Emilie Lepicard : cheminer dans les mobilités douces
« La thématique du déplacement, tout le monde y est sensible, car chacun y est confronté au quotidien », commente Emilie Lepicard, chargée de mission Circulations douces à la Direction des Routes et Transports du Conseil Général des Yvelines. Depuis septembre 2013, cette jeune cadre contractuelle de 26 ans y instruit des dossiers de demande de subvention de collectivités territoriales souhaitant développer des modes de déplacement ne nécessitant pas d’autre forme d’énergie que celle humaine : les mobilités douces. Voies cyclables, aménagements piétons ou mise en accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, Emilie étudie le budget susceptible d’être d’alloué à ces projets et rend un avis technique. Elle examine notamment leur degré de conformité au regard des recommandations du Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (CERTU).
D’autre part, la jeune femme contribue à la mise en place du Schéma Départemental des Véloroutes Voies Vertes. Celui-ci vise à déployer sur le territoire yvelinois des grands itinéraires cyclables, souvent maillons d’itinéraires nationaux dont le Conseil Général est partenaire. Elle interagit avec les différentes collectivités concernées et les accompagne financièrement et techniquement dans la mise en œuvre de ces itinéraires. L’écomobilité, un thème qui se retrouve déjà dans le précédent poste de la jeune femme, assistante-chef de projet entre janvier et août 2013 à la Véloscénie, un grand itinéraire vélo entre Paris et le Mont Saint-Michel.
Gagner en maturité
Pourtant, comme beaucoup d’étudiants, c’est à la fin de ses études qu’Emilie trouve sa voie. Après une classe préparatoire littéraire, elle s’inscrit à la Faculté de géographie et d’aménagement de l’Université de Strasbourg et entre en troisième année de licence d’aménagement du territoire. Elle découvre parallèlement la vie étudiante et gagne en autonomie. Cette normande d’origine apprécie la qualité de vie que lui offre sa nouvelle ville et sa grande ouverture culturelle. Elle se lance dans le théâtre d’improvisation et rejoint la troupe La Lolita. Grâce à de solides bases de travail acquises en classe préparatoire, Emilie fait preuve de facilités en cours.
Elle poursuit en master d’urbanisme et d’aménagement, et part en Erasmus à Berlin. « Partir à l’étranger est une expérience incroyable. Elle vous demande de vous prendre en main et de sortir de votre zone de confort. On devient adulte. » Elle enchaîne six mois de cours et quatre mois en stage au département d’urbanisme de la ville de Berlin, sur la question des espaces verts et de la nature en ville.
Et le déclic fut
La jeune femme revient à Strasbourg pour sa deuxième année de master et part en stage à l’Eurodistrict Trinational de Bâle, en Suisse. Cette structure transfrontalière impliquant les trois pays voisins - la Suisse, l’Allemagne et la France - a pour objectif de réduire les clivages urbains, sociaux et culturels induits par les frontières nationales. Emilie y aborde pour la première fois la question des mobilités douces. Et s’enthousiasme pour le sujet. « Quand on s’y intéresse, on se rend vite compte que le vélo dispose d’un fort potentiel en ville, mais que celui-ci n’est pas suffisamment exploité en France.»
Afin d’obtenir une double compétence et renforcer ses connaissances en gestion de projet, Emilie s’inscrit en master 2 Expert en projets européens au service du développement local à l’Université de Caen. Et repart en stage à l’étranger, en Angleterre, pour y améliorer son anglais.
Depuis, la petite reine est devenue au quotidien son moyen de transport principal. « Faire du vélo, c’est avant tout le moyen le plus pratique, agréable, rapide, économique et écologique de se déplacer, et le meilleur pour la santé. C’est évidemment aussi un atout indéniable dans mon travail. Sans cela, il est impossible de se rendre compte des besoins des usagers et envisager un quelconque aménagement.»
La jeune femme, qui a trouvé ses deux derniers postes grâce à ses réseaux de contacts, croit fortement à « l’approche réseau » développée par l’Université de Strasbourg et son réseau Alumni. « Et puis, à l’époque où j’étais étudiante à Strasbourg, j’aurais bien aimé avoir quelqu’un avec qui discuter du monde professionnel, pour le démystifier », achève Emilie.
Véronique Meder
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