Fabien Fidelin, médiateur social : croire en soi et persévérer

Déterminé à se prouver qu’il pouvait réussir, Fabien Fidelin décroche sa licence en Science du Langage à l’Université de Strasbourg puis un master 2 en Sociolinguistique à Montpellier. Aujourd’hui, il met à profit ses compétences acquises durant ses études pour accompagner la population dans des projets éducatifs et culturels en tant que médiateur social.            

Quelles sont vos principales missions dans votre poste actuel ?

Je travaille en tant que médiateur social pour l’association « Le fil D’Ariane ». Cette association réalise de nombreux projets pour aider la population de la région de Mulhouse : sensibilisation à la pauvreté, journée de la fille, projet intergénérationnel... En parallèle, je travaille pour le collège Anne Frank dans le cadre du projet gouvernemental « Devoirs faits » pour lequel je fais de l’aide aux devoirs après l’école à 16h les jours de semaine. Je suis aussi mandaté sur le projet « Brevet à tout prix » pour aider les jeunes de 3^e des quartiers populaires à avoir leur diplôme en fin d’année scolaire. Je fais également de l’animation tous les mercredis.

Qu’est-ce qui vous passionne dans votre travail ?

Il m’est arrivé d’enseigner le français lors de mon stage en Master 1 FLE¹. Ce fût très enrichissant mais lorsqu’on travaille dans une structure associative il y a moins de pression et on peut prendre plus de temps pour les apprenants. C’est vraiment important pour moi de me sentir utile à une population sans pour autant faire partie d’une élite politique.

Quel est votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?

Après le collège, je suis allé au lycée mais mon niveau n’aidant pas, j’ai été réorienté en BEP électrotechnique puis en bac professionnel. Pour couper avec les années lycée et après un échec en licence LEA² à Mulhouse, j’ai effectué un service civique par le biais d’Unis-Cité. Une fois terminé, j’ai réalisé que les études supérieures pouvaient être importantes pour mon avenir professionnel et j’ai commencé mon parcours universitaire à Strasbourg. En voyant l’intitulé « Sciences de langage » je me suis dit que cela pouvait être intéressant. J’ai bien fait d’y croire et de m’accrocher parce que cette licence a été un tournant dans ma vie. En travaillant sérieusement j’ai obtenu mon diplôme puis je suis allé à Metz pour une année en Science du langage. N’étant pas au point cette année-là, je ne l’ai pas validé. Mais ce n’était que partie remise puisque l’année suivante, je suis partie à Montpellier pour un master en Sociolinguistique, que j’ai obtenu.

Quels sont vos souvenirs de votre licence à Strasbourg ?            

J’ai adoré l’Université de Strasbourg et notamment ma classe de Licence. Mes professeurs en Science du langage ont été remarquables et m’ont donné de bons conseils. J’ai avant tout senti des personnes passionnées par leur métier d’enseignant et c’est finalement grâce à eux que j’ai obtenu ma licence.

Si votre parcours était à refaire, que changeriez-vous ?

Je ferais plus attention à prendre mes cours au sérieux. J’ai perdu quelques années bêtement à cause d’un manque d’assiduité mais l’université m’a montré de quoi j’étais capable.              
 Décrocher un diplôme était pour moi une preuve que je pouvais réussir de grandes choses. Je n’avais rien à perdre avec juste un bac professionnel en poche et peu de chances de dépasser la ligne d’arrivée. Mais contre toute attente, j’ai réussi.

Propos recueillis par Louise Guy

FLE¹ : Français Langues Etrangères

LEA²: Langues Etrangères Appliquées