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Eleni Siskou, juriste, Commission européenne, Luxembourg : Servir les citoyens européens

Portraits

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30/11/2018

Elle en rêvait, et elle y est ! Depuis deux ans, Eleni Siskou, diplômée du master Droit de l'Union européenne des Universités de Strasbourg et du Luxembourg, travaille pour la Commission européenne. Juriste, elle aide les États membres à prévenir et gérer les crises en matière de santé publique. 


Grecque de naissance, Eleni Siskou, 33 ans, se sent avant tout citoyenne européenne. Après deux années d'études vétérinaires et militaires, elle découvre le droit et en tombe amoureuse. Elle poursuit ses études, mais en droit, à l'Université Démocrite de Thrace en Grèce. C'est au cours d'un voyage d'études à Bruxelles en 2005 qu'elle dessine son rêve professionnel : devenir expert en droit européen et servir l’Europe. 


« Pour un monde plus équitable »

« Être utile pour le monde, pour les citoyens européens, utiliser mes compétences pour un monde plus équitable, c'est ça mon rêve » dit-elle. Et elle met tout en œuvre pour y parvenir. En 2008, elle s'inscrit en Master de droit de l'Union européenne de l'Université de Strasbourg, dont la mention Contentieux communautaire se déroule à l'Université du Luxembourg. C'est un master « rare » qui lui ouvre les portes vers son rêve. Elle réalise son stage à la prestigieuse Cour de justice européenne à Luxembourg. « Tout le monde me disait que c'était impossible. Mais, si, j'ai travaillé et j'ai réussi ». 

Elle s'inscrit ensuite à l'Université d'Oxford pour se former en common law (droit commun), un système juridique différent du nôtre, basé sur la jurisprudence, né en Angleterre et en vigueur aux États-Unis, au Canada, en Australie ou en Inde. Elle y suit des études avancées en droit européen de la concurrence et de l'environnement. Elle exerce pendant deux ans à Bruxelles comme juriste dans un cabinet d'avocats spécialisé en droit et contentieux européen, Van Bael & Bellis. Elle instruit des dossiers intéressants et complexes en droit de la concurrence et de l'environnement. « Ce fut une expérience professionnelle inestimable », dit-elle.


« Nothing is lost »

En 2013, se présente à elle la première occasion de travailler pour les institutions européennes. : un poste à l'Agence européenne des produits chimiques, à Helsinki en Finlande, créée en 2007 par le règlement européen sur l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des produits chimiques (REACH). Pendant trois ans, Eleni Siskou est juriste auprès de la Chambre de recours de l'agence. Elle instruit les affaires dont elle a la charge : analyse des faits, recherches juridiques, élaboration d'une solution juridique, rédaction des décisions. Un poste qui satisfait aussi son appétence pour les sciences, et valorise ses compétences en la matière. « Nothing is lost » dit-elle, rien n'est perdu, on peut toujours valoriser ses compétences même si on n'a pas sanctionné le cursus par un diplôme.


Prévention des crises sanitaires

Retenue par concours, elle exerce depuis 2016 à la Commission européenne, comme juriste. Actuellement, son rôle est de conseiller juridiquement les politiques,  d’aider les États membres à gérer les crises sanitaires mais aussi à les prévenir. Il s'agit par exemple des épidémies de grippe, des risques de propagation d’Ebola, ou encore de la possibilité d'un attentat biologique ou chimique. Comme « la santé publique n'a pas de frontières », elle est en contact permanent avec les acteurs et experts internationaux comme l'OMS. Elle travaille par exemple sur les politiques de vaccination. Un domaine qui la rapproche aussi des sciences, et cela lui plaît beaucoup. 


Un but clair et défini

« Si on a un but clair et défini, on a toutes les chances de le réussir si on travaille dur et qu'on y met toute son énergie. Je viens d'une petite ville de Grèce, travailler pour l'Europe me paraissait être un rêve inaccessible quand j'étais étudiante, mais j'ai réussi, je suis très fière de mon parcours. Il ne faut pas écouter ceux qui disent que c'est impossible, j'ai eu la chance d'avoir des amis qui m'ont beaucoup poussée. Souvent, on se met des barrières soi-même dans sa tête, mais il faut quand même postuler et oser » dit-elle de sa voie bienveillante et déterminée. 


Propos recueillis par Stéphanie Robert

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