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Raphaël Manière, chef de pôle, bureau des cabinets du ministère de l’Education nationale : Il répond aux Français pour le Ministre

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01.07.2019

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Ce diplômé du master en administration et management public de l’Université de Strasbourg exerce un métier singulier : il coordonne une équipe de rédacteurs qui répondent aux courriers des Français pour le Ministre de l’Education nationale. Porté par le sens du service public, il a à cœur de promouvoir ces métiers et de montrer que l’on peut, comme lui, s’épanouir à travers eux.

Au sein du bureau du cabinet du Ministère, Raphaël Manière est cadre au département des correspondances et interventions depuis 2015, un type de service qui existe dans chaque ministère, préfecture et rectorat ou encore à l’Elysée. Ce service de 40 personnes est chargé de répondre aux courriers (postaux et électroniques) adressés au Ministre et aux membres du cabinet.


7 000 à 11 000 courriers par an 

Chef de pôle, il encadre une équipe de 15 rédacteurs spécialisés dans les questions qui portent sur la gestion des ressources humaines, l'enseignement supérieur et la recherche. Cela correspond à un volume de 7 000 à 11 000 courriers par an, sur les 40 000 que reçoit le Ministre chaque année. La plupart émane des particuliers (enseignants et personnels, parents d’élèves…) mais aussi des élus, parlementaires, associations ou syndicats. Son équipe sollicite les autres services du ministère ou les services déconcentrés pour apporter une réponse, ou réoriente les courriers vers le bon interlocuteur, car souvent, la question ne relève pas des compétences du ministère, mais du rectorat par exemple. Raphaël Manière examine chaque dossier, définit les priorités pour les affecter à ses rédacteurs et exerce un premier niveau de validation des courriers de réponse avant transmission au cabinet.


Management libéré

Il est porté par sa mission de service public, une manière pour lui « d’incarner et de faire vivre les valeurs de la République » ; mais aussi par son rôle d’encadrant qu’il trouve très stimulant et valorisant. « J’apprends beaucoup, en fédérant les personnes autour d’un projet, en aidant les agents à progresser, à évoluer… ». Il a à cœur d’apporter sens et motivation à ses agents, et pour cela promeut leur polyvalence en essayant de décloisonner les postes, pour plus de flexibilité. Un autre enjeu est l’adaptation au numérique, car les courriers par mail s’accroissent et demandent une évolution des pratiques. Une autre source de motivation est la proximité avec le cabinet : « Je suis aux premières loges pour voir les enjeux politiques, connaître les évolutions… ». Bien sûr, la confidentialité est de rigueur et une stricte réserve doit être observée.


Le service public dans le sang

Avec une mère chef de service dans l’administration scolaire, Raphaël Manière a le sens du service public dans le sang. Il a su très tôt qu’il voulait devenir fonctionnaire, mais il voyait plutôt son avenir dans les bibliothèques. Il étudie l’histoire à Dijon jusqu’en licence pour construire sa culture générale, puis obtient son DUT Métiers du livre en 2013. Non retenu au très sélectif concours de conservateur de bibliothèques, il suit alors la licence d’administration publique à l’IPAG (Institut de Préparation à l'Administration Générale) de Dijon tout en étant vacataire à la bibliothèque universitaire.

En 2014, il réussit le concours d’accès aux Instituts Régionaux d'Administration et intègre celui de Metz, tout en suivant le master de management public à l’IPAG de Strasbourg. C’est là qu’il confirme son attrait pour les dimensions humaines et les fonctions managériales. Il réalise son mémoire de recherche sur un thème qui lui tient à cœur : quel rôle le cadre a-t-il à jouer dans la transformation de l’Etat ? Cela passe, selon lui, par la qualité de vie au travail, la libération des initiatives et la création de sens. Aujourd’hui, il met en œuvre cette réflexion intellectuelle dans sa pratique professionnelle.

Il participe aux actions du réseau alumni, comme les soirées parrainage, pour mieux faire connaître les métiers du secteur public aux jeunes, qui en ont peut-être une vision déformée. Ils peuvent être source d’accomplissement personnel et d’épanouissement, et il en est la preuve vivante.


Propos recueillis par Stéphanie Robert

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