Ma recherche en 500 secondes
Pour cette seconde édition des Journées Alumni, 21 chercheurs et doctorants de l’Université de Strasbourg se sont succédés à la tribune pour présenter leurs travaux au public en 500 secondes. Petit panorama des recherches, entre crise de l’euro, premier homo sapiens asiatique, maladie de Lyme et livres grecs anciens…
Le concept est né en 2006 et arrive à peine en France. Le principe : un scientifique, chercheur ou doctorant, présente en quelques minutes ses travaux à un public non initié. Un exercice de communication scientifique, cousin de « Ma thèse en 180 secondes ». Deux sessions de Slam Science ont été organisées vendredi 13 et samedi 14 mars au Palais universitaire, lors des Journées Alumni 2015. Une première à Strasbourg. Seule différence avec le concept initial : l’absence de compétition, le public ne votait pas. L’occasion de présenter l’éventail et l’actualité des recherches à l’Université, une demande émanant des alumni, selon Agnès Villanueva, responsable du Service Relation Alumni.
« Vous êtes des gros tas de molécules »
Certains évoquent leur parcours, comme Jamel Saadaoui, maître de conférences en économie. Il ne peut réfréner un large sourire lorsqu’il évoque son passage du 93, où il est né et a grandi, à la région Alsace avec son identité forte. Son amusement laisse imaginer de nombreuses anecdotes.
D’autres, comme Marcel Hibert, recourent à l’humour pour capter l’attention du public. Pour expliquer la chimie du vivant, le chercheur provoque avec bienveillance le public : « Vous êtes tous des gros tas de molécules » ! Il retrace l’évolution de ses recherches, notamment sur l’ocytocine, l’hormone de l’amour qui joue un rôle essentiel dans l’attachement maternel, amoureux et même social. « L’enfant prend sa dose d’ecstasy lorsque sa mère l’allaite ». Il prend visiblement plaisir à titiller le public et à communiquer ses recherches.
« Un bonhomme ! », le plus vieil Homo sapiens d’Asie
Linguistique, grec ancien, sociologie, biologie, économie, les séances ont mêlé toutes les sciences. La plupart des chercheurs ont abordé des questions d’actualité, en phase avec des problématiques fortes (le rôle des lipides dans le cancer du sein, la gestion économique des nouveaux risques, une nouvelle approche diagnostic de la maladie de Lyme ...). D’autres, des questions plus fondamentales comme la construction des souvenirs (neurosciences) ou la génétique de la biodiversité.
Philippe Duringer, géologue, a conté dans un récit à rebondissements, sa découverte fortuite du plus vieil Homo sapiens asiatique, au sommet d’une montagne en pain de sucre au Laos. « D’habitude, on ne fouille pas ce genre de site, mais là, nous avons décidé de creuser. Nous descendons à 1,80 m. Et nous ne trouvons rien. Nous pensions abandonner, mais nous continuons, ça descendait comme dans du beurre. Toujours rien. Le chantier se termine, nous rentrons à Strasbourg. Plusieurs mois plus tard, les datations du charbon de bois retrouvé nous indiquent – 60 000 ans. Si nous arrivons à trouver un os humain, nous aurons le plus vieil Homo sapiens d’Asie. Nous y retournons l’année suivante, et là, nous trouvons un « nonosse ». Tout le monde se met à quatre pattes. C’est un bonhomme ! ».
« La formule est assez étonnante, riche et passionnante. Nous sommes ravis, c’est une des réussites de ces Journées » commente Agnès Villanueva. L’expérience devrait être renouvelée.
Revoir les présentations des chercheurs
Stéphanie Robert
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