Quel a été votre parcours professionnel ?
Après mes études au CUEJ, de 1978 à 1981, je suis entré à Var Matin où j’ai exercé pendant 10 ans. Le journalisme est un travail d’observation, au bout de 10 ans, j’avais envie de me frotter aux responsabilités. J’ai repris une formation en 1988, le DESS direction de projets culturels, à Grenoble. J’ai ensuite été responsable dans plusieurs institutions culturelles comme Châteauvallon (Théâtre national de la danse et de l’image de Toulon) et le Centre d’Art contemporain de Grenoble.
Et puis, en 1995, le Front National est arrivé à la Mairie de Toulon. C’était une période très étrange, tout s’est arrêté. Avec quelques militants, nous avons créé un centre associatif d’accueil pour les personnes précaires, Archaos. Ce qui m'a mené à la Ligue Varoise de Prévention, où j’ai été engagé comme directeur-adjoint, puis directeur. Entre-temps, j’ai entrepris ma troisième formation, un DEA en Intelligence économique et veille stratégique à l’Université d’Aix-Marseille III. L'instabilité grandissante des subventionnements a généré des conflits puis mon licenciement et celle mon équipe en 2014. Le procès est en cours aux Prud’hommes.
Que vous ont apporté vos études au CUEJ de Strasbourg ?
La capacité d’observer les mécanismes sociaux. J’ai le réflexe d’observation. Cela a imprégné l’ensemble de ma carrière, notamment mes postes de direction.
Qu’est-ce qui vous a marqué pendant ces années ?
Lorsque j’étais en deuxième année au CUEJ, j’ai réalisé l’interview de Françoise Giroud. Cette rencontre a changé ma vie. Elle m'a couvert de conseils et m'a notamment recommandé d’utiliser le métier de journaliste pour atteindre celui grâce auquel je pourrais construire des choses par des actes et non pas rester un simple relais d’information. J'ai revu tous les ans Françoise Giroud jusqu'à sa mort, et chaque année elle me donnait des idées, des conseils. Je ne crois pas que j'aurais eu ces trois carrières si elle ne m'avait pas poussé à l'action.
La qualité de la vie culturelle et intellectuelle à Strasbourg reste mon meilleur souvenir. Cela m’a métamorphosé. Je pense que c’est ce background culturel qui m’a fait poursuivre ensuite ma carrière dans ce milieu. Les Percussions de Strasbourg, et leurs élèves Philippe Geiss et Emmanuel Séjourné, m’ont marqué.
Pourquoi vous êtes-vous inscrit au réseau alumni ?
Pour suivre l’évolution du CUEJ et de l’Université de Strasbourg, voir le profil des élèves, les enseignements, donner des informations. C’est un truc de journaliste : avec mon inscription et les mails que je reçois, j’observe la manière dont l’Université anime le réseau, dont elle fait profiter de la richesse institutionnelle, culturelle et politique de Strasbourg aux étudiants. Cela m’apporte déjà beaucoup.
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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