Fabien Mollon : le journalisme appliqué à l’Afrique
Depuis trois ans, Fabien Mollon est secrétaire de rédaction au sein du magazine Jeune Afrique, un hebdomadaire d’actualités africaines, produit en France et vendu pour l’essentiel en Afrique francophone (avec une diffusion totale de 60 000 exemplaires). Auparavant, il avait travaillé comme secrétaire de rédaction au magazine du Monde (Le Monde 2, à l’époque), avec un statut de pigiste (payé à la journée). Le secrétariat de rédaction est une spécialité du journalisme qui consiste à « retraiter » les articles des rédacteurs pour en améliorer la lisibilité ou en lisser le style avant parution. Très concrètement, cela consiste à vérifier les informations, travailler les titres, les accroches, les légendes photos, les infographies, voire à réécrire des parties du texte si nécessaire ou à le raccourcir. « Comme beaucoup d’aspirants journalistes, je me voyais plutôt rédacteur quand j’ai intégré le Cuej. Mais j’ai choisi cette spécialité de secrétaire de rédaction, parce que je suis passionné par le travail sur les mots, le travail d’écriture au service d’une information. Cela prime, chez moi, sur l’intérêt pour l’information elle-même. »
Amour ou raison ?
Cette rencontre avec Jeune Afrique est à mi-chemin entre le mariage de raison et le mariage d’amour : la raison, parce que contrairement au Monde, le magazine a proposé à Fabien un contrat à durée indéterminée, plus confortable qu’un statut de pigiste ; et l’amour parce qu’il s’était découvert une passion pour l’Afrique, lors d’un stage dans un journal sénégalais à Dakar en 2005.
Fabien Mollon a donc étudié à Strasbourg, au Cuej, entre 2006 et 2008. Auparavant, après un bac S obtenu en Bretagne, il a passé quatre ans à l’Institut d’études politiques de Toulouse. Un bon moyen de suivre une formation généraliste, avec, en arrière-pensée, la perspective de se former au journalisme. « J’ai un très bon souvenir de Strasbourg. C’est une ville à taille humaine, qui propose une vraie qualité de vie. J’ai adoré me déplacer si facilement à vélo. La proximité de l’Allemagne m’a semblé également un vrai plus.»
Conditions réelles
Quant au Cuej, il en fait une évaluation positive : « le principal point fort, pour moi, tient au fait que les étudiants travaillent en équipe, comme dans une vraie rédaction, en conditions réelles. J’ai beaucoup apprécié aussi la « délocalisation » dans un pays lointain, inscrite dans le cursus – à Shanghai, concernant ma promotion. Bref, de très bonnes conditions de formation, avec les frais de scolarité d’une université. Cela mérite d’être souligné. » Quant à ses camarades de promotion, il est resté en contact avec la plupart d’entre eux. Le sentiment d’appartenance au Cuej est fort, le recrutement y est national et donc les étudiants de la promo, sans attaches locales pour beaucoup d'entre eux, sont très soudés.
C’est précisément pour valoriser la démarche de réseau que Fabien Mollon a rejoint celui des alumni de l’Université de Strasbourg. Il voit son implication dans le réseau comme un renvoi d’ascenseur pour la formation que lui a donnée l’université. Et, plus pratiquement, il consulte les annonces d’emploi, aujourd’hui pour son entourage et peut-être un jour pour lui-même. Son ambition, pour l’avenir, pourrait prendre deux chemins professionnels : devenir chef de rubrique, àJeune Afrique ou ailleurs, ou bien reprendre son indépendance et écrire des articles, notamment des chroniques littéraires. Cela dépendra des circonstances et de son désir de liberté.
Caroline Laplane
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