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Catherine Cohet, pharmacoépidémiologiste, GSK : L'épidémiologie au service des vaccins anti-viraux

Portraits

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17/07/2020

Pharmacoépidémiologiste, diplômée de l’IUT Louis Pasteur et de la Faculté des sciences de la vie de l'Université de Strasbourg, Catherine Cohet participe à la mise au point, au développement clinique et au suivi de vaccins au sein de la société pharmaceutique GSK, dans la région de Bruxelles. La santé publique la passionne autant que la montagne.


« Avec le coronavirus, la plupart des gens ont découvert cette science, l'épidémiologie, qui étudie les maladies au niveau de la population» souligne la chercheuse. Chez GSK depuis 10 ans, elle étudie plus spécifiquement l'efficacité, le risque et l'usage d'un vaccin ou d'un médicament à l'échelle d'une grande population, d'où le préfixe pharmaco. Elle a un rôle transversal d'expertise et de conseil qu'elle exerce en soutenant des équipes projet dans le pôle vaccin de l’entreprise. Elle met au point des méthodes d'observation statistique pour élaborer le « design » d'études épidémiologiques. Quelle population étudier ? Quelles informations collecter ? Quelles procédures adopter ? Comment interpréter les résultats ?


Coronavirus, rotavirus, papillomavirus

GSK participe en ce moment à l’effort global de mise au point d'un vaccin contre le coronavirus, en collaboration avec d'autres laboratoires publics et privés. « Ma carrière chez GSK avait commencé il y a 10 ans avec une pandémie, celle du H1N1, elle se termine avec une autre, celle de la Covid-19 ». Elle a aussi participé à la mise au point du vaccin contre le papillomavirus (cancer du col de l'utérus), le rotavirus (gastro-entérites graves chez les nourrissons et les enfants), le zona (varicelle)...

Sa motivation première est bien-sûr la santé publique. « Tout le processus de mise au point d'un vaccin ou d'un médicament est passionnant. Je contribue un peu au puzzle. J'interagis avec des spécialistes de différentes disciplines qui ont un niveau scientifique impressionnant. J'apprends toujours quelque chose de nouveau, c'est très motivant. Et l'environnement international me plaît beaucoup. »

Elle va opérer un tournant dans sa carrière à l'automne prochain en rejoignant, l'Agence européenne des médicaments, qui déménage de Londres à Amsterdam suite au Brexit. Elle va ainsi passer du côté de ceux qui approuvent les médicaments et approfondir les aspects réglementaires qui l'intéressent beaucoup.


Un coup de cœur pour la Nouvelle-Zélande

Après son bac littéraire, Catherine Cohet s'est formée en biologie et biochimie à l'Université de Strasbourg, d'abord à l'IUT Louis Pasteur, où elle s'est « éclatée », puis en licence et maîtrise de biochimie à la Faculté des sciences de la vie. Elle a poursuivi en DEA de pharmacologie en 1993 et en thèse, avec une bourse CIFRE[1] dans l'industrie pharmaceutique. « C'est grâce à mes études que j'en suis là, que j'ai acquis ou renforcé ma curiosité, mon ouverture, mon adaptabilité, de l'agilité, de la flexibilité... »

Après une période de « flottement » post-doctorat, elle travaille au CIRC à Lyon, une agence de recherche sur le cancer de l’OMS, où elle s'initie à l'épidémiologie moléculaire. Elle saisit avec joie l'opportunité de partir travailler en Nouvelle-Zélande sur l'épidémiologie des maladies infectieuses. Passionnée de voyage et de montagne, elle a le coup de cœur pour le pays. Après cette « expérience incroyable », elle revient à Lyon en 2005 et entre chez Sanofi Pasteur, et quatre ans plus tard, chez GSK.


« Écoutez vos envies, cherchez l'excitation et l'enthousiasme »

« Je n'avais pas de plan de carrière, ce qui m'a toujours guidée, c'est de me faire plaisir. C'est un luxe aujourd'hui ». Elle ajoute : « il ne faut pas avoir peur de prendre des risques, de sortir du chemin conventionnel. Écoutez vos envies, cherchez l'excitation et l'enthousiasme ».


Propos recueillis par Stéphanie Robert




[1]               Conventions industrielles de formation par la recherche

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