Guillaume Benoit, psychiatre libéral, Saverne : « Ce qui est thérapeutique, c'est la relation »
Psychiatre formé à la Faculté de médecine de Strasbourg, Guillaume Benoit exerce depuis 10 ans à Saverne, après un début de carrière à l'hôpital. L'activité libérale lui offre la précieuse liberté de pratiquer la médecine qui lui ressemble.
« Mes patients s'adressent à moi pour faire face à des difficultés psychiques, une souffrance. Ils présentent un état dépressif, de l'anxiété, des troubles de l'adaptation, souvent liés à des événements de vie personnels, comme un deuil, une séparation, ou professionnels. Certains ont des troubles psychotiques, comme la schizophrénie, mais sous une forme modérée et insérée socialement. Les médicaments et la psychothérapie sont les deux outils thérapeutiques » explique-t-il.
« La relation thérapeutique se réinvente à chaque fois »
Pour répondre au mieux aux besoins du patient, Guillaume Benoit recourt aux trois approches que sont la psychanalyse - acquise durant ses études de médecine à Strasbourg-, les thérapies comportementales et cognitives (TCC) – apprises durant son DU à Paris -, et l'approche systémique, qui analyse le patient dans son système relationnel, comme la famille ou l'entreprise. « Je m'adapte au patient, le but étant qu'il explore et s'approprie une réalité psychique qui lui échappe, et qu'il devienne autonome. Les TCC sont efficaces pour soigner les TOC ou les phobies. Ce sont des approches complémentaires. Quoi qu'il en soit, ce qui est véritablement thérapeutique, c'est la relation qui s'établit entre le soignant et le patient. Et elle se réinvente à chaque fois, ce qui fait l'intérêt du métier : la variété, l'inventivité, la créativité » développe-t-il.
Ce qu'il apprécie par-dessus tout, c'est la liberté qu’offre l'exercice libéral. « Je ne l'échangerais pour rien au monde : la liberté d'organiser mon travail, mon temps, et celle de pratiquer la médecine qui me ressemble. C'est d’ailleurs pour cela que j'ai quitté l'hôpital. C'est une vraie qualité de vie » dit-il.
« Ces personnes qui font du bien autour d'elles »
Pour Guillaume Benoit, la médecine est « une vieille histoire d'amour », née à l'adolescence par la rencontre de ses médecins. « Ces personnes qui font du bien autour d'elles » le fascinent et lui donnent envie de faire le même métier. Il étudie à la Faculté de médecine de Strasbourg de 2000 à 2011, une formation qu’il décrit comme « exigeante et passionnante ». Durant ses stages, il mesure l'importance de la relation humaine : « C'est fou tout ce qui se joue lorsque vous accordez du temps ». Il choisit alors la psychiatrie, la spécialité qui investit le plus le champ relationnel. Il réalise son internat aux hôpitaux de Rouffach, Strasbourg, Colmar et Erstein, de 2008 à 2011. Il débute sa carrière en 2012, au Centre hospitalier de Rouffach et au service d'addictologie de celui de Pfastatt, avant de s'installer à son compte en 2014.
« D'abord, prenez soin de vous »
Assez naturellement, il invite en premier lieu à prendre soin de soi. « Ne sacrifiez pas votre vie. Dans les études comme dans la pratique, la médecine repose souvent sur l'idée, consciente ou non, qu'un bon soignant est quelqu'un qui se sacrifie. Mais c'est le piège à éviter. On aide mieux autrui en étant à l'écoute de ses propres besoins, en étant conscient de ses limites, de ses vulnérabilités ».
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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