Yves Breem : analyste des politiques migratoires à l’OCDE
Analyser pour conseiller les États
Avec comme matière première les données des états membres de l’OCDE, Yves Breem produit des analyses statistiques et économiques dans son domaine de prédilection : l’immigration. Fil rouge qu’il suit depuis la fin de ses études de démographie à l’Université de Strasbourg.
Depuis trois ans, Yves Breem est analyste au sein de la division des Migrations internationales de l’OCDE, l’organisation internationale d’études économiques. Basé à Paris, elle compte 2500 salariés et rassemble 35 pays. Sa vocation est de conseiller les états membres par la production d’analyses statistiques et économiques afin d’évaluer les politiques publiques. Yves Breem, lui, analyse les données relatives aux politiques d’immigration et d’intégration. Il est chargé d’une étude principale qui l’occupe généralement 12 à 18 mois, en général avec deux collègues et sous l’œil d’un superviseur, mais aussi d’études plus petites, souvent liées à l’actualité. Son travail se déroule essentiellement sur ordinateur et parfois s’apparente à celui d’un chercheur, explique-t-il.
Des chiffres et des lettres
Il manie aussi bien les chiffres que les lettres, puisqu’il est chargé de produire les statistiques mais aussi de rédiger leur analyse. Ce qui implique de savoir coucher ses idées sur le papier et de bien écrire. Cette double compétence est ce qu’il aime particulièrement dans son métier. Ainsi que le sujet de l’immigration « car il offre une palette de thèmes. On s’intéresse aussi bien aux flux migratoires qu’à l’accès au logement, à l’éducation, à l’emploi, au revenu, à la discrimination… C’est très transversal. Et puis, on constate l’effet des politiques publiques. » Ce qui est particulièrement intéressant car le but est de dégager des bonnes pratiques, par comparaison des données et des politiques, pour conseiller les états membres.
Nuit illicite
C’est cet intérêt pour l’étude des populations qui a mené ce natif de la région parisienne à Strasbourg qui était la seule université à proposer la licence de démographie. Il a continué en master. C’était une petite promotion (15 étudiants), très soudée, où il a d’ailleurs rencontré sa femme, démographe également. Son meilleur souvenir est la nuit non autorisée qu’ils ont passé tous ensemble, avec leur duvet, à l’intérieur de la petite bibliothèque de démographie, pour marquer la fin de leurs études et leur séparation.
Réseau
Il doit à un enseignant, Didier Breton, son intégration dans le marché du travail. « Il m’a conseillé un poste de chargé de recherche à l’INED[1], dans le cadre d’un projet européen sur l’harmonisation des statistiques d’immigration. Je le remercie, c’est ainsi que j’ai mis le pied à l’étrier. » Il travaille ensuite à l’OFPRA, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, qu’il représente au Haut Conseil à l’intégration. Avec ce réseau, il obtient un CDI à l’éphémère ministère de l’Immigration, créé en 2007, fusionné 18 mois plus tard avec le ministère de l’Intérieur. C’est par ce biais que l’OCDE lui propose le poste qu’il occupe actuellement grâce au détachement qu’il obtient du ministère de l’Intérieur.
« J’ai été chanceux » dit-il. Il sait surtout cultiver et entretenir son réseau, et c’est le conseil qu’il donne aux étudiants : « Professeurs, collègues, amis, cultivez de bonnes relations avec chacun et gardez le contact. Toute personne que l’on a connue un jour peut influer positivement sur votre carrière ».
Avec comme matière première les données des états membres de l’OCDE, Yves Breem produit des analyses statistiques et économiques dans son domaine de prédilection : l’immigration. Fil rouge qu’il suit depuis la fin de ses études de démographie à l’Université de Strasbourg.
Depuis trois ans, Yves Breem est analyste au sein de la division des Migrations internationales de l’OCDE, l’organisation internationale d’études économiques. Basé à Paris, elle compte 2500 salariés et rassemble 35 pays. Sa vocation est de conseiller les états membres par la production d’analyses statistiques et économiques afin d’évaluer les politiques publiques. Yves Breem, lui, analyse les données relatives aux politiques d’immigration et d’intégration. Il est chargé d’une étude principale qui l’occupe généralement 12 à 18 mois, en général avec deux collègues et sous l’œil d’un superviseur, mais aussi d’études plus petites, souvent liées à l’actualité. Son travail se déroule essentiellement sur ordinateur et parfois s’apparente à celui d’un chercheur, explique-t-il.
Des chiffres et des lettres
Il manie aussi bien les chiffres que les lettres, puisqu’il est chargé de produire les statistiques mais aussi de rédiger leur analyse. Ce qui implique de savoir coucher ses idées sur le papier et de bien écrire. Cette double compétence est ce qu’il aime particulièrement dans son métier. Ainsi que le sujet de l’immigration « car il offre une palette de thèmes. On s’intéresse aussi bien aux flux migratoires qu’à l’accès au logement, à l’éducation, à l’emploi, au revenu, à la discrimination… C’est très transversal. Et puis, on constate l’effet des politiques publiques. » Ce qui est particulièrement intéressant car le but est de dégager des bonnes pratiques, par comparaison des données et des politiques, pour conseiller les états membres.
Nuit illicite
C’est cet intérêt pour l’étude des populations qui a mené ce natif de la région parisienne à Strasbourg qui était la seule université à proposer la licence de démographie. Il a continué en master. C’était une petite promotion (15 étudiants), très soudée, où il a d’ailleurs rencontré sa femme, démographe également. Son meilleur souvenir est la nuit non autorisée qu’ils ont passé tous ensemble, avec leur duvet, à l’intérieur de la petite bibliothèque de démographie, pour marquer la fin de leurs études et leur séparation.
Réseau
Il doit à un enseignant, Didier Breton, son intégration dans le marché du travail. « Il m’a conseillé un poste de chargé de recherche à l’INED[1], dans le cadre d’un projet européen sur l’harmonisation des statistiques d’immigration. Je le remercie, c’est ainsi que j’ai mis le pied à l’étrier. » Il travaille ensuite à l’OFPRA, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, qu’il représente au Haut Conseil à l’intégration. Avec ce réseau, il obtient un CDI à l’éphémère ministère de l’Immigration, créé en 2007, fusionné 18 mois plus tard avec le ministère de l’Intérieur. C’est par ce biais que l’OCDE lui propose le poste qu’il occupe actuellement grâce au détachement qu’il obtient du ministère de l’Intérieur.
« J’ai été chanceux » dit-il. Il sait surtout cultiver et entretenir son réseau, et c’est le conseil qu’il donne aux étudiants : « Professeurs, collègues, amis, cultivez de bonnes relations avec chacun et gardez le contact. Toute personne que l’on a connue un jour peut influer positivement sur votre carrière ».
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Yves Breem : analyste des politiques migratoires à l’OCDE
2017-01-30 14:01:10
alumni.unistra.fr
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2017-01-30 14:01:10
2017-01-30 13:16:05
Service Relations Alumni UNISTRA
Analyser pour conseiller les États
Avec comme matière première les données des états membres de l’OCDE, Yves Breem produit des analyses statistiques et économiques dans son domaine de prédilection : l’immigration. Fil rouge qu’il suit depuis la fin de ses études de démographie à l’Université de Strasbourg.
Depuis trois ans, Yves Breem est analyste au sein de la division des Migrations internationales de l’OCDE, l’organisation internationale d’études économiques. Basé à Paris, elle compte 2500 salariés et rassemble 35 pays. Sa vocation est de conseiller les états membres par la production d’analyses statistiques et économiques afin d’évaluer les politiques publiques. Yves Breem, lui, analyse les données relatives aux politiques d’immigration et d’intégration. Il est chargé d’une étude principale qui l’occupe généralement 12 à 18 mois, en général avec deux collègues et sous l’œil d’un superviseur, mais aussi d’études plus petites, souvent liées à l’actualité. Son travail se déroule essentiellement sur ordinateur et parfois s’apparente à celui d’un chercheur, explique-t-il.
Des chiffres et des lettres
Il manie aussi bien les chiffres que les lettres, puisqu’il est chargé de produire les statistiques mais aussi de rédiger leur analyse. Ce qui implique de savoir coucher ses idées sur le papier et de bien écrire. Cette double compétence est ce qu’il aime particulièrement dans son métier. Ainsi que le sujet de l’immigration « car il offre une palette de thèmes. On s’intéresse aussi bien aux flux migratoires qu’à l’accès au logement, à l’éducation, à l’emploi, au revenu, à la discrimination… C’est très transversal. Et puis, on constate l’effet des politiques publiques. » Ce qui est particulièrement intéressant car le but est de dégager des bonnes pratiques, par comparaison des données et des politiques, pour conseiller les états membres.
Nuit illicite
C’est cet intérêt pour l’étude des populations qui a mené ce natif de la région parisienne à Strasbourg qui était la seule université à proposer la licence de démographie. Il a continué en master. C’était une petite promotion (15 étudiants), très soudée, où il a d’ailleurs rencontré sa femme, démographe également. Son meilleur souvenir est la nuit non autorisée qu’ils ont passé tous ensemble, avec leur duvet, à l’intérieur de la petite bibliothèque de démographie, pour marquer la fin de leurs études et leur séparation.
Réseau
Il doit à un enseignant, Didier Breton, son intégration dans le marché du travail. « Il m’a conseillé un poste de chargé de recherche à l’INED[1], dans le cadre d’un projet européen sur l’harmonisation des statistiques d’immigration. Je le remercie, c’est ainsi que j’ai mis le pied à l’étrier. » Il travaille ensuite à l’OFPRA, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, qu’il représente au Haut Conseil à l’intégration. Avec ce réseau, il obtient un CDI à l’éphémère ministère de l’Immigration, créé en 2007, fusionné 18 mois plus tard avec le ministère de l’Intérieur. C’est par ce biais que l’OCDE lui propose le poste qu’il occupe actuellement grâce au détachement qu’il obtient du ministère de l’Intérieur.
« J’ai été chanceux » dit-il. Il sait surtout cultiver et entretenir son réseau, et c’est le conseil qu’il donne aux étudiants : « Professeurs, collègues, amis, cultivez de bonnes relations avec chacun et gardez le contact. Toute personne que l’on a connue un jour peut influer positivement sur votre carrière ».
[1] Institut national d’études démographiques
Stéphanie Robert
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