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Marie Potvain, infirmière, étudiante en anthropologie-ethnologie : "Comprendre les cultures pour mieux soigner les patients"

Portraits

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24/05/2018

Marie Potvain, 25 ans, est infirmière dans un service qui soigne notamment les patients atteints de VIH en région parisienne. Mais pas seulement, avide de matière à penser, elle se forme en anthropologie et ethnologie à l'Université de Strasbourg. La réflexion nourrit sa pratique, et vice versa...

Pendant sa dernière année d'études d'infirmière à Amiens, Marie Potvain a également suivi le DU (diplôme universitaire) Peuples traditionnels. Porté par l'Institut d'ethnologie de Strasbourg, il se déroule à l'Hôpital Sainte-Anne à Paris, où elle se rendait trois jours par mois. « Je m'intéressais à l'anthropologie et j'avais besoin de m'évader. Je n'ai jamais arrêté d'étudier, même en travaillant. Et j'y voyais un lien avec mon métier. On apprend à réfléchir autrement, on comprend qu'il existe plusieurs manières de voir le monde et que l'on peut essayer de comprendre celle des autres ». 


« L'infirmière qui chantonne dans les couloirs »

Cette compréhension est importante dans son métier, car à l'Hôpital de Gonesse en banlieue parisienne, elle exerce au service de médecine interne et maladies infectieuses. Nombre de ses patients sont atteints du VIH et d'origine africaine. L'infirmière dialogue, essaye de comprendre leurs représentations pour ne pas les braquer et faire en sorte que les soins se passent au mieux. Elle précise : « Ne pas invalider la culture de l'autre est très important en médecine. Ils adhèrent mieux aux soins et vivent mieux leur hospitalisation ». 

Elle est « l'infirmière qui chantonne dans les couloirs », elle aime apporter la bonne humeur à ses patients et a besoin de contact humain. « Mon grand but dans la vie : rendre les gens heureux » ajoute-t-elle en riant. 


Entre gardes et mémoires

A Gonesse, elle est confrontée aux difficultés du monde hospitalier (manque de moyens, heures supplémentaires, longues gardes, jeux de pouvoirs...), mais elle est dans une équipe soudée, « une vraie équipe ». 

Elle fait des gardes de 12h, pendant 2 à 3 jours, ce qui lui laisse des journées libres pour se consacrer à ses études, à distance. Car après son DU en 2016, elle a enchaîné avec la licence d'anthropologie-ethnologie (L3), toujours à l'Université de Strasbourg, passionnée par ces sciences découvertes en DU. « Ça me permet de canaliser mes pensées sur un sujet. J'aime apprendre et chercher, lire, réfléchir, partager... C'est absolument passionnant ». 

Elle lie étude et travail, anthropologie et médecine, chacune nourrissant l'autre. Elle réalise ses mémoires sur le monde hospitalier : l'étude des relations entre les personnes, une réflexion sur la médecine antique et moderne. Elle va poursuivre cette double vie l'année prochaine, en suivant son master d'anthropologie, à Paris, tout en travaillant en intérim. Et aimerait plus tard lier la recherche à son métier d'infirmière. 


Stéphanie Robert

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