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Daniel Egret : chercheur et administrateur : une carrière bien remplie

Portraits

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11/04/2014

Enseignant-chercheur en astronomie, spécialisé en analyse statistique des bases de données, Daniel Egret a également occupé la direction de deux grandes institutions de recherche en astronomie: les observatoires de Strasbourg et de Paris. Près de quarante ans d’une carrière sur lesquels l’intéressé revient avec plaisir.
 

Ils sont peu à explorer la recherche scientifique sous l’angle du chercheur et celui d’administrateur. Daniel Egret, astronome spécialisé en statistiques et bases de données, est de ceux-là. Cet ancien polytechnicien, originaire de Paris et doué en mathématiques, travaille actuellement au sein du laboratoire Univers et Théories de l’Observatoire de Paris à Meudon. C’est un peu par hasard qu’il découvre son intérêt pour l’astronomie. « Au cours de mes études, j’ai eu des cours qui m’ont passionné. Ça ne m’a plus lâché », commente-t-il. En 1973, il arrive à l’Observatoire de Strasbourg pour y réaliser une thèse sur les méthodes d’analyse des données photométriques, ou comment positionner les étoiles en termes d’âge et de métallicité grâce à leur éclat. « Le sujet était très intéressant, et l’équipe venait tout juste de créer son centre de données et cherchait à recruter de jeunes chercheurs maîtrisant l’approche statistique

A l’issue de sa thèse, Daniel Egret reste à Strasbourg et poursuit ses travaux au sein de la même équipe. Face aux grandes questions de l’astronomie actuelle - Comment a évolué l’Univers, du Big Bang jusqu’à nos jours ? ; Qu’est-ce-que la matière noire ? ; Où sont les exoplanètes ? – être capables de collecter des données d’observation issues de sources différentes, les croiser et les analyser de façon statistique pour avoir une vue du ciel dans toutes ses longueurs d’onde est d’une importance capitale pour les chercheurs. C’est dans ce but que l’Observatoire de Strasbourg participe à la création d’une infrastructure internationale dédiée : l’Observatoire virtuel, qui voit le jour dans les années 2000. Daniel Egret en est l’un des initiateurs. En parallèle, l’astronome intervient sur le projet de satellite européen HIPPARCOS, et en 1995, il prend la direction de l’Observatoire de Strasbourg pour cinq ans. Ce n’est qu’en 2003, trente ans après son arrivée, qu’il quitte Strasbourg pour une opportunité professionnelle qui ne se refuse pas : en 2003, il est élu au poste de Président de l’Observatoire de Paris. Il l’occupe jusqu’en 2011, après deux mandats de quatre ans.


La recherche : en voir les deux facettes
Durant ses années à la tête de ces deux observatoires français, Daniel Egret s’éloigne de son activité de chercheur et se passionne pour le travail d’administration de la recherche. « Il s’agissait de faire fonctionner un ensemble de laboratoires et d’équipes, de services administratifs, et d’interagir avec les partenaires académiques et financiers. Cela supposait de réfléchir à plusieurs types d’enjeux : ceux de la recherche en astronomie pour faire ressortir les thématiques prioritaires et les positionner vis-à-vis de la société ; ceux concernant la formation délivrée aux étudiants au regard des nouvelles technologies ; ceux de recrutement des jeunes chercheurs à des postes de fonctionnaires, ceux de communication vis-à-vis du grand public. »

Depuis deux ans, Daniel Egret est redevenu enseignant-chercheur et, au sein du laboratoire Univers et Théories, se recrée un environnement de recherche. « Je rencontre toutes les difficultés inhérentes à une interruption longue de travaux de recherche : se repositionner dans un laboratoire et remettre en œuvre des collaborations avec des équipes en France et à l’étranger. »

Toujours très attaché à l’Université de Strasbourg, Daniel Egret reste solidaire de ses enjeux et de son développement. Lorsque le réseau Alumni de l’Université a été créé, l’ancien directeur de l’Observatoire strasbourgeois n’a pas mis longtemps à s’inscrire. « Je trouve que c’est une très bonne initiative pour garder le lien. Ce réseau favorise la circulation des informations, des évolutions et des sujets de débat internes à l’Université.»

A quelques années de la retraite, ce passionné se montre satisfait du chemin professionnel parcouru. «Désormais, j’essaye d’organiser les quelques années qui me restent pour terminer mes projets et passer le relais aux jeunes chercheurs qui arrivent. » Il dispose encore de quelques belles années devant lui pour cela.
 

Véronique Meder

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