Guillaume Bertrand : un linguiste dans les métiers de l’édition
« Les métiers de l’édition et du livre sont des métiers gratifiants et beaux. A la recherche de nouveaux auteurs, on se retrouve souvent face à des experts talentueux que l’on accompagne, en espérant que leurs livres rencontreront leur public », commente Guillaume Bertrand, éditeur depuis trois ans au sein du Groupe Eyrolles, maison d’édition, diffuseur et libraire à Paris. Entré dans le métier par la petite porte, Guillaume n’a pas ménagé ses efforts et a progressivement gravi les échelons pour se retrouver aujourd’hui à ce poste.
En 1994, après un baccalauréat littéraire, c’est logiquement que Guillaume s’oriente vers des études de lettres. D’un DEUG en lettres modernes à un DEA en sciences du langage, il passe cinq ans à la Faculté des Lettres de Strasbourg. L’éventualité d’une thèse écartée, Guillaume se lance sur le marché du travail et démarre en tant qu’assistant d’édition stagiaire dans des maisons d’édition parisiennes : les Editions Zulna pendant quelques mois, puis les Editions Hors-Commerce.
Jusqu’en 2006, il enchaîne plusieurs maisons d’édition scolaire et para-scolaire – Editions Breal, Editions Rue Des Ecoles, Editions Foucher - puis devient chef de projet chez Margaux Orange, une agence de communication scientifique, où il pilote l’édition de livres de médecine. « N’étant pas scientifique, j’avais au début une appréhension par rapport à l’édition médicale », reconnaît Guillaume. « Finalement, je me suis rendu compte que pour éditer un livre, il n’est pas forcément nécessaire d’être un spécialiste du sujet. »
Au bout de trois ans, souhaitant s’ouvrir à de nouveaux horizons,il quitte l’agence et décide de reprendre des études. Depuis quelques temps, ce linguiste chevronné s’intéresse aux outils informatiques de traitement automatique des langues naturelles (TALN) pour des applications spécialisées (édition numérique, intégration de ressources linguistiques à des moteurs de recherche, Web sémantique…). Il fait à nouveau confiance à l’Université de Strasbourg pour lui apporter un complément de formation.
Un retour sur les bancs de la fac fortement apprécié
Demandeur d’emploi, il entame un parcours en formation continue et s’inscrit en master Langues et interculturalité – linguistique, informatique, et traduction - à l’UFR des langues et sciences humaines de Strasbourg. Il revient avec beaucoup de plaisir en Alsace pour une parenthèse estudiantine de deux ans. « Les craintes éprouvées au début de la reprise de mes études se sont vite dissipées. Tout s’est très bien passé. J’ai même retrouvé des enseignants que j’avais eus quelques années auparavant, en formation initiale », se souvient Guillaume. « Quand on reprend des études après une expérience professionnelle plus ou moins longue - dix ans dans mon cas - on sait pourquoi on est là. On en est que plus motivé. »
Sorti du master en 2011, Guillaume se fait embaucher en tant qu’éditeur par le Groupe Eyrolles à Paris. Depuis près de trois ans, il pilote des projets éditoriaux dans le domaine du management, de l’actualité économique et de la santé. En parallèle, il s’intéresse à la montée en puissance du livre numérique sur le marché et, grâce aux compétences techniques acquises récemment à l’Université de Strasbourg, aborde sereinement ce nouvel univers. Sous le statut d’auto-entrepreneur, il mène occasionnellement une activité d’éditeur free-lance dans le domaine de l’art numérique. « Quand il me reste du temps ou que les projets proposés m’intéressent. »
Très attaché à l’Université de Strasbourg, Guillaume se dit prêt à s’investir dans le réseau Alumni. « Les années passées dans cette université ont été riches et m’ont beaucoup apporté, tant par la qualité des enseignants et des enseignements, que par les rencontres réalisées. J’ai aujourd’hui plus à apporter à son réseau qu’à en attendre. La conjoncture actuelle du travail est compliquée et se construire un réseau pour trouver un emploi devient un impératif. » Pour Guillaume, s’orienter vers les métiers de l’édition reste aujourd’hui possible. « Il suffit de se lancer, sans forcément passer par une formation spécifique. Et accepter de commencer par la petite porte et de se former sur le tas », conseille-t-il.
Véronique Meder
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