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Virginie Schoepf, pétrophysicienne : "Ausculter les puits de pétrole du monde"

Portraits

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15/09/2017

Diplômée de l'EOST (École et observatoire des sciences de la Terre) en 2000, Virginie Schoepf applique ses connaissances en physique du globe aux problématiques des compagnies pétrolières, de Schlumberger à BP.

 

Pour la compagnie BP, Virginie Schoepf suit la production des puits de pétrole en réalisant des diagraphies. C'est une technique de mesure à l'aide de câbles électriques dans le forage. Elle permet de connaître la séquence des formations géologiques, d'étudier les réservoirs et de s'assurer de  l'intégrité des puits, vérifier qu'il n'y a pas d'écoulement involontaire ou d'ensablement. La diagraphie permet « d'ausculter le puits », résume l'experte.

 

Les mesures sont transmises en temps réels sur son ordinateur. Ce qui lui offre la possibilité de surveiller les puits azéris depuis son bureau écossais, à Aberdeen ! Elle est en effet responsable de la zone Azerbaïdjan, mais son rôle l’amène aussi à s’occuper des puits dans le Golfe du Mexique, à Trinidad, en Russie, au Moyen-Orient, en Afrique, en Mer du Nord, etc.

 

Ausculter les forages par fibre optique

 

Son métier consiste aussi à suivre les nouvelles technologies, à les tester et les qualifier pour son entreprise. En ce moment, il s'agit du suivi par fibre optique, une nouvelle technique qui, selon elle, va révolutionner le domaine. Elle conçoit et assure des modules de formation destinées aux ingénieurs des pays producteurs, qu'elle donne généralement par visioconférence. Avec son expérience de 17 ans dans les diagraphies pétrolières, Virginie fait partie d'un groupe d'experts mondial.

 

Malgré la chute du prix du baril qui a conduit à licencier près d’un demi-million de personnes dans le monde ces trois dernières années, l'industrie pétrolière continue de lui donner les moyens de mettre en œuvre de nouvelles technologies, ce qu'elle apprécie. Le côté trépident de son métier aussi : « Il se passe beaucoup de choses tous les jours, il faut réagir vite, donner des réponses rapidement, c'est le côté excitant des opérations. Même si, d'un autre côté, cela peut être stressant. J'ai un bon salaire, mais il m’est arrivé  de partir en vacances ou en week-end avec mon PC et connectée. C’est le prix de la disponibilité » souligne-t-elle.

 

Passionnée par la géophysique, Virginie Schoepf rêvait d'étudier à l'EOST depuis le lycée. Elle est y est entrée en 1997, après une année de classe prépa intégrée à l'INSA Strasbourg et un DEUG de physique. « J'ai adoré tous les enseignements, tous aussi intéressants les uns que les autres : sismologie, magnétisme, électromagnétisme, mathématiques/traitement du signal, informatique, travaux pratiques... C'est un très bon niveau technique, reconnu par les industries pétrolières. L'école jouit d'une bonne réputation » estime-t-elle.

 

Bons salaires mais instabilité dans le pétrole

 

De ses 17 années d'expérience dans l'industrie pétrolière et énergétique, passées chez Schlumberger, BP et Engie, la jeune femme se plaît à donner des conseils et renseignements aux jeunes générations. « C'est intéressant de commencer chez Schlumberger, ils sont très bons en technique et forment bien les jeunes. Dans l'industrie pétrolière, il ne faut pas avoir de plan de carrière à 30 ans, car les emplois sont très dépendants du cours du baril. Elles recrutaient habituellement la moitié des diplômés de l'EOST mais, depuis trois ans, il y a très peu d'embauche en raison de la crise. Les salaires sont bons mais le licenciement économique est probable. Il faut s'adapter, être mobile et développer ses compétences techniques pour en faire un atout. »

 

Stéphanie Robert

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