Kim Schaffhauser, psychologue au service de néphrologie pédiatrique du CHU de La Réunion : La richesse humaine de la psychologie à La Réunion
Diplômée de la Faculté de psychologie de Strasbourg, Kim Schaffhauser exerce comme psychologue clinicienne auprès des enfants souffrant de maladies chroniques des reins. Un métier humainement riche, dans une ile qui l’est tout autant pour sa diversité culturelle, La Réunion.
« Le service de néphrologie pédiatrique soigne les enfants souffrant de maladies chroniques des reins, à des degrés divers, qui peuvent entrainer des traitements lourds comme la dialyse et la greffe d’organe. J’accompagne les enfants, du stade prénatal au grand adolescent, mais aussi leurs parents, parfois leur fratrie, notamment dans les cas de dons de rein intrafamiliaux » explique Kim Schaffhauser.
Soin psychique
C’est un accompagnement individuel ou familial basé sur l’écoute, le soutien, les thérapies, destiné à apaiser l’anxiété, mieux vivre les soins, préparer à la greffe, évaluer l’état psychologique et les relations interpersonnelles, soigner les traumas, accompagner le deuil parfois… Il peut s’échelonner sur plusieurs années, ou être plus resserré en cas de crise, comme lors d’un rejet de greffe. Elle suit une soixantaine de familles par an.
Approche transculturelle
« Le CHU est le centre de référence pour l’Océan indien, des enfants arrivent de Mayotte et des Comores, parfois seuls, sans parents, placés en famille d’accueil. Cela pose des questions de séparation, d’attachement, d’identité, de migration… » développe-t-elle. Cette diversité culturelle s’ajoute à la richesse humaine de son métier, ce qui lui plait particulièrement, en plus de l’autonomie et de la confiance qu’on lui octroie. « L’approche transculturelle me plait beaucoup, elle touche à l’ethnopsychologie. Exerçant à La Réunion, j’accueille des patients d’origine chinoise, africaine, indienne, de métropole…»
Motivée par l’accompagnement thérapeutique, elle a repris un an d’études en formation continue pour obtenir un autre master, en psychologie clinique, en 2018. Elle souhaite à présent être titularisée pour s’engager dans une carrière hospitalière.
« Mes professeurs me livraient leur savoir sur un plateau »
Kim Schaffhauser a suivi son attrait et son intuition en choisissant les études de psychologie, qu’elle a réalisées à l’Université de Strasbourg jusqu’à son master en psychologie sociale et organisation du travail en 2011. « C’étaient les meilleures années de ma vie ! » s’enflamme-t-elle. « Un monde d’une richesse insoupçonnée s’est ouvert à moi. J’ai rencontré des personnes des quatre coins du monde. Mes études étaient passionnantes, mes professeurs me livraient leur savoir sur un plateau : neuropsychologie, éthologie, psychologie du développement, psychologie sociale… C’est une chance. Et puis, on découvre l’indépendance, l’autonomie, et on n’a pas encore les responsabilités professionnelles, c’est léger, insouciant » dit-elle.
Après son master, elle débute sa carrière comme psychologue du travail dans un cabinet de conseil en ressources humaines strasbourgeois. Après deux ans, elle quitte son CDI et s’envole pour La Réunion, où vit sa sœur, par curiosité et envie de changement. Pendant trois ans, elle est psychologue dans l’Education nationale.
« Ayez confiance en votre valeur professionnelle »
Son conseil : « Ne vous mettez pas de barrières. Rien n’est figé, les passerelles sont toujours possibles pour changer de chemin. Mais il faut s’en donner les moyens, par exemple avec une reprise d’études. Et ayez confiance en votre valeur professionnelle, dégagez-vous de la peur du manque d’emploi et connectez-vous à votre propre valeur ». Elle invite aussi à venir découvrir La Réunion, « une belle ile, avec une histoire riche et des communautés musulmanes, indiennes, chinoises et chrétiennes qui vivent ensemble, un territoire du vivre ensemble ».
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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