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Thibault Aubertin et Emilie Lepicard, nos alumni oeuvrant dans l'énergie et le développement durable

Entraide

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06.07.2024

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Compte rendu du lundi du parrainage du 3 juin 2024


Parcours d’Emilie

 Après le bac, elle intègre une prépa littéraire à Paris, pour s’orienter ensuite vers une licence en géographie, à Strasbourg, un choix de ville, guidé par son appétence pour l'allemand. Elle choisit le parcours aménagement du territoire en L3, en Master 1, elle part en Erasmus à Berlin où elle effectue un stage à la ville de Berlin puis revient à Strasbourg pour son M2 en Aménagement et urbanisme et un stage à Bâle dans une structure qui développe des projets transversaux sur le territoire tri national de l'Eurodistrict, sur les questions de management de la mobilité (information, communication, sensibilisation) et de changements des comportements. C’est ce stage qui lui a fait découvrir le domaine de la mobilité et lui a donné envie d’y travailler.
Elle a décidé de faire un second M2 en LEA spécifique à la gestion des projets européens où elle améliore son anglais et sa gestion de projet. Elle y valide un stage en Angleterre sur un projet de mobilité (Interreg, France-Angleterre : étude d’une vélo route).
 Elle a par la suite, été embauché chez l'un des partenaires pour suivre un autre projet de vélo route entre Paris et le Mont Saint Michel. Puis, elle saisit une autre opportunité pour travailler dans une collectivité publique dans les Yvelines sur le thème de l'ingénierie routière. Un peu plus éloignée de son domaine mais très formateur, avant de prendre son poste actuel, en tant que Cheffe de projet Plan de déplacement inter-entreprises et mobilités à Cergy Pontoise pendant 6 ans. Suite à une réorganisation de sa direction qui s’est agrandie, elle a été proposée pour devenir responsable de la mobilité de l’agglomération au sein de cette direction. Le territoire est plus petit que dans d’autres postes mais du coup, elle en a une meilleure connaissance. En Île-de-France, les agglomérations ne gèrent pas les transports en commun, cette compétence étant régionale, elle agit plutôt au niveau des employeurs, des écoles et de la population en général. Elle agit concrètement sur le changement de comportements.

  

Parcours de Thibault

 Thibault est arrivé à Strasbourg en 2004 pour y suivre une licence, qu'il a prolongée avec un master en Aménagement, Urbanisme et Développement des Territoires. Lors de sa deuxième année de master, il a effectué un stage de quatre mois à la Communauté Urbaine de Strasbourg (nouvellement Eurométropole). Ce stage a débouché sur un CDD de six mois. En 2010, désireux d’avoir une expérience à l’étranger, il est parti à Vancouver pour travailler initialement pendant les Jeux Olympiques d’hiver, mais est arrivé trop tard. Il a donc enchaîné divers petits boulots avant de passer un an en Nouvelle-Zélande, où il parcouru le pays en van tout en ayant des jobs d’appoint à côté.

De retour en France, Thibault a cherché du travail dans le grand quart nord-est et a été embauché à Lure. Là, il a travaillé sur un plan climat pour 146 communes regroupées en six communautés de communes. Il avait en charge ce vaste territoire, avec très souvent, peu de ressources humaines et de moyens financiers. Il a travaillé comme maître d’ouvrage sur des missions variées autour de la mobilité, du chauffage, de l’agriculture ou encore de l’alimentation.

Il a ensuite travaillé comme chef de projet photovoltaïque au sol à Besançon, où il cherchait des terrains pour des champs photovoltaïques. En 2023, avec l'augmentation des coûts de l'électricité, de nombreuses entreprises cherchaient à faire des économies. Comme ce n’était pas la stratégie de son employeur, Thibault a décidé de créé un bureau d’études, avec deux autres collègues, début 2024. Ils se sont spécialisés dans l’accompagnement de projets photovoltaïques en autoconsommation pour maîtriser les factures énergétiques, que ce soit en ombrière, au sol ou en toiture. Ils aident les entreprises, en réfléchissant aux projets, en suivant les chantiers et en mettant en service les installations. Leur rayon d'action s'étend sur 2 à 3 heures autour de Besançon, se concentrant sur des projets de taille moyenne, plus rapides à mettre en place et avec peu de concurrence.

 



Recherche d’emploi et intégration 

Après son stage, Thibault a trouvé l'intégration très facile. Dans sa promotion, cela a été le cas pour la majorité de ses camarades.  

Émilie insiste sur l'importance de ne pas se mettre trop de pression et être à l’écoute de ses attentes. Les premiers mois sont souvent épuisants, mais il est crucial de prendre du temps pour tisser des liens. Cela permet notamment de mieux comprendre les enjeux du poste, les attentes latentes, les idées reçues ou les tensions qu’il peut y avoir dans l’équipe ainsi que le passif du poste.

Garder aussi en tête que lors du recrutement, le responsable a bien en tête que vous êtes junior et que l’on ne demandera pas les mêmes choses qu’à une personne plus confirmée, ne vous mettez pas trop la pression. 

Thibault aborde les entretiens de manière détendue, répondant aux offres selon ses compétences, il insiste sur l’importance de se sentir légitime. Il est curieux et apprend beaucoup une fois en poste. Émilie ajoute que la mobilité géographique est plus facile quand on est jeune, et avec l’expérience, elle est devenue plus sélective. Elle parle de compromis au début de la carrière, et que l’expérience permet par la suite de pouvoir d’être plus sélectif.

 Ils encouragent les candidats à ne pas se limiter par des critères stricts des offres d'emploi, il y a souvent beaucoup de critères mais personne ne trouve le mouton à 5 pattes, alors même si on ne correspond pas à 100% il faut se lancer. Souvent les recruteurs cherchent aussi des compétences transversales et sont prêts à vous former sur certaines compétences spécifiques.

Emilie par exemple, repère tout de suite la manière d’être, la posture de la personne, sa motivation en plus des compétences.

Emilie indique que dans le public, souvent il y a un besoin de recrutement rapide suite notamment à des remplacements de collègues, cela peut être de belles opportunités en début de carrière 

 

Différences entre le secteur privé et public

Émilie note que les périodes pré-électorales peuvent rallonger les délais et être frustrantes dans le secteur public. Thibault constate que, bien que les deux secteurs aient des rythmes de travail similaires, les décisions politiques dans le public peuvent nécessiter de la résilience et de la distance car nous ne sommes pas toujours en accord avec les décisions politiques. Tandis que dans le privé, les décisions peuvent être influencées par des choix stratégiques plus rapides.


Devenir son patron

Parmi les défis actuels, il y a celui de réussir à rentabiliser l'activité, de faire ses preuves dans le domaine et de décider si l’on souhaite embaucher et manager. La confiance des entreprises, notamment des PME, envers le développement durable est croissante. Sur le photovoltaïque, Thibault note une demande très forte, avec quasiment 100 % des rendez-vous aboutissant à des projets. Dans les PME, c'est souvent le directeur qui prend les décisions, parfois avec le responsable de maintenance ou de l’énergie.

Pour trouver des clients, ils répondent à des marchés publics. La majorité de leurs clients sont des privés, ils vous donc explorer Google Earth en fonction des domaines d’activité, puis les contactent par mail ou téléphone.

 


Sensibilité du secteur privé au développement durable

Thibault : L’aspect financier reste leur intérêt premier, par exemple le photovoltaïque n’a jamais eu un retour sur investissement aussi rapide.

Emilie : Ce n’est pas leur première préoccupation mais cela peut être un atout de trajet sur la question pour attirer des futurs salariés ou baisser le nombre d’accidents de trajets. 

Les problématiques sont diverses, par exemple, comment j’attire des salariés avec tel et tel profil ?  Je n’ai plus de places sur mon parking, comment je gère l’afflux des salariés ? Pour cela, je peux construire un nouveau parking, je peux communiquer sur des déplacements alternatifs, etc. 

Le sujet de la mobilité est aussi un sujet dont s’empare les syndicats et qui est devenu un des facteurs de paix sociale, au sein de l’entreprise.

 


Complémentarité entre ingénierie et sociologie

Emilie note que la France est un pays d’ingénieurs mais dans la communauté traitant de la mobilité, il est admis que l’angle sociologique a un rôle indéniable pour appréhender et mettre en œuvre les actions. Thibault rajoute que dans une équipe, avoir une personne avec une formation en sciences sociales permet d’apporter une vision complémentaire. Par exemple, il peut tout à fait avoir sa place en tant que chef de projet, où il faut manager, déminer des sujets sensibles ou encore accompagner le changement. 

Exemple de la coopération citoyenne à Cergy Pontoise

Emilie nous explique que chaque citoyen volontaire est tiré au sort et qu’après il faut les former sur les sujets au risque de ne se retrouver qu’avec des propositions « bateaux ». L’avantage de la concertation c’est qu’elle permet d’éclairer les élus sur le ressenti des habitants et l’acceptabilité de certaines mesures, en plus des actions concrètes qui peuvent en ressortir. Les limites sont le temps nécessaire car cela rallonge forcément les délais, qu’elle ne peut pas porter sur tout et que cela ne débouche pas toujours sur un consensus, certains projets sont très clivants.  

 

Recommandations de lecture et de formation 

Ils recommandent plusieurs livres et MOOC sur l’aménagement et le développement durable, comme "La Tentation du Bitume" et les ressources de la maison d’édition rue de l’échiquier, ainsi que des podcasts de Thinkerview, les vidéos de Jean-Marc Jancovici et des ressources pour comprendre les enjeux du transport et de l’énergie.


Propos de Thibault Aubertin et Emilie Lepicard recueillis par Laetitia Sciacca

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