Perrine Fromentin, chargée de mission santé et discrimination liée à l'âge, Défenseur des droits : La défense des droits des citoyens
Juriste, avocate, Perrine Fromentin est chargée de mission au Défenseur des droits, l'autorité administrative indépendante créée en 2011. Titulaire du master Droits de l'Homme de l’Université de Strasbourg, elle a le sentiment gratifiant de participer à l’amélioration du fonctionnement de la société.
Avec 250 agents, le Défenseur des Droits a pour mission la défense des droits des usagers des services publics, des droits de l’enfant, la lutte contre les discriminations, le contrôle de la déontologie des professionnels de sécurité, et la protection des lanceurs d’alerte. Perrine Fromentin y est entrée en 2020 comme juriste, avec pour rôle d’instruire les réclamations individuelles. Chaque année, l’institution reçoit environ 138 000 sollicitations.
En prise avec les enjeux sociétaux actuels
Depuis 2023, elle est chargée de mission santé et discrimination liée à l’âge. Sur ces deux sujets, elle suit les projets de loi, organise les rencontres et le dialogue avec une quarantaine d’associations, dans le but de formuler des recommandations. Par exemple, en avril 2024, elle a rédigé un avis sur la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de l'autonomie, et elle élabore actuellement un rapport sur les discriminations en matière de santé. « Je traite de sujets ancrés dans la société actuelle, c’est ce que j’aime particulièrement. Par exemple, en 2020, nous avons rapidement reçu des réclamations concernant le pass sanitaire. J’aime aussi le sentiment de contribuer à améliorer le fonctionnement de la société » dit-elle. Elle envisage plus tard de créer son activité libérale comme médiatrice.
Simulation de procès
Après un début de parcours étudiant en histoire de l'art et chimie, Perrine Fromentin a trouvé sa voie dans le droit, qu'elle étudie à Paris, de 2009 à 2013 en licence et master 1. Elle choisit l'Université de Strasbourg pour le master 2 Droits de l'Homme, et sa spécialité Droit des ONG, de l'humanitaire et des droits de l'Homme[1]. « Ce qui a déterminé mon choix, c’est la simulation de procès devant la Cour européenne des droits de l’Homme, proposé dans le programme. Ce cours pratique m’a aidée à passer le barreau et à obtenir le certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) » explique-t-elle. « Le master était centré sur la Convention européenne des droits de l’Homme, dans la ville même où siègent les institutions européennes. C’était un début de professionnalisation, avec des mises en pratique, le stage de cinq mois, des projets avec des associations, le lien avec des expériences de terrain ».
Elle réalise son stage chez Médecins du Monde, puis à la Fondation Abbé Pierre comme chargée de plaidoyer. Parallèlement, elle intègre l’Ecole de formation au Barreau à Paris et obtient son CAPA en 2018. Elle commence sa carrière dans un cabinet parisien, comme juriste puis avocate. Au bout de trois ans, marquée par les effets de la crise sanitaire, elle postule en 2020 au Défenseur des Droits qui la recrute.
« Ne vous mettez pas de barrières »
Une autre expérience l’a profondément influencée : le Parlement européen des jeunes, association d’éducation populaire à la citoyenneté, où elle était bénévole active entre 16 et 25 ans. « J’ai beaucoup appris : la prise de parole en public, l’animation de débats, la construction collective d’une idée, l’organisation d’évènements, la représentation auprès des ministères, etc. ».
Son conseil aujourd’hui à l’égard des jeunes est celui qu’on lui a donné à l’époque : « Ne vous autolimitez pas, ne vous mettez pas de freins, ni de barrières à vos envies, vos ambitions, vos rêves. Faites ce qui vous plait et ne vous conformez pas à ce qu’on attend de vous, osez sortir du parcours classique ».
[1] Le master s’intitule aujourd’hui Droit des Libertés, parcours Droit européen des droits de l'Homme
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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