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Mathieu Galtier : « Suivre un pays qui tente de se reconstruire »

Portraits

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17/06/2015

Depuis 2012, Mathieu Galtier, journaliste formé au CUEJ (Centre universitaire d’enseignement du journalisme) de Strasbourg, s’est établi à Tripoli. Une vie professionnelle « intense » et « excitante », malgré le potentiel danger pour les journalistes…
 

Il est arrivé en Lybie juste après la révolution arabe, avec sa compagne, elle aussi journaliste freelance formée au CUEJ. Mathieu écrit pour plusieurs journaux français comme Libération, Sud Ouest, le Magazine de l’Afrique, mais aussi pour des médias étrangers comme IRIN, le site d’information humanitaire, ou ARA, l’agence de reporters à l’étranger. Dans 90 % des cas, c’est lui qui propose les sujets aux journaux, grâce à sa veille, ses réseaux professionnels et personnels, et en rencontrant les décideurs politiques, les associations, les habitants… « En fait, je ne m’arrête jamais de travailler. Même quand je suis dans un café avec des amis libyens, une conversation peut faire tilt et donner lieu à un sujet intéressant à creuser » dit-il. Quand l’actualité est très forte, ce sont les journaux qui l’appellent, comme lors de l’attaque de l’ambassade de France ou lors de l’enlèvement du Premier ministre libyen.

Il écrit sur tout type de sujet : évidemment, l’actualité politique, les conflits et les combats, mais aussi sur la culture et le sport. Il se souvient d’un sujet sur le lancement du premier bateau de plaisance libyen, pour le magazine Voiles et voiliers. « C’est un ton plus léger. Ces articles culturels ou sportifs sont un peu comme des respirations » dit-il. Ses sujets les plus marquants concernent les familles déplacées, obligées de fuir en raison des conflits, des problèmes d’accès à l’eau ou à la nourriture.


« Tout est parti de cet e-mail… »
Il est reporter freelance à l’étranger depuis 2010, après une première expérience professionnelle dans la presse quotidienne régionale, à Sens. Une amie de promotion l’invite alors à couvrir le référendum au Soudan. « C’était une opportunité, tout est parti de cet e-mail » dit-il. Il est resté au Soudan jusqu’à son expulsion en 2012.

« Je ne recherchais pas avoir le statut de freelance. Au début, je l’ai plutôt subi. Mais au final, ça me plaît, même si je ne pense pas faire ça toute ma vie. Chaque jour est différent. Je m’organise comme je veux, ou comme je peux. Vivre à l’étranger, c’est une expérience intense. C’est un pays très différent, c’est excitant. C’est intéressant de pourvoir suivre un pays qui part de zéro et tente de se reconstruire » confie-t-il. Il ajoute qu’il ne sent pas sa vie en danger, même ce n’est pas rare qu’il se fasse arrêter par les milices. « Nous devrons peut-être partir si l’Etat islamique se renforce. Nous sommes en pleine réflexion ».


« La déloc : le point d’orgue de ces deux années »
Il a étudié au CUEJ de 2007 à 2009, après ses quatre années d’études à l’IEP (Institut d’études politiques) de Lyon. Comme d’autres, c’est la « déloc » qu’il retient. Chaque promotion part à l’étranger pendant un mois pour y réaliser des reportages de presse écrite, radio et télé. « Nous étions au Sichuan pour couvrir la reconstruction après le séisme. Je me souviens que je m’étais déjà fait arrêter ! J’ai l’habitude. Ça m’a appris à relativiser… » sourit-il. « C’était une grande expérience, un énorme avantage que possède la formation par rapport aux autres. L’aspect terrain est très accentué au CUEJ. Et puis, comme toute la promo partait ensemble, sur le plan humain, c’était très enrichissant. Le point d’orgue de ces deux années. »
 

Stéphanie Robert

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