Gwenaëlle Cado, chargée de projets R&D, Hartmann France : Le développement de nouveaux dispositifs médicaux made in Alsace
Avec son diplôme d'ingénieur chimiste de l'ECPM, l'École européenne de chimie, polymères et matériaux de Strasbourg, et son doctorat en physico-chimie des matériaux, Gwenaëlle Cado est devenue chargée de projet R&D pour Hartmann France en Alsace. L'entreprise produit des pansements et autres dispositifs médicaux pour le soin des plaies.
Hartmann France est la filiale française d’Hartmann, entreprise allemande née il y a 200 ans, devenue multinationale, spécialisée dans le soin des plaies. Elle emploie 1000 personnes, dont 420 à l'usine de Lièpvre, où travaille Gwenaëlle Cado depuis 2018. Y sont notamment produits des pansements, des compresses, des sets de soins post-opératoires, et quelques produits pour l’incontinence. L’usine fournit les hôpitaux, les pharmacies, les maisons de retraite.
Recherche et développement
Au service R&D, Gwenaëlle Cado développe de nouveaux produits ou procédés, teste les nouvelles matières premières et améliore les gammes existantes pour que l'entreprise reste leader du marché européen. « Il peut s'agir par exemple du développement d'une nouvelle barrière stérile, depuis le sourcing des matières premières, les essais de qualité en production jusqu'à la mise sur le marché » explique-t-elle.
La docteure aime la diversité de son métier et les défis à relever, par exemple pour pallier rapidement les problèmes qui surviennent en production. Les projets de développement à long terme sont aussi gratifiants, lorsque le produit arrive sur le marché après des années de recherches, tests et documentation. Avec la croissance du service R&D, elle va ajouter prochainement une mission de management et piloter une équipe de développeurs.
L’éventail des matériaux
Après son bac, Gwenaëlle Cado a choisi l'ECPM pour son offre de formation trilingue franco-anglo-allemande. Elle a alors l'ambition de travailler dans la recherche, publique ou privée, et d'être utile aux personnes. Elle se spécialise en sciences des matériaux, pour l'étendue des domaines d'application. « La richesse et la diversité des matières enseignées (polymères, céramique, verre, biomatériaux...) m'ont donné une grande ouverture d'esprit qui m'a permis de dialoguer aisément avec les spécialistes. Je comprends les enjeux, je peux faire le lien entre les professionnels et transmettre les informations, c'est essentiel en gestion de projet » dit-elle.
« En thèse, j'ai appris la ténacité »
Diplômée ingénieure en 2008, elle poursuit en thèse, de 2009 à 2012, à l'Institut Charles Sadron à Strasbourg. Son sujet porte (déjà) sur le développement de nouveaux dispositifs médicaux, par dépôt de couches minces de polysaccharides aux propriétés antibactériennes et antifongiques (la poursuite de ces recherches a ensuite permis le développement de start-up comme Spartha medical, qui développe des revêtements antimicrobiens pour les implants). « En thèse, j'ai connu des hauts et des bas, nous n’avons pas toujours les résultats souhaités. Ça m'a appris à être tenace, à ne pas baisser les bras, et à rebondir après un échec » confie-t-elle.
Elle suspend sa carrière pendant 3 ans pour élever ses deux enfants, avant de trouver un emploi en Normandie, comme cheffe de projet pour étudier la faisabilité d'un nouveau réservoir de gaz naturel liquéfié. Elle est alors la première docteure de l'équipe. Elle enchaîne en 2018 avec une brève expérience de consultante à Grenoble, avant de postuler chez Hartmann. «Rien n'est figé, on peut toujours changer de voie. Toutes ces expériences enrichissent le parcours » conclut-elle.
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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