Lucas Michaud, responsable de l'action culturelle territoriale, Le Moloco « Mon ambition : le développement culturel de mon territoire »

Diplômé de l’IPAG et de Sciences Po Strasbourg en administration publique, Lucas Michaud s'est spécialisé dans la culture par passion de la musique sur scène. Il est aujourd'hui responsable de l'action culturelle pour la scène de musiques actuelles du Pays de Montbéliard, Le Moloco. Un poste qui lui offre autonomie, richesse des rencontres et action pour son territoire.

« Le Moloco est une établissement public local qui a trois missions, la diffusion de concerts, l'accompagnement des artistes et l'action culturelle sur le territoire de l’agglomération de Montbéliard. Je suis responsable de la troisième, depuis septembre 2021. Il s'agit de projets de médiation et d'éducation artistique et culturelle qui mettent en lien les artistes et les personnes du territoire. L'idée est de proposer une expérience artistique aux bénéficiaires, aux côtés des artistes. Ils peuvent être des élèves, de la maternelle au lycée, des personnes âgées dans les Ehpads, des détenus, ou plus simplement des habitants » explique Lucas Michaud. Au total, cette action culturelle peut toucher jusqu’à 2 000 personnes par an.

Proposer une expérience artistique aux habitants

Parmi ces projets, citons par exemple « Le Moloco rembobine » pour les 10 ans de la structure, durant lequel 10 habitants ont réalisé 10 capsules sonores, en complicité avec un artiste sonore ; ou encore l'Orchestre à l'école, où les élèves de seconde apprennent à jouer le répertoire d'un artiste de rock, rap ou reggae avec les instruments classiques pour donner ensemble un concert à la fin de l'année. « Le résultat est toujours remarquable, car les lycéens n'ont souvent aucune pratique musicale » souligne-t-il. Lucas Michaud mène les projets de A à Z, de la conception à la coordination et au suivi. Sa deuxième mission, qui occupe un cinquième de son temps, est la recherche et la gestion des mécénats et partenariats.

 Il apprécie la liberté d'action que lui offre son poste et la multiplicité des acteurs avec lesquels il travaille. « Le champ des possibles est large. C'est très riche, je rencontre beaucoup de personnes différentes et intéressantes. Je suis très attaché à mon territoire, le pays de Montbéliard, et je n'ai pas d'autre ambition que d'agir en faveur de son développement culturel » dit-il. 

Culture et secteur public

 Son poste actuel est au croisement de sa passion, la musique live (il assiste à jusqu’à 300 concerts par an), et son intérêt professionnel, le secteur public et l'intérêt général. « Dès le lycée, je voulais travailler pour le secteur public. J'ai identifié l'IPAG à Strasbourg, l'institut de préparation à l'administration générale, que j'ai intégré en 3^e année de licence, en 2009. J'ai poursuivi en master 2 Carrières et action publiques à Sciences Po Strasbourg. Je me suis ainsi formé en droit public, économie, gestion. J'ai acquis la rigueur dans le travail, une grande capacité rédactionnelle, et une nécessaire culture générale et administrative. Toutes ces compétences me sont précieuses aujourd’hui » explique-t-il. 

« Construisez votre chemin »

« J'envisageais déjà le secteur culturel, mais sans pratique artistique, je ne pensais pas que c'était possible ». Mais ça l'est devenu, dès son premier poste en 2012. Il est chargé du secteur culturel pour le Conseil départemental du Territoire de Belfort, puis directeur de la médiathèque départementale de Delle. Il obtient les concours de la fonction publique en 2014. « J'ai construit ma carrière en direction du secteur culturel et je ne l'ai plus lâché » dit-il. En 2018, un partenaire culturel lui propose « une opportunité qui ne se refuse pas » : un poste de chargé de mission au Ministère de la Culture à Paris dans le secteur de la danse. A l’été 2021, il postule au Moloco pour son poste actuel. 

« Si vous avez identifié un domaine qui vous porte, vous passionne, donnez-vous à fond pour y parvenir. La porte est toujours ouverte, il n’y a pas qu’un seul chemin, mais plusieurs, construisez le vôtre » recommande-t-il.

Propos recueillis par Stéphanie Robert

Crédit photo : Stéphanie Durbic