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Berenice Gonzalez, professeure en génie métallurgique, Université fédérale du Minas Gerais, Brésil

Portraits

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21/04/2017

La passion des matériaux

Formée au Brésil, Berenice Gonzalez s’est initiée à la recherche à l’Université de Strasbourg en effectuant sa thèse à l’Ecole de Chimie, il y a 37 ans… Une expérience décisive, qui l’a construite en tant que chercheuse, et profondément marquée au niveau personnel.

Cela fait 37 ans qu’elle n’a pas parlé français, mais les mots reviennent facilement, teintés de son accent brésilien. Arrivée du Brésil à 24 ans en 1976, elle a appris notre langue sur place pendant ses 4 années de doctorat. « Quand j’ai présenté ma thèse, on m’a dit que j’avais deux langues maternelles » se souvient-elle. Elle est toujours très attachée à l’Université, à la ville et à la France. « Je regarde toujours la température qu’il fait à Strasbourg » dit-elle en riant. « J’ai été enchantée par l’Alsace, la culture française. Ca me manque beaucoup. C’était une des meilleures périodes de ma vie. J’ai été très très bien reçue ». Cet attachement et cette nostalgie l’ont conduite à s’inscrire au réseau alumni, elle espérait retrouver d’anciennes connaissances, notamment son directeur de thèse, Auguste Clauss, qu’elle estimait beaucoup.

Un rêve de jeunesse
Berenice Gonzalez a suivi des études de physique (niveau licence) à l’Université fédérale du Minas Gerais, à Bela Horizonte, une des meilleures universités brésiliennes. Fille d’un ingénieur dans l’industrie, elle délaisse la physique orientée vers l’astronomie, trop abstraite pour elle, et s’oriente vers l’ingénierie métallurgique pour son master, par attrait pour les applications industrielles, plus concrètes. « Mon père m’a transmis sa passion pour les matériaux. Chercheur est mon rêve de jeunesse ! ». 
Elle choisit de poursuivre en thèse en France pour suivre son mari, lui aussi chercheur en chimie qui effectuait son doctorat au CNRS de Strasbourg. Cette expérience au département des sciences des matériaux de l’Ecole de Chimie, de 1976 à 1980, lui a donné le goût de la recherche, lui a appris à travailler et à être indépendante intellectuellement. « Je dois beaucoup de ce que je suis aujourd’hui à mon doctorat à Strasbourg. La façon de faire la recherche était différente en France, plus avancée. J’ai dû mettre la main à la pâte. »

Recherche et industrie entrelacées
Elle revient au Brésil après son doctorat et devient enseignante-chercheuse en 1985 en métallurgie et sciences des matériaux à l’Université fédérale du Minas Gerais, où elle exerce toujours. Située dans une région minière, l’université développe de nombreux partenariats avec les industries métallurgiques alentour. Cette coloration plaît particulièrement à la chercheuse. « J’aime tout dans mon métier : enseigner, chercher, résoudre des problèmes de l’industrie. Mes projets de recherche sont entrelacés à ceux des industriels ». Spécialisée dans les aciers, elle cherche à optimiser leurs propriétés mécaniques, à mieux comprendre et contrôler leur vieillissement. Elle a à son actif plus de 50 publications et 100 communications dans des congrès. Elle encadre une dizaine de doctorants.
Eu égard à son expérience, elle recommande à ses étudiants d’effectuer des échanges universitaires dans un pays européen pour acquérir des méthodes et l’indépendance intellectuelle, apprendre à travailler et à se débrouiller. « C’est l’une des caractéristiques d’un chercheur : être capable de faire les choses par soi-même ». Passionnée, elle ne pense pas à la retraite et espère « travailler jusqu’à 70 ans et même plus ! »
Stéphanie Robert
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