Ewa Gosal, juriste, ambassadrice du réseau alumni, Canada : Le droit sans frontières
Née en Pologne, Ewa Gosal a un parcours atypique, façonné par ses années à l'étranger, ses deux Erasmus et ses deux fois bac + 5 en espagnol et en droit ! Plutôt deux fois qu'une semble être sa devise. Entre équivalence et bénévolat, elle œuvre aujourd'hui pour être avocate à l'international.
La jeune femme a un appétit intarissable pour les langues, l'étranger et le droit. Polonaise de naissance, elle a étudié la langue et la culture espagnole à l'Université de Varsovie, y a obtenu un master en 2004 dans l'optique de venir interprète en espagnol, français et anglais. Elle effectue alors son premier échange Erasmus, à l'Université de Madrid.
L'année suivante, elle vient étudier à Strasbourg pour améliorer son français. Pour apprendre une autre discipline, en plus de la langue, elle s'inscrit à la Faculté de droit. Cette matière la passionne, et puisqu’elle réussit, elle poursuit jusqu'en maîtrise de droit international et européen. Elle réalise alors son deuxième échange Erasmus, à l'Université d'Essex en Angleterre. Marié à un diplomate canadien, elle choisit Paris pour réaliser son master 2 en droit comparé afin de se préparer à une carrière internationale. Son mémoire consiste en une étude comparée des systèmes américain, européen et chinois en droit de la concurrence.
« Ce qui ne tue pas renforce ! »
L'Université de Strasbourg lui a donné de solides bases en droit. « C'est une très bonne fac. C'est elle qui m'a formée en tant que juriste. J'y ai appris le plan bipartite, une particularité bien française, que j'ai haïe de tout mon cœur ! Mais aujourd'hui, j'écris toujours avec cette méthode. Mes études ont été stressantes, à l'époque il n'y avait pas de session de rattrapage. Après, on peut affronter d'autres choses dans la vie plus facilement. Ce qui ne tue pas renforce ! » dit-elle avec amusement. Elle se souvient du conseil d'un enseignant, donné pendant son dernier cours avant la retraite : ne pas se limiter au droit mais s'intéresser à tout et au monde, pour avoir une vision élargie et pertinente, rester dans les livres de droit ne fait pas un bon juriste.
Cinq langues courantes
On peut dire qu'Ewa a suivi le conseil, car son parcours est riche d'expériences variées. De 2008 à 2011, elle réalise des recherches et études juridiques, sous forme de stages, pour des organismes internationaux (OSCE – Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe- à Vienne, Commission européenne à Bruxelles, Conseil international des musées à Paris). Elle passe ensuite deux ans au Pakistan, pour suivre son mari diplomate. Avec ses remarquables compétences linguistiques (elle parle couramment cinq langues : polonais, anglais, français, espagnol et allemand), elle travaille à l'Ambassade canadienne à Islamabad comme agent de liaison auprès des familles émigrées.
Rien à perdre et tout à gagner
Le couple s'installe à Ottawa au Canada en 2015. Depuis, Ewa Gosal a obtenu l’équivalence en droit canadien et se forme pour s’inscrire au barreau canadien. Elle s’investit dans le monde associatif : l’association des étudiants en droit (PBSC), celle des femmes immigrantes francophones (Mofif) et le réseau alumni de l’Université de Strasbourg dont elle est ambassadrice. Elle vient également d’obtenir un mi-temps à l’association du barreau canadien. Sans surprise, son conseil est de partir à l’étranger, « vous n’avez rien à perdre et tout à gagner. Et utilisez le réseau alumni pour réseauter, c’est important ! ».
Stéphanie Robert
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