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Florence Sonntag, cheffe d'équipe, Nonviolent Peaceforce : Pour une réconciliation nonviolente en Irak

Portraits

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22/06/2020

Les études de sciences politiques mènent à tout, y compris à accompagner le processus de paix en Irak dans une ONG non violente. L’intervention civile de paix est la mission de Florence Sonntag, diplômée de l'IEP Strasbourg, militante de la cause climatique et environnementale et des droits humains. 


Depuis juillet 2019, Florence Sonntag coordonne l'une des trois équipes de l'ONG internationale Nonviolent Peaceforce en Irak. Avec son équipe d'une quinzaine de collaborateurs de toutes nationalités, sa mission est d'accompagner les processus de paix et de réconciliation avec les méthodes de la nonviolence dans le Nord-Ouest du pays. La région est marquée par la présence de l'Etat Islamique jusqu'en 2017. 

Elle et son équipe interviennent auprès des autorités locales, des acteurs de la sécurité, de la société civile, des communautés… Il s'agit par exemple de mener une campagne d’information pour faire connaître les processus de paix à la population, ainsi que leurs droits. Ou d’organiser des « forums citoyens » pour recueillir la parole et les besoins des communautés, pour ensuite les faire remonter aux autorités. « Nous ciblons particulièrement les femmes et les jeunes pour qu’ils soient inclus dans les politiques publiques. Ils sont malheureusement souvent en marge des processus. Ici, les hommes dominent très largement l'espace public, c'est un défi de taille, où l'on doit être ouvert à l'interculturalité, c'est passionnant ! » commente-t-elle. Sa mission est reconduite jusqu'à fin 2020. Outre l'Irak, l'ONG est aussi présente aux Philippines, au Soudan du Sud, au Myanmar...


« Je suis fière de participer à ce mouvement »

Travailler à l'étranger était une envie qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs années. Cette opportunité s’est présentée grâce à son réseau, issu de son engagement associatif. Elle s'est rapprochée du mouvement de la nonviolence via le mouvement pour le climat en France, puis par une formation en 2017. « J'ai pris conscience qu'on pouvait appliquer la nonviolence à l'étranger pour protéger la population. Ce travail a du sens pour moi, je suis fière de participer à ce mouvement. De plus, il satisfait ma curiosité pour l'international. C'est un challenge de s'adapter à une culture totalement différente, de manager une équipe de près de 10 nationalités. J'ai encore beaucoup à apprendre, ça rend humble » raconte-t-elle. Elle a commencé par une mission au Mexique en 2018-2019 pour Peace Brigades International, avant de venir en Irak.

A moyen terme, Florence envisage une autre mission, au Moyen-Orient ou en Amérique latine. A plus long terme, elle souhaite vivre et travailler en Europe, au « modèle social remarquable », dans une ONG ou une organisation internationale.


L’appel de l’international

Florence Sonntag a étudié les sciences politiques à l'IEP Strasbourg, de 2006 à 2011, attirée par la diversité des enseignements et son ancrage dans l'international : un échange d'un an dans une université étrangère est inscrit dans le cursus, en 3e année. Elle l'a réalisé à l'Université métropolitaine de Prague. Elle en a profité pour apprendre le tchèque, elle qui adore les langues. « Enfant, je disais que je voulais parler toutes les langues du monde » sourit-elle. Polyglotte, elle parle couramment l'anglais, l'allemand et l'espagnol, et a appris les bases du tchèque et de l'arabe. Un véritable atout dans son CV selon elle. En 5e année, elle a aussi réalisé un double diplôme en politiques publiques et internationales à l'Université de York au Canada. « J'ai toujours été stimulée par mes études. Elles ont formé mon esprit critique, ma capacité d'analyse ». Son souvenir le plus marquant : une simulation de débat autour du référendum constitutionnel pour l'Europe, au sein même du Parlement européen, sur le siège des députés européens...


La jeune femme a deux conseils : « J'encourage les jeunes à acquérir de l'expérience en s'engageant dans le monde associatif et à la valoriser. C'est une source d'apprentissage. La mienne m’a permis d’obtenir des postes. Et suivez votre intuition, faites-vous confiance ».


Propos recueillis par Stéphanie Robert

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