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Noufou Ilboudo, coordinateur, Action contre la faim, Burkina Faso : Au secours des populations déplacées au Burkina Faso

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28/09/2020

Depuis ses diplômes de la Faculté de géographie, de l’ENGEES et de l'EOST[1], Noufou Ilboudo voue sa carrière à l'humanitaire en Afrique comme coordinateur de projets dans des ONG, notamment en matière d’eau et d’environnement. Depuis 6 mois au Burkina Faso, il  aide les familles déplacées à cause des conflits et du terrorisme.


Ce matin de septembre, à Ouagadougou, Noufou Ilboudo réceptionne les kits d'articles ménagers essentiels qui vont être acheminés par camion à 800 familles déplacées, à 200 km de la capitale. En tant que coordinateur du mécanisme de réponse rapide, c'est-à-dire la réponse d'urgence aux nouveaux déplacés, il chapeaute les équipes sur le terrain, analyse les situations pour les comprendre, conseille, contribue à définir les orientations stratégiques, veille au bon déroulement des opérations, et coordonne les actions avec les autres ONG..

La réponse d'urgence consiste à apporter une assistance rapide à ces populations en détresse, notamment en ce qui concerne l'eau, l’hygiène et l’assainissement, les abris et les articles ménagers essentiels, la protection et la prise en charge psychosociale. 

La crise humanitaire au Burkina Faso sévit depuis 2015, conséquence entre autres de la montée du terrorisme. Aujourd’hui, près d’un million de personnes sont déplacées, pour une population de 21 millions d’habitants.


L'approvisionnement des populations en eau potable

La motivation première de Noufou Ilboudo est d'aider ces populations victimes, en répondant à leurs besoins primaires. Avant Action contre la faim, il travaillait pour Solidarités International depuis 2011, comme responsable et coordinateur de programmes en matière de gestion de l'eau, d’hygiène et d’assainissement. Il a aussi coordonné le mécanisme de réponse rapide au Mali, et effectué des missions au Congo et en Centrafrique. Dans l'humanitaire, la plupart des postes sont des CDD qui dépendent des projets financés. Dans quelques années, il compte poursuivre sa carrière dans l'agriculture et créer un élevage de volailles, en mettant l’accent sur l'environnement, le développement durable et le commerce équitable.


La rencontre avec l'humanitaire sur les bancs de la fac

Après son DUT en Gestion, traitement et valorisation des déchets à Ouagadougou en 2003, Noufou Ilboudo travaille quelques années comme technicien, puis décide de reprendre ses études et choisit Strasbourg pour cela. Il y obtient la licence professionnelle Protection de l'environnement, Gestion des eaux urbaines et rurales, délivrée par la Faculté de géographie de Strasbourg et l'ENGEES, puis le master Ingénierie et géosciences pour l'environnement de l'EOST et l'ENGEES. « Mes études à Strasbourg m'ont donné le bagage pour travailler dans l'humanitaire. J'ai suivi des modules essentiels comme les aléas naturels, la gestion de l'eau, ou l'hydrogéologie qui m'ont permis de comprendre le comportement de l'eau dans l’environnement, la diffusion des pollutions dans le sous-sol, etc. C'est grâce à ces enseignements que je peux mener à bien mes missions » dit-il. 


C'est aussi durant sa licence professionnelle qu'il « a la chance de rencontrer » deux camarades travaillant dans des ONG, Médecins sans Frontières et Solidarités International. Venues présenter les métiers de l'humanitaire, elles lui en donnent le goût. C'est ainsi qu'il milite pour Oxfam France durant ses études à Strasbourg. Il se souvient de la solidarité de ses camarades à son arrivée en France : ne pouvant encaisser son chèque avant un mois, un étudiant de sa promotion partageait son repas avec lui. Cette générosité lui laisse un souvenir marquant.


« Soyez ouverts. Aux rencontres, aux partages d'expériences. A 20 ans, c'est une période de la vie où nos projets ne sont pas encore ficelés et où l’Université offre de belles opportunités. C'est important de bien travailler et d'avoir de bonnes notes, mais aussi de tisser de bonnes relations pour votre avenir » recommande-t-il à la jeunesse.


Propos recueillis par Stéphanie Robert


[1]    Ecole nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg, Ecole et observatoire des sciences de la terre

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