La communication non verbale : différents courants, limites et conseils
Compte rendu de l'afterwork du 16 décembre 2019
Introduction
Dr Joe Bell, docteur écossais du 18e siècle, a développé une certaine technique d’analyse de ses patients pour établir un bon diagnostic.
Lors d’un cas pratique avec ses étudiants, il a laissé se présenter un de ses patients puis à lui-même rajouter quelques détails en plus.
Le patient était sous-officier, mais il ne l’est plus, et sa dernière mission s’est déroulé à la Barbade. Il explique ensuite comment il est arrivé à ces conclusions.
Dans l’armée : il est rentré de manière poli dans la pièce sans enlever son chapeau (comme les militaires à cette époque)
Sous-officier : il a assez d’argent pour s’acheter des habits de moyenne gamme
A la Barbade : il a une éruption cutanée courante chez les militaires revenant de ces îles.
Voici comment Joseph Bell a posé les premières pierres de la méthode déductive et inspira Sherlock Holmes à son élève Sir Conan Doyle.
Pour en savoir plus : L’homme qui était Sherlock Holmes : une biographie du Dr Joe Bell. Écrit par Ely M. Liebow
La communication a différents médias :
- Le verbal
- Le para verbal
- Le non verbal
Les pratiques pseudoscientifiques
- La règle des 3V
Beaucoup de formation en communication se base sur deux études menées en 1967 par Albert Mehrabian qui découpe la communication en 7% (verbal), 38% (para verbal), 55% (non-verbal).
Attention à ce découpage, car très limitatif étant donné qu’il se base sur 2 expérimentations uniquement et que celles-ci ont plusieurs faiblesses :
1. l’expérience n’a été testé que sur 10 participants
2. cet échantillon n’est pas représentatif en terme de sexe, car il s’agit uniquement de femmes
3. il n’a utilisé que 2 modalités pour vérifier son hypothèse
Albert Mehrabian lui-même, dans un courrier adressé à Max Atkinson notait: “Je suis évidemment mal à l’aise du fait que mon travail soit mal cité. Dès le début, j’ai tenté d’expliquer aux gens les limites de mes découvertes."
- L’école de Palo Alto dont découle la PNL (programmation neuro linguistique)
Plus d’infos sur la PNL (source wikipedia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Programmation_neuro-linguistique
- Paul Ekman et les micro expressions
Qui a inspiré la série "Lie to me"
Il a défini 6 expressions émotionnelles identifiables universellement sur les visages (colère, peur, joie, tristesse, dégoût, surprise)
Plus d’informations (source wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Ekman
- La synergologie
Son objectif est de mieux comprendre l’individu et dans quelle mesure son non-verbal a une certaine cohérence.
La synergologie analyse les micros démangeaisons, la préhension, la posture sur une chaise, les boucles de retroaction (se tenir la main, croiser ou non les bras, etc.), l’utilisation de l’espace, les micro expressions du visage (par exemple, est-ce que la personne cligne des yeux quand elle parle - signe qu’elle enregistre - pour savoir si elle nous écoute).
Souvent les politiques ne sont pas formés à gérer leur non verbal mais entraîné à être en accord avec leurs propos. Par exemple, une homme politique qui doit défendre un projet de loi porté par son parti mais avec lequel il n’est pas d’accord. Le coaching va s’atteler à tirer du positif, par exemple, le faire se raccrocher à un article de la loi auquel il adhère.
En savoir plus (source wikipédia) : https://fr.wiktionary.org/wiki/synergologie
Pratique de l’intervenant :
"Dans la pratique, je m’appuie sur la synergologie sans en faire une vérité absolue. Par exemple, si je vois quelque chose, je pars du principe que je ne sais pas et je vais l’interroger pour confirmer ou non.
De plus, si par exemple, la personne se gratte le cou en me répondant, peut-être n’est-ce simplement qu’un collier qui gêne la personne et non une stratégie de détournement.
Je n’utilise pas la grille définit par la synergologie car il y trop d’informations à prendre en compte."
Conseils :
- Quand vous pensez détecter une émotion, poser des questions pour le vérifier.
- L’interprétation des signes peut porter à confusion, car tout le monde ne réagit pas de la même manière.
- Reformuler, plutôt qu’interpréter.
- Exemple de l’un des participants : ses proches lui disent souvent qu’il est fermé voire fâché, alors qu’il est juste en pleine réflexion ou dans ses pensées. Il pensait que son non verbal était en désaccord avec lui alors qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise interprétation.
Dans le cadre du recrutement, on dit souvent aussi que ce n’est pas bien de croiser les bras car c’est synonyme de fermeture ou encore de peur extrême.
Toutefois, tout dépend de la situation, souvent on croise également les bras quand l’on réfléchit.
Soyez précautionneux avec ces conseils et ne les prenez pas pour argent comptant.
Soyez le plus naturel et le plus authentique possible plutôt que d’essayer de vous contrôler.
Pour faire transparaître son aisance, soyez-le et donc préparez votre entretien !
Il n’y a pas de recette miracle.
Reformuler et questionner.
Aller plus loin :
Lecture recommandée : Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens de Joule Robert-Vincent, un chercheur en psychologie sociale, se basant sur des expériences valides, paru en 1987 et réédité en 2002.
Propos recueillis par Laetitia Sciacca sur l’intervention de Julien Mallet-Cosson
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