Pierre Coppey : « L’intérêt du réseau, c’est le décloisonnement »
Quel souvenir gardez-vous de vos études à Strasbourg ?
J’en garde un souvenir lumineux. Strasbourg est une ville magnifique, j’y ai vécu mon enfance, ma jeunesse jusqu’à la fin de mes études. C’est une ville que j’aime beaucoup et qui offre un cadre idéal pour des études universitaires. A l’époque, Sciences Po était logé au Palais U et le Cuej dans une superbe maison de la rue Schiller. Ce n’était pas vraiment déplaisant comme lieu de vie et de travail… Je me souviens tout spécialement de deux professeurs qui m’ont beaucoup marqué et beaucoup appris : François-Georges Dreyfus et Léon Strauss, qui étaient tous deux historiens.
Considérez-vous que votre formation universitaire vous ait bien préparé au monde du travail ?
Si on estime, comme moi, que la culture est ce qu’il reste quand on a tout perdu, alors oui ! J’ai reçu une formation de l’esprit, une culture générale qui ont été des atouts majeurs dans ma vie professionnelle.
L’Université de Strasbourg s’est lancée récemment dans la construction d’un réseau d’alumni. Que pensez-vous de cette démarche, qu’en attendez-vous ?
Quand Alain Beretz m’a appelé comme « ancien » de l’Université de Strasbourg, j’ai trouvé la démarche vraiment sympathique. Cela m’a renvoyé à un sentiment d’appartenance, quelque chose qui relève de l’enracinement. A titre personnel, ce que j’attends du réseau, c’est avant tout du lien.
Plus généralement, la démarche est intéressante parce qu’elle décloisonne le monde académique et le monde professionnel, les statuts, les générations, les spécialités… De ces rencontres, on peut attendre l’émergence de nouvelles synergies, de passerelles, de nouvelles collaborations. Ainsi, depuis quelques temps, la Fondation Vinci autoroutes pour une conduite responsable travaille avec le Centre d’investigations neurocognitives et neurophysiologiques de l’Université de Strasbourg sur les questions de vigilance au volant. Une collaboration fructueuse.
Je suis en revanche plus circonspect sur la vocation « solidaire », au sens de la cooptation, des réseaux. Ma mission est de servir les intérêts de mon entreprise, et en matière de recrutement, son intérêt est que je privilégie toujours le plus compétent, pas celui qui a la même formation que moi ou est issu du même sérail. Cela dit, concernant l’Université de Strasbourg, les deux peuvent converger, étant donnée la qualité des enseignements universitaires dispensés.
Propos recueillis par Caroline Laplane
* Pierre Coppey est diplômé de Sciences Po Strasbourg et du Centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ), également titulaire d’une maîtrise de sciences politiques (Paris II) et diplômé de l’Ecole nationale supérieure des PTT.
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