Bienvenue au club !

 

Caroline Laplane

(1)   Le Ministère des Affaires étrangères compte près de 15 000 agents, dont 3000 agents titulaires et contractuels en contrat à durée déterminée au sein de l’administration centrale à Paris.

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