Caroline Beauvillain, responsable du pôle Définition de l'offre client, INPI : De la propriété intellectuelle au marketing

Juriste en droit privé de formation, Caroline Beauvillain a suivi le master du CEIPI (Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle) de l'Université de Strasbourg, alors qu'elle débutait sa carrière de cadre à l'INPI. Elle y évolue avec épanouissement depuis 24 ans et y exerce son appétence première : le marketing.

Étudiante, Caroline Beauvillain était indécise sur son choix d'orientation, alors elle opte pour le droit qu'elle estime général et ouvrant à un éventail de métiers. Le droit n'est pas forcément sa tasse de thé, même s’il lui apprend la rigueur et une logique de pensée qu'elle mobilise encore aujourd'hui dans son métier. Elle l’étudie à l'Université Paris-Panthéon-Assas et termine major du master Gestion du patrimoine immatériel de l'entreprise en 1999. Son directeur de master la recrute alors à l'INPI, l’Institut national de la propriété intellectuelle, où il est cadre. Elle y mène sa carrière depuis, évoluant vers ce qui la motive le plus : le management, pour l'esprit d'équipe, et le marketing pour la co-construction et la créativité.

« Co-construire avec mon équipe »

Son premier poste en 2000 est cheffe de produit dessins et modèles. Elle est responsable de la base de données en ligne des dépôts de dessins et modèles, et 4 ans plus tard, on lui confie en plus les services de recherche marque. Chaque année, l'INPI reçoit 70 000 nouveaux dépôts de marques, qu'il diffuse via ces bases de données. « Mon métier consistait à recueillir le besoin des utilisateurs, faire du benchmarking, concevoir les bases de données avec les prestataires, gérer le budget, piloter les marchés publics, promouvoir les services... » explique-t-elle.

En 2011, elle devient responsable du pôle Prestations de recherche, qu'elle est chargée de reconstruire. A la tête d'une équipe de 15 personnes, elle se découvre « un fort goût pour le management : créer un fort sentiment d'équipe, co-construire avec mon équipe, faire progresser mes collaborateurs. Et cela me permet d’avoir une vision plus globale et stratégique sur les projets » explique-t-elle.

« J'aime créer et faire évoluer »

Elle se forme au marketing en suivant des stages courts et prend la responsabilité du pôle Définition de l'offre client en 2018. Car l'INPI n'est pas seulement le centre de dépôts des titres de propriété intellectuelle, il accompagne aussi les entreprises en la matière via des formations, des subventions, des masterclasses... Elle est chargée de définir et de faire évoluer l'offre de services de l'institut : interrogation et étude des besoins des clients, veille sur l'évolution du marché, recommandations marketing, politique tarifaire... Elle manage une équipe de 6 chefs de produits et projets. Dernièrement, l’équipe a par exemple co-créé un MOOC (cours en ligne) sur la propriété industrielle et lancé une nouvelle application mobile. « J'aime créer et faire évoluer, co-construire l'offre pour répondre aux besoins des clients » dit-elle. 

Le CEIPI, une référence

C'est en 2003 que Caroline Beauvillain a souhaité suivre le diplôme d'études internationales de la propriété industrielle, option marques, dessins et modèles du CEIPI, rattaché à l'Université de Strasbourg. C'est une référence dans le domaine. Elle suit le cycle accéléré, en formation continue, tout en travaillant. Elle garde le souvenir d'un fort sentiment de promotion, avec beaucoup d'entraide et de soutien, même si chacun travaille et qu'ils ne se retrouvent qu'une semaine par mois à Strasbourg. « C'était très riche d'échanger et débattre entre professionnels, ça donne du recul et l'occasion d'enrichir son réseau ».

« Croyez en votre vraie personnalité »

Aux étudiants, elle a ce message à leur attention : « Même si vous n'êtes pas sûrs de ce que vous voulez faire, ne vous inquiétez pas, croyez en votre vraie personnalité. Le champ des possibles est large, on peut toujours continuer de se former, évoluer pour atteindre ses objectifs, se rapprocher de ses rêves, de ses envies, à condition de s’en donner les moyens. Quand on veut, on peut ». 

Propos recueillis par Stéphanie Robert