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Malo Mangin et Chloé Sinanoglu, quand l’art rencontre l’entrepreneuriat

Employment

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11.15.2024

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Compte rendu du tchat métiers du 5 novembre 2024


Malo : Le design et l'ébénisterie en harmonie

Malo a finalisé son parcours dans le domaine des arts appliqués et du design avec un master en arts appliqués et design obtenu en 2012. Il a ensuite consolidé ses compétences techniques en suivant des formations de CAP et BP en ébénisterie, avant de se lancer dans la création d'un atelier de fabrication de meubles. 

Dans son quotidien, Malo jongle entre création de plans, fabrication sur des machines spécialisées et enseignement.

 Cette double compétence en design et ébénisterie lui permet de pouvoir concevoir et fabriquer des meubles de A à Z. 

Il met en avant l’importance des études supérieures qui, selon lui, sont un véritable « facilitateur » pour acquérir une méthode de travail structurée. Bien qu’il reconnaisse que ces études de design ne permettent pas d’apprendre un métier, mais cela aide à être meilleur dans plein de métiers. Elles permettent d’aborder le travail avec une ouverture d’esprit et une capacité à organiser ses projets. Il conseille tout de même de compléter avec une formation plus technique. 

Pour lui, la création ne se limite pas à l'invention pure, mais il existe une vraie méthodologie de création qu’il a appris grâce à ses études et qui repose sur la construction d’un corpus technique (recherche de designers, de leurs travaux et référencement). Selon Malo, l’on s’inspire forcément de ce qui s’est déjà fait que ce soit récent ou plus ancien. 

 Les créations de Malo : https://www.instagram.com/malomangin/


Chloé : L’art de capturer les émotions

Chloé a suivi un parcours plus atypique. Après avoir débuter une formation en AES, elle ne s’y projetait pas et s’oriente alors vers une école de commerce. Elle obtient un master en marketing avant de débuter dans une carrière en tant que chef de produit avec passion. 

Cependant, son rêve d’enfance, celui de devenir artiste, l'a rattrapée, et c’est en 2012, après avoir reçu plusieurs demandes de clients, qu’elle fait le grand saut dans l'univers de la photographie et qu’elle se lance en tant qu’auto-entrepreneuse.

Son domaine de prédilection est la photographie de mariage et tout ce qui tourne autour de la famille (femmes enceintes, nouveau-nés, etc.). Chloé se distingue par sa capacité à capter les émotions et à offrir des photos naturelles, loin des poses conventionnelles. Elle considère sa photographie comme un moyen de raconter une histoire personnelle et authentique. 

Elle travaille aussi avec des entreprises comme des maisons d’éditions ou des restaurants. 

Chloé se nourrit de ses erreurs et de ses rencontres avec d'autres artistes pour développer sa créativité. Au fil des ans, elle a su se développer et se diversifier, en explorant des domaines comme la photographie culinaire en 2020, et en cherchant à s’améliorer chaque année dans sa vision photo.

Les créations de Chloé : https://www.instagram.com/photographybychloecom/

 


Se mettre à son compte : prouver sa valeur et développer sa clientèle

 Chloé et Malo ont tous les deux travaillé gratuitement au début, pour se faire connaître, se faire la main et améliorer leurs compétences. Ils insistent sur l’importance de pratiquer un maximum, de s’inspirer des différents artistes pour développer sa créativité. Malo appuie sur le fait, que les gens jugent sur le résultat et qu’il faut avoir des choses produites, pour prouver ses compétences. 

De son côté, Chloé a misé sur sa capacité à innover constamment pour se distinguer dans un marché de plus en plus concurrentiel. Pour elle, l'important est d'évoluer chaque année, en intégrant de nouvelles techniques et en diversifiant ses sources d'inspiration, pour ne pas être dans la répétition. Elle met également en avant l'importance de la prospection et des réseaux sociaux, notamment Instagram, qui lui ont permis de se faire connaître au-delà de ses frontières locales (en 2012, les photographes de mariage n’étaient pas encore très présents sur les réseaux sociaux.).

 Chloé insiste aussi sur l’importance du réseau, elle est très sociable et c’est grâce à des connaissances qui l’ont démarché pour couvrir leur mariage qu’elle a pu débuter. Passant de 3 mariages la première année à 14 l’année suivante, grâce à son réseau et au bouche à oreille. 

 

Les difficultés à surmonter : entre aspect financier et confiance en soi

 Les défis de Malo sont surtout d'ordre administratif et financier. Il évoque les difficultés rencontrées pour financer son atelier (nécessitant une grosse somme) et le travail souvent gratuit au début, afin de se faire connaître et prouver ses capacités. Cela est également lié à un environnement juridique complexe et une forte charge mentale au niveau de la gestion de l'entreprise. Toutefois, il souligne qu’avec le temps, il a trouvé un équilibre, même si les aspects financiers restent un défi récurrent. 

Chloé appuie les propos de Malo concernant l’importance d’investir dans la matériel, les locaux pour pouvoir avancer, même si cela représente un risque financier. 

 Les difficultés rencontrées par Chloé sont nombreuses, mais elle insiste sur le fait que la confiance en soi est un élément clé pour surmonter les obstacles. Elle a dû faire face au syndrome de l’imposteur en raison de son absence de formation formelle en photographie. De plus, le stress lié aux attentes des clients, notamment lors des mariages, et la gestion des contraintes logistiques (comme la météo et les imprévus) représentent un défi constant. De même, le niveau des concurrents a augmenté de part le nombre de formations et d’outils à disposition actuellement. Il lui a fallu 5 ans pour assumer son travail et avoir confiance en ses compétences. 

 


L’équilibre entre vie professionnelle et personnelle

Pour les deux entrepreneurs, la question de l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle reste un défi constant. Malo avoue qu’il a souvent tendance à empiéter sur sa vie privée en raison de la charge de travail liée à la gestion de son atelier. Chloé, quant à elle, souligne qu’il est crucial de mettre des limites, notamment après 12 ans d’activité, afin d’éviter l’épuisement.

 Elle aspire à augmenter ses revenus en travaillant dans le luxe, avec une clientèle plus internationale, tout en réduisant le volume de travail pour maintenir un équilibre personnel satisfaisant. Malo souhaite toucher des galeries, en particulier à l’étranger. 

 

Le travail : une question de vibration 

Ce qui passionne Chloé c’est de rencontrer des gens différents, de découvrir des univers qu’elle n’aurait pas découvert d’elle-même. Tout comme Malo, elle aime la liberté de composer son emploi du temps. 

Malo adore travailler le bois, passer du temps sur un meuble et pouvoir être content de sa création. 

 

Conseils et perspectives d'avenir

Chloé et Malo conseillent aux jeunes créateurs :

  • Ne pas hésiter à se lancer, tout en étant préparé sur le plan financier et organisationnel : faire une étude de marché, on se renseigne mais surtout à un moment il faut y aller. L’on peut aussi se donner une deadline et si après X temps cela ne décolle pas, vous pouvez revenir à votre métier initial par exemple.  Pour Malo, il ne pensait pas prendre un atelier tout de suite car cela était très cher mais il a eu une opportunité et finalement c’est ce qui l’a propulsé.
  • Instagram peut être très énergivore, c’est bien de regarder ce que font les autres mais ce n’est pas la réalité. Attention aux réseaux sociaux, qui peuvent être source d'angoisse et de frustration, il est important de prendre du recul car ce n’est souvent pas la même réalité derrière. 
  • Croire en soi même si l'entourage ne soutient souvent pas vos choix. 
  • Travailler sur sa timidité : faire du théâtre d’improvisation, se forcer à aller vers les autres, à faire de la prospection (en se préparant). Malo se veut rassurant, avec le temps cela se débloque et il devient de plus en plus facile d’aller vers les autres et développer sa clientèle. 

 

 

En conclusion, Malo et Chloé illustrent comment des parcours apparemment distincts peuvent se rejoindre autour de la passion, de la résilience et de l’innovation. Leur expérience montre que, pour réussir en tant qu'entrepreneur créatif, il faut savoir conjuguer compétences techniques et vision stratégique, tout en maintenant un équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

 

 Propos de  Chloé Sinanoglu et Malo Mangin recueillis par Laetitia Sciacca 

 

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